Il y a autant d’arguments en faveur que contre le 2e tunnel du Gothard.
On est confronté à deux questions, l'une est d’orde “philosophique"
et l’autre relève de l'honnêteté “intellectuelle" concernant les coûts.
Avant tout on ne peut pas se prononcer intelligemment pour ou contre sans
se projeter dans l’avenir. Les décisions prises par nous, aujourd’hui, limiteront
les choix de nos enfants demain. Quelle sera la situation d’ici 25 ou 40 ans ?
Et quelles seront les technologies de demain qui peuvent tout chambouler ?
Dans tous les cas il est malhonnête de prétendre que le nouveau tunnel
coûterait 3 milliards de francs sans évoquer les coûts, directs et indirects,
des autres variantes estimées jusqu’à 1,8 milliard.
Question philosophico-écologique
Mais pourquoi s’arrêter là ? Si l’on veut changer le monde, s’opposer
au modèle économique du toujours plus, pourquoi ne pas carrément
renoncer à la réfection du ou des tunnels existants et bannir une fois pour
toutes la circulation routière à travers les Alpes. Dans ce cas là, pour amortir,
au moins partiellement, les tunnels existants, on pourrait, au lieu d’importer les
«Champignons de Paris», "Made in China”, les cultiver chez nous
dans nos tunnels abandonnés.
Les coûts indirects – personnes en parle
En parlant des chiffres on ne prend pas un grand risque de prétendre
qu’ils sont de toute façon faux d’un côté comme de l’autre. Il ne s’agit que
d'estimations. En plus ils ne tiennent pas compte de la valeur des
heures gagnées ou perdues par les automobilistes – d’ailleurs en majorité
suisses – dans les embouteillages. La consommation d'essence pendant
les détours, des rendez-vous manqués, les affaires perdues pour ne pas
parler des conséquences d’énervements des automobilistes et d’autres
coût connus et inconnus. L'électeur lambda semble mal barré pour saisir les
conséquences potentielles de son vote.
NOT EVERYTHING THAT COUNTS CAN BE COUNTED,
AND NOT EVERYTHIN WHICH CAN BE COUNTED COUNTS.
Panneau suspendu dans le bureau d'Einstein à Princeton.