La vieillesse est une maladie incurable

Vie privée, vie publique

En commençant à écrire ce blog, j’écrivais pour les lecteurs du Temps.

Et aussi pour me faire plaisir en m’exprimant sur des sujets qui sont universels : vie, mort et amour.

Je me suis soudainement retrouvée dans un tourbillon médiatique que j’aurais pu refuser. Je m’y suis prêtée en me disant qu’il fallait surfer la vague et relancer le débat sur la vieillesse et le regard que chacun de nous lui porte : la sienne et celle des autres.

La mort douce ou la lente agonie ? Une vie hédoniste ou une vie axée sur le devoir ?

J’ai lancé plusieurs débats mais j’ai été piégée par l’intérêt des journalistes pour mon choix personnel, que je n’avais fait qu’évoquer dans mon blog.

L’impression que je donne : une femme encore belle (à 75 ans ???) veut mourir avant de perdre sa beauté !!!!  Si cela avait été ma motivation principale, je serais morte bien avant.

À la fin de l’ été (50 ans) et pas au début de l’hiver (75 ans).

Une femme de mon âge n’est ni belle ni en pleine santé. Je ne voulais pas m’étendre sur mes différentes pathologies, car elles ne regardent que mon médecin et moi.

J’ai passé de nombreuses années à militer pour un changement de législation en France.

Je voulais également changer le regard que l’on a sur les vieux en étant délibérément provocatrice et moqueuse. Très surprise par les réactions (d‘ hommes surtout) me proposant leurs services (sexuels) et les critiques acerbes de personnes (âgées le plus souvent) me reprochant de penser encore au sexe !!! Comme si en parler n‘était réservé qu‘aux jeunes !!! Quand sortirons-nous des clichés et du « politiquement correct » ?

Parler de la mort ne veut pas dire qu‘on va aussitôt mourir. Parler de sexe ne veut pas dire qu‘on passe son temps dans des clubs échangistes !!!

Nous sommes des êtres sexués et mortels. Donc rien de plus normal que d‘évoquer ces deux sujets, pulsion de vie (Eros) et pulsion de mort (Thanatos).

Nous vivons et pendant ce temps, si nous avons de la chance et le goût de vivre, nous aimons. Puis un beau jour, nous mourons. Autant que cela se passe en douceur, sans trop de souffrance. La vieillesse peut être un moment de sagesse et de transmission. Elle peut aussi être une source de souffrances diverses. À chacun de décider quand la somme des souffrances est plus grande que la somme des plaisirs. Voilà mon unique propos et il n‘engage que moi.

J’ai heurté des sensibilités et je m’en excuse. Mais ce sont des sujets sur lesquels on pourrait débattre sans aigreur ni amertume. Des sujets qui nous concernent tous. J‘ espère pouvoir continuer à échanger des idées avec les lecteurs du Temps que je remercie pour cet espace de liberté.

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