
Astérix et ses petits copains peuvent aller se rhabiller: dans la famille des irréductibles, Luo Baogen, 67 ans, a pris la relève…
Comme le rapporte le China Daily, la démolition de vieux quartiers d'habitation est depuis longtemps un problème dans de nombreuses villes de Chine et il est fréquent de voir ces caractères 拆除 (démolition) sur les murs des maisons condamnées.
Jusqu'à peu, les habitants de ces maisons n'avaient qu'à baster: le gouvernement leur donnait une semaine pour quitter leur logement, puis leur coupait l'eau et l'électricité avant d'envoyer la maréchaussée les déloger de force. Des quartiers entiers ont ainsi été rasés et reconstruits dans de nombreuses villes du pays.
Grâce à internet et aux media, qui ont donné mauvaise presse à ces expulsions, le gouvernement central a mis de l'eau dans son alcool de riz et les propriétaires se sont vu accorder certains droits.
Ainsi, lorsque le gouvernement de Wenling (une ville de 1,4 millions d'habitants à l'est de la Chine) a décidé de déplacer une trentaine de ménages pour faire place à une autoroute devant desservir la nouvelle gare, il a dû offrir des compensations aux habitants. Tous ont accepté et les travaux ont rapidement débuté.
Tous ? Non. Luo Baogen et son épouse ont estimé que les quelque 35.000 francs qu'on leur offrait pour se reloger sont insuffisants et que leur maison valait au moins le double.
"Je veux bien partir", explique l'irréductible au China Daily, "mais à condition que le gouvernement nous donne une maison de même taille et meublée comme la notre".
Devenu une célébrité internationale, Luo Baogen attend sereinement une décision des tribunaux.
Pas de doute, si la Chine n'est pas (encore) un Etat de droit tel qu'on le conçoit en Occident, il y a progrès. Il y a quelques années, aucun media chinois n'aurait osé évoquer une telle affaire et Luo Baogen aurait passé ses vieux jours dans un camp de rééducation…