La vieillesse est une maladie incurable

La raison en Suisse et la folie en France

Le week-end dernier, j’ai lu deux articles sur le suicide assisté, l’un dans la Tribune de Genève et l’autre dans Libération.

Le premier, rédigé par un avocat suisse, Pascal Rytz, se pose la question “aider à mourir. Quand est-ce punissable ?”

Et il décrit la loi suisse qui ne trouve que c’est un délit que lorsque le motif de l’accompagnant est égoïste (héritage ou simple méchanceté) et lorsque le patient n’est pas (ou plus) capable de discernement.

L’académie suisse des sciences médicales pense qu’il faut y ajouter une maladie incurable. Donc, un patient âgé qui souffre de polypathologies invalidantes liées à son âge et dont la lucidite et la capacité de discernement sont évidentes peut bénéficier en Suisse d’une aide médicale à mourir.

Pascal Rytz connaît son sujet et sait l’expliquer en une demi-page.

Par contre, Madame Roudinesco répond dans Libération aux féministes qui demandent le choix de disposer de leurs corps comme elles ont voulu le faire pour la contraception et pour l’IVG que ce combat n’a rien à voir avec le leur. Le foetus serait moins vivant qu’un vieillard qui demande à mourir. Drôle d’affirmation, car le foetus a la vie devant lui. Pas le vieillard.

Ce qu’elle ne comprend pas, cette dame, c’est qu’il s’agit du même droit : celui de disposer de son corps. C’est de cela qu’il s’agit. De plus, cette dame ne semble pas connaître l‘étymologie du mot euthanasie : thanatos= la mort et eu= bon et bonne . Ce qu‘ont pratiqué les Allemands, c’est le contraire du choix que nous demandons. Ils ont assassiné des millions de personnes sans leur demander leur avis.

Certes, ce n ‘est pas quand et n’importe comment qu’on peut espérer une assistance médicalisée à mourir.

Il y a des règles que j’ai énoncées plus haut. Ce n’est donc pas “quand on veut”  ni “comme on veut”. Il n’est pas question d’aider les personnes dépressives ou déprimées pour des raisons circonstancielles. Il n’est pas question d’aide non-médicalisée à mourir.
Cette dame parle du suicide de Gunter Sachs comme d’un acte naturel. Je me demande ce que préfèrent les proches : trouver des morceaux de cervelle partout ou un parent qui s’endort, le sourire aux lèvres ?
Les suicides violents sont épouvantables et ratent 49 fois sur 50. Il faut connaître son sujet, Madame Roudinesco, avant d’affirmer de telles sottises .

Ce sujet est bien trop grave pour ne pas réfléchir plutôt que d’ émettre des idées toutes-faites.

Jacqueline Jencquel

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