N’en déplaise à Ueli Maurer, le cas du journaliste saoudien Jamal Kashoggi, tué et découpé en morceaux dans l’ambassade d’Arabie Saoudite à Istanbul, n’est pas « réglé », comme l’a laissé entendre le président de la Confédération dans une interview au World Economic Forum, avant de se raviser ce week-end face au tollé suscité par sa déclaration. Ce cas n’est pas réglé pour la simple et bonne raison qu’il n’y a pas encore eu d’enquête indépendante et que les coupables réels, ceux qui ont commandité ce crime atroce, n’ont pas eu à comparaître devant un tribunal.
S’il se rend en Arabie Saoudite, Ueli Maurer ferait bien de lire le dernier rapport d’Amnesty International sur ce pays. Il y apprendrait que le cas de Kashoggi n’est hélas que la pointe de l’iceberg et que des dizaines d’opposants au régime et de défenseurs des droits humains sont en prison et sont régulièrement victimes de torture ou de violences sexuelles.
Actes de tortures
La semaine dernière encore, Amnesty dénonçait les violences subies par dix défenseurs et défenseuses des droits humains, détenus depuis la vague d’arrestation de mai 2018. Certains ont signalé avoir subi des décharges électriques. Amnesty avait déjà dénoncé ce type de torture il y a quelques mois, relayant les témoignages de détenus (y compris des femmes) électrocutés et fouettés à de multiples reprises, à tel point que certains étaient incapables de marcher ou de se tenir debout.
En décembre 2018, Amnesty International a écrit aux autorités saoudiennes en leur demandant que des organismes de surveillance indépendants, notamment des organisations internationales comme elle ou des organes des Nations unies, soient autorisés à rencontrer ces défenseurs des droits humains. Ce courrier est resté sans réponse jusqu’à présent.
La Suisse doit insister sur les droits humains
Espérons que notre président, lors d’une prochaine rencontre avec un représentant des autorités saoudiennes, osera insister en faveur d’un accès aux personnes détenues pour les organisations internationales. Espérons également qu’il demandera des nouvelles de Raif Badawi, le jeune blogueur condamné en 2014 à dix ans de détention et à 1000 coups de bâton, et qui croupit en prison. Espérons également qu’il réclamera la libération immédiate des femmes détenues uniquement pour avoir défendu les droits des femmes à conduire et à vivre une vie en toute autonomie.
Espérons que la défense des droits fondamentaux des Saoudiennes et des Saoudiens tienne autant à cœur à notre président que le maintien de relations économiques avec son partenaire, quel que soit son poids dans la balance commerciale.
On a la triste impression que certains CF sont parfois très mal informés, peut être mal conseillés, ou même pas au courant de l’évolution du monde hors de Suisse. Ça fait un peu désordre tout de même.
Faut-il s’en étonner quand on voit ce qui s’est passé après la dernière élection, à savoir une répartition des départements qui ne tient aucun compte des expériences/compétences de chacun de nos sept “sages”. mais uniquement de desiderata politiciens, tranchés en fonction de la seule ancienneté des CF précédemment élus? Aucune entreprise ne pourrait se permettre une telle gouvernance “fantaisiste; mais celle du pays n’est pas très importante semble-t-il!
Je pense qu’il est important de rappeler que le Coran et la Sunna sont la Constitution de l’Arabie saoudite.
L’Arabie saoudite applique les préceptes du Coran et de la Sunna.
Et ces préceptes sont contraires aux Droits de l’Homme.
On fait une erreur de jugement fondamentale, en dissociant les fondements de la loi en Arabie saoudites, et les actes de ce même royaume.
On ne peut pas condamner les actes, sans condamner les textes qui servent de fondements à ces actes.