Une chronique politique sans parti pris

Les avantages de la capitulation

 

 

Le principal intérêt d’un blog n’est pas le texte de son auteur, car celui-ci poursuit une ligne constante qui finit par être bien connue : il se répète indéfiniment jusqu’à radoter. En revanche les commentaires sont si riches de découvertes, qu’ils soient positifs ou négatifs, surtout quand ils sont à la limite de la pertinence. On y découvre ce que pense le vaste peuple ou du moins une de ses fractions.

Dans la configuration des avis politiquement incorrects, il faut isoler les ennemis de l’Ukraine. Ils sont agacés par la résistance de celle-ci, vomissent Zelenski, cherchent à prouver que la Russie n’est pas l’agresseur mais qu’elle se défend contre une attaque sournoise de l’Otan. Si Kiev avait été prise dès le second jour et qu’un régime fantoche à la dévotion de Moscou y avait été installé, il n’y aurait pas eu de guerre. Les Ukrainiens ont eu le grand tort de ne pas se laisser faire, ce qui nous eut épargné quelques inconvénients à nous Suisses, neutres et fatigués de ces querelles de l’Est. Il y a tellement plus de dictatures que de démocraties dans le monde qu’une de plus ou de moins ne nous empêche pas de dormir tranquille. Tandis qu’une guerre en Europe ! Elle perturbe la plus sereine des digestions, elle pourrait entrainer des coupures de courant.

Deux citations parmi les plus récentes :

« le clown sanglant Zelensky pousse la pitrerie sinistre jusqu’à proposer de retirer le droit de veto à la Russie, voire l’exclure de l’ONU ». Si c’est un clown cela signifie qu’il est incapable de remplir sa fonction de chef d’Etat, s’il est sanglant c’est qu’il est le responsable de cette guerre. Bien qu’il soit impossible d’éjecter la Russie de l’ONU, c’est cependant ce qu’il faudrait faire pour garder l’enseigne de Nations Unies

« la haine contre les Russes est encouragée; la haine contre les Chinois est institualisée. Un gouvernement qui n’a plus que la haine pour distraire les foules, sans même le pain et le jeu, court à sa perte. » J’ai beau lire trois quotidiens et suivre les bulletins d’information télévisés, je n’ai jamais lu ou ouï la moindre suggestion de haïr qui que ce soit. J’ai entendu en revanche des exhortations à bien distinguer les peuples de leurs gouvernements. Ce dernier commentaire, inventé de toutes pièces, vise à imputer le déclenchement de la guerre à l’Occident. Poutine, dont on connait assez la délicate sensibilité, est acculé par tant de haine et il serait en état de légitime défense. Au fond, il est un attaquant attaqué, si vous êtes assez finaud pour comprendre cette nuance

Il existe donc, même en Suisse, un parti qui souhaite secrètement passer de la démocratie à la dictature.  Il existe des sectes fascinées par le Moyen Âge. Il existe des personnes partisanes de la violence. Il existe des ennemis du genre humain, qui jubilent d’en voir des individus massacrés. Il existe des antagonistes de l’Islam, des dénigreurs d’homosexuels, des partisans de la prostitution, des fanatiques de la rétrogradation historique, des opposants à la solidarité. En certains cas, ils peuvent rassembler une majorité en votation.

Car tel est bien l’objet de la guerre d’Ukraine. Elle est l’équivalent de ce que fut la guerre civile espagnole comme prélude à la seconde guerre mondiale, comme avertissement que la liberté de tous était menacée. Churchill a adopté la même posture que Zelenski. Il fut pour les nazis l’équivalent d’un « clown sanglant », par son obstination à se battre, alors que tout semblait perdu. La France en majorité se rangea sous l’égide de Pétain, en déplorant l’entêtement de Charles de Gaule, un autre Zelenski.  Et la Suisse de l’époque joignit le général Guisan. Le ferait-elle encore ?

Si les hordes de mercenaires tchétchènes et bouriates, appuyées par les repris de justice extraits de prisons russes,  arrivaient par extraordinaire à nos frontières, que faudrait-il faire ? Telle est bien la question.

 

 

 

 

 

 

 

 

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