Pour simplifier le débat sur le pour et le contre de la libre circulation en Europe, on ne prend pas un grand risque d'affirmer que tout le monde a raison. D'un côté les anxiétés et problèmes concrets liés à l'immigration et de l'autre "THE BIG PICTURE".
Le grand perdant de la votation de dimanche c'est la vision d'une Europe en paix, unifiée et libre, fondée sur les droits (et, j'aimerais ajouter, les responsabilités!) de l'homme, la démocratie, ainsi que la solidarité économique et sociale. Le risque que le choix des Suisses renforce les partis anti-européens et l'extrême droite partout en Europe est réel. Les dommages collatéraux non-intentionnels peuvent se révéler néfastes et ralentir la construction de l'Europe.
La désillusion actuelle à l'égard de l'Union européenne, en Suisse et ailleurs, tranche sur l'espoir et l'idéalisme qui ont inspiré ses pères fondateurs. Les historiens jugeront la votation de dimanche comme l'un des nombreux soubresauts car rien n'est plus fort qu'une idée dont l'heure est venue.
Mais dans une démocratie directe il faut se hâter lentement.
Vu la vision ambitieuse pour l'Europe il est normal que les citoyens, avec leurs soucis quotidiens, votent avec leurs tripes et pour le maintenant plutôt que voir le BIG PICTURE et viser l'horizon avec, un jour, les "United States of Europe".