Une chronique politique sans parti pris

Les gestes pour le climat

 

Deux défis pèsent actuellement.

D’une part la menace instantanée en 2020 d’une pandémie, qui aurait pu être prévenue selon les spécialistes et qui ne l’a pas été par les pouvoirs publics de certains pays dont la Suisse. Il en résultera une crise économique, un appauvrissement qui frappera surtout les plus démunis. Nous consommerons moins parce que nous n’en aurons plus les moyens ou parce que nous avons découverts que ce n’était pas indispensable.

D’autre part la transition climatique, annoncée dès les années 70 par les professionnels, dont la visibilité est devenue évidente depuis le début du vingt et unième siècle, qui est encore niée par certains et qui intéresse le très long terme. Elle ne fonctionnera pas comme une épidémie qui atteint un pic, puis s’éteint de soi-même. Elle empirera continuellement. Il faudra consommer autrement soit parce que la crise économique d’après Covid 19 l’imposera, soit pour diminuer l’empreinte carbone. Ce sera moins facile qu’un confinement, ce sera peut-être une forme de rationnement.

Pour prévenir cette crise, il faudra se centrer sur une production locale, en tout domaine :  énergie, alimentation, produits médicaux, main d’œuvre.  La réussite dépendra de l’initiative, du courage et de la compétence des pouvoirs publics qui devrons être sélectionné et élu dans ce but. Mais cela dépendra tout autant du civisme des habitants, ce qui signifie changer bien des comportements. Ce fut fait en 2020 dans l’urgence avec de bons résultats. Ce sera plus difficile si l’on n’est pas pressé par les circonstances.

Une liste non exhaustive de mesures qui peuvent paraître maniaques mais qui renouvellent les réflexes d’économie de nos ancêtres :

Pour la maison

Ne pas éclairer des locaux inoccupés. Remplacer les ampoules antérieures par des LED. Bannir les éclairages superflus et les illuminations festives. Équiper les alimentations d’appareils électroménagers d’interrupteurs pour ne pas laisser brûler les veilleuses. Lors du remplacement de l’équipement électroménager, acheter les appareils certifiés les plus économiques à la consommation.

Ne pas dépasser 20° pour la température du séjour en hiver. Equiper les radiateurs de valves à thermostat. Se vêtir plus chaudement. Améliorer l’isolation générale du logement. Poser des doubles vitrages si ce n’est déjà fait. Fermer les tentures le soir. Équiper si possible le toit de panneaux solaires soit pour la production d’eau sanitaire, soit pour celle de courant. Bannir le chauffage électrique ou celui à combustibles fossiles. Étudier la possibilité de chauffer le logement par une pompe à chaleur. Installer un poêle à bois ou un chauffage à pellets.

Attendre qu’un plat chaud soit refroidi pour le mettre au frigo. Placer des couvercles sur les casseroles lors de la cuisson. Attendre qu’une machine à laver le linge ou la vaisselle soit complètement chargée pour la mettre en route. S’abstenir de construire une piscine individuelle.

Pour les déplacements

Privilégier les transports en commun sur la voiture individuelle. Prévoir cette possibilité lors de tout déménagement. Ne pas oublier le vélo et la marche à pied. Se contenter de voitures électriques lorsque le marché de celles-ci sera bien fourni. Éviter les accélérations et freinages brutaux. Rouler à vitesse réduit en utilisant le rapport le plus élevé. Éviter les déplacements automobiles en ville. Télétravailler si possible à domicile. Remplacer les déplacements d’affaire par des téléconférences. Soutenir l’idée de dimanches sans voitures. Se passer de voiture si possible

Réduire les déplacements aériens à des circonstances particulières. Ne pas prendre ses vacances au loin. Se distraire et se détendre à proximité. Faire ses courses dans des commerces de proximité. Diminuer les passages en grande surface.

Pour l’énergie grise

Baser son alimentation sur les fruits et légumes de saison, produits localement selon le climat. Ne pas bouder les oranges et les bananes mais s’abstenir de fraises à Noël. Cultiver son potager si possible. Produire son compost à partir des déchets ménagers. Diminuer la consommation de viande. La remplacer par des produits laitiers, du poisson ou des œufs.

S’abstenir de consommer de l’eau en bouteille et utiliser l’eau de la distribution. Éviter d’acheter des produits surgelés ainsi que des plats préparés. N’acheter des boites de conserve que pour les produits toujours conditionnés de la sorte. Cuisiner soi-même. Remplacer les piles à jeter par des batteries rechargeables

Transporter ses courses dans des paniers et refuser les sacs en plastique. Se conformer aux collectes différenciées de déchets par la commune. Ne pas compromettre le fonctionnement des stations d’épuration des eaux en versant des liquides interdits dans les décharges

S’abstenir de suivre la mode. Acheter des vêtements et des chaussures solides qui feront de l’usage. Entretenir ses vêtements et ne les jeter que lorsqu’ils sont usés. Fuir la publicité pour éviter d’être tenté. Ne pas traîner dans les galeries commerciales par désœuvrement. Ne pas céder à des achats impulsifs. Ne pas acheter un produit parce qu’il est nouveau ou parce qu’il vise le prestige. Ne pas recourir au crédit à la consommation

Préférer le courriel au courrier postal. Préférer les sports qui ne nécessitent pas ou peu d’équipement comme la marche, la natation ou le ski de fond à ceux qui en requièrent comme le ski alpin ou la plongée sous-marine Boycotter les stations de sport d’hiver qui utilisent des canons à neige.

 

Seule la multiplication de ces gestes permettra de changer notre empreinte carbone. De même que l’épidémie a été arrêtée dans les pays disciplinés, à haute valeur civique, par la discipline des citoyens, par des gestes barrières, de même la transition climatique doit devenir l’affaire de tous, sinon elle ne se fera pas. Il suffit de comparer les taux de mortalité dans différents pays pour mesurer à la fois la compétence des autorités et le civisme des citoyens. Ce n’est pas par hasard que l’épidémie ne s’est pas propagée à Taïwan ou à Hong Kong. Ni que la mortalité a été trois fois moins importantes en Allemagne ou en Autriche qu’en Suisse et que cette dernière ait été trois fois moins importante que celles de la France, l’Italie ou l’Espagne, pour ne pas parler du pays le plus touché, la Belgique.

 

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