Pourquoi nous, femmes, ne faisons pas grève.

Parce que nous ne voyons pas les hommes comme des adversaires à abattre ;

Parce que nous ne nous considérons pas comme des victimes de notre société, mais bien plutôt comme des citoyennes à part entière s’engageant pour le bien commun ;

Parce que nous condamnons les actes de vandalisme et de désordre civil ;

Parce que l’action efficace et intelligente n’est possible que dans un climat de collaboration paisible ;

Parce ce que c’est tous ensemble que nous voulons trouver les meilleures solutions pour aujourd’hui comme pour demain ;

Parce que nous ne voulons pas de ce clivage hommes-femmes ;

Parce que nous sommes membres d’une société dans laquelle nous voulons nous investir plutôt que nous servir ;

Parce que nous pensons que la seule action vraiment fructueuse et à long terme est l’action citoyenne intelligente et réfléchie. Les avancées des dernières années pour la cause des femmes sont toutes conséquence de notre processus démocratique habituel, qui permet des évolutions progressives et efficaces sur le long terme :

  • le droit de vote des femmes a été remporté par une votation populaire et dès lors, la proportion de femmes engagées en politique et élues a été constamment croissante dans toutes les instances politiques en dehors du conseil des Etats ;

  • les femmes obtiennent l’autorité parentale conjointe sur leurs enfants par votation populaire;

  • l’égalité entre les hommes et les femmes est inscrite dans la Constitution fédérale suite à une votation populaire ;

  • le bonus éducatif est obtenu suite à un referendum ;

  • le congé maternité est obtenu par votation populaire suite à un referendum ;

  • le congé paternité a été remporté par une votation populaire suite à un referendum précédant de beaucoup la grève des femmes de 2019 ;

  • la reconnaissance de la dignité égale des femmes par l’interdiction du voile intégral a été remportée grâce à un referendum.

La première grève des femmes était le seul moyen d’action de femmes qui n’étaient pas citoyennes; il en est bien autrement aujourd’hui. Du dire des grévistes elles-mêmes, les avancées liées aux mouvements de rue et de masse sont insignifiantes. Tout au plus pouvons-nous décompter quelques panneaux de rues changés au profit de noms de femmes ; les mouvements de délation générale #MeToo et #Balancetonporc ; des appels à la misandrie via des livres tels que celui de Pauline Harmange “Moi les hommes, je les déteste” ou celui d’Alice Coffin “Le génie lesbien”, repris et soutenus par des féministes suisses ; des mobilisations pour le remboursement des protections hygiéniques, et j’en passe. Ceci conduisant finalement à un clivage général hommes-femmes posant les femmes en statut de victimes absolues de notre société. Nous refusons cette logique victimaire et ces combats inutiles.

C’est sur la voie démocratique et citoyenne que nous voulons nous engager ; c’est au service du bien commun que nous voulons nous mettre ; c’est une vision de femmes fortes et engagées que nous voulons donner ; c’est à une collaboration efficace hommes-femmes que nous voulons travailler.

Lucie Rochat

Lucie Rochat est actuellement présidente des femmes UDC romandes. Titulaire d'un master ès lettres de l'UNIL, enseignante au secondaire II, elle entreprend un 2ème master auprès d'Unidistance en psychologie avec mineure en économie politique. Ce parcours lui permet à la fois de manier la plume avec élégance et de mener en parallèle des réflexions mêlant et opposant sociologie et économie.

13 réponses à “Pourquoi nous, femmes, ne faisons pas grève.

  1. Que votre article fait du bien!
    Je ne suis pas UDC, ne fais pas de politique. Juste une femme normale de 30 ans, qui représente la grande majorité des femmes mais qui a peur de parler sous peine de se faire lyncher par des femme extrémistes. Alors, je me tais en public, mais n’en pense pas moins. Je n’ai pas votre courage.

    1. Bonsoir et merci, chère Madame, de nous envoyer un message différent, résumant parfaitement ce qui nous permet de vivre et de voter en femmes libres. J’ai la chance de pouvoir voter depuis ma majorité (début 1972) et je regrette la manière actuelle, souvent mal informée, de souligner la situation des femmes – que je décrirais comme apolitique, voire hors sol. Vraisemblablement le résultat de la dominante sociologique, plus pleine de statistiques et d’opinions empressées que de visions anthropologiques et politiques documentées. Se figer dans des idées reçues et des slogans ne peut faire avancer les minima obtenus par nos ancêtres. Évidemment, il faut toujours rafraîchir, et remettre les acquis sur le métier. Et lire, et voir, et transmettre… Je vote à chaque fois, jamais UDC, je tiens à le préciser. Bien à vous.

    2. Un grand merci pour votre prise de position. Je pense que les femmes sont nombreuses à partager votre point de vue, raison pour laquelle mon article ne cite aucune prise de position qui serait partisane; il s’agit juste de la voix de femmes qui ne veulent pas entrer dans cette dynamique victimaire.
      La cause des femmes est aujourd’hui instrumentalisée et extrémisée par une minorité à qui on accorde beaucoup d’audience. Mais nous sommes aussi variées dans nos opinions que les hommes, et prétendre que toutes les femmes désirent une diminution du temps de travail légal, par exemple, comme le faisait le manifeste pour la grève des femmes de 2019, c’est nous enfermer dans un carcan de pensée.
      Or nous sommes libres, diverses, et nos opinions le sont tout autant.

  2. Merci pour votre article. Cela fait chaud au cœur de lire du bon sens parmi la folie de notre société actuelle.

  3. Cet article est très intéressant. Même si elle est “de droite” je pense que Lucie Rochat reflète un sentiment majoritaire des femmes d’aujourd’hui qui apprécient l’égalité, la possibilité d’étudier, de faire carrière, de faire de la politique, etc. Mais elles n’ont pas envie de renoncer à la famille ni à la maternité et surtout elles ne ressentent pas le besoin d’aller brailler des slogans extrémistes chaque année dans des manifs et des “grèves” qui commencent à énerver tout le monde.

    Bianca, Martine et Vanessa me confirment dans cette impression avec leurs témoignages sincères.

    A mon avis il se creuse un fossé béant entre une majorité des deux sexes, qui apprécie l’évolution normale de la société vers une participation plus large des femmes, et une minorité bruyante de féministes enragées jusqu’au-boutistes, dont les revendications ne seront pas soutenues par l’opinion. Ces enragées vont se crisper de plus en plus dans une attitude de révolte aigrie et ainsi elles vont se rendre de plus en plus mal-aimées. Elles vont se mettre tout le monde à dos et à la fin ce sera la misogynie qui l’emportera.

    1. Bonjour et merci pour votre commentaire, dont je partage complètement l’analyse. L’extrémisme, et désormais la vulgarité que l’on trouve dans ces manifestations féministes, ainsi que l’amalgame venu de nulle part avec d’autres causes comme la cause LGBT, éloigne de plus en plus de femmes qui, si elles souhaitent que l’avancée de l’égalité se poursuive, ne se reconnaissent pas dans cette manière d’agir et ces revendications. Le bon côté en est peut-être la perte de force de ce mouvement, mais comme vous je souhaite que leur extrémisme ne produise pas l’effet inverse, à savoir un mépris de légitimes attentes féminines actuelles.
      Plus nous serons nombreuses à nous distancer ouvertement de cette manière d’agir et de ces revendications déconnectées, plus la société comprendra que la voix de ces extrémistes n’est pas la voix des femmes, quoi qu’elles prétendent. Et il sera alors peut-être possible d’éviter ce clivage hommes-femmes qui, comme tout clivage dans une société, handicape la progression vers une plus grande harmonie.

      1. Il y a un risque, en effet, que l’hystérie de ces féministes intersectionnelles, woke, LGBTQIXYZ, gauchistes, extrémistes, lesbiennes haïssant les hommes et de toute façon frapadingues, ne finisse par causer une vague de misogynie revancharde qui mettra en péril les progrès acquis et causera un certain “mépris des légitimes attentes des femmes actuelles” comme vous le dites. Je vois ça venir car je constate que les féministes jusqu’au-boutistes se crispent de plus en plus et tentent de compenser la perte de force de leur mouvement en haussant leurs exigences jusqu’à l’absurde et en faisant le plus de bruit possible.

        Effectivement, je pense que ce seront les femmes comme vous, disons les femmes féminines qui vivent avec leur temps, qui pourront peut-être éviter que le débat ne tourne au vinaigre.

  4. Un vrai bonheur de vous lire ! Ces manifestations de femelles hystériques, vulgaires et sans pudeur, leur apporteront surtout, et je l’espère, plus de misogynie. Mais la bêtise humaine étant toute puissante, elles continueront à exhiber leur vulgarité et leur ptose mammaire…

    1. @avocat Santschi

      Je me suis souvent demandé comment les media devraient rendre compte de ces manifestations désagréables comme la “grève” des femmes ou la gay pride. De toute façon, pour le moment, les media mainstream y compris Le Temps bourgeois bohème, sont totalement acquis à la cause de ces féministes extrêmes et LGBT. Mais disons, s’il existait une presse décente, attachée aux valeurs familiales, qui voudrait critiquer ces aberrations, comment devrait-elle couvrir ces manifestations?

      Pas facile, car si on les critique carrément on s’attirera un tollé et on se fera traiter de machistes, patriarcaux, homophobes etc.

      Je pense que la méthode la plus efficace et percutante consisterait à ne faire aucun commentaire mais simplement publier des photos ou des films pris sur le vif de ces harpies aux cheveux verts, de leurs seins pendants, de leurs pancartes avec des slogans ridicules du genre : “j’ai le droit à siéger au conseil d’administration”, et leurs sigles bizarres comme celui en exergue de cet article, et de ces hommes bedonnants et chauves, tatoués, piercés et vêtus de cuir, avec des fouets, ou à quatre pattes déguisés en chiens, les couples de même sexe aux accoutrements bizarres accompagnés de leurs enfants adoptés, “non genrés” etc. J’en passe et des meilleures. Il suffirait de photographier et filmer, puis publier les choses vues.

      Je pense qu’après trois années successives seulement d’un tel traitement médiatique objectif et neutre, on aurait réglé le problème et les organisateurs ne parviendraient plus à recruter de participants pour leurs grandes processions. Il resterait trois tondu(e)s et quatre pelé(e)s.

  5. Excellent !

    Ces féministes oublient que nous avons toutes et tous besoin des uns et des autres dont le meilleur exemple est celui de l’habitat : sans les hommes, devrions-nous vivre sous tentes ?

  6. Merci, que cet article fait du bien !

    C’est avec une grande tristesse que j’ai vu le Temps quitter la relative neutralité dont il faisait preuve il y a encore quelques années, pour « s’engager » dans les causes choisies par ses journalistes… J’attendais pourtant d’un tel journal qu’il reflète le plus possible la diversité des opinions, sans que lui-même ne prenne parti. C’était trop demander. Heureusement qu’il peut y avoir encore quelques voix discordantes sur ces blogs comme cet article en témoigne (et je ne vote moi non plus pas UDC…).

    Un regret quand même : au début, je me suis dit « ah, enfin un article et des commentaires que je peux présenter à mes connaissances pour leur montrer que toutes les femmes ne pensent pas de la même manière ». Puis j’ai lu les derniers commentaires du type « femelles hystériques, vulgaires », « harpies aux cheveux verts, de leurs seins pendants », etc. Quelle utilité a ce genre de commentaires autre que donner raison à ceux (celles) qu’ils critiquent ?
    Impossible en tout cas de lancer un débat serein et constructif avec cela : tant pis, je ne montrerai pas cet article à mes connaissances. Occasion manquée. Dommage.

    1. Ce n’était qu’une description de la réalité que chacun peut observer dans certaines manifestations. N’a-t-on donc plus le droit de dire ce que l’on voit?

Les commentaires sont clos.