Et la santé, bordel ?* (excuse my french)

Santé oblige.

Scrolleur matinal, voilà une énième vidéo qui passera devant mes rétines.

Le professeur, pédiatre endocrinologue à Montpellier, ne m’est pas inconnu, je l’avais vu intervenir dans une émission de Mise au Point sur la Radio Télévision Suisse (RTS).

Je découvre dans cette vidéo, publiée par Greenpeace France en 2015, l’évocation scientifique des conséquences sanitaires de certains choix économiques et politiques. Au-delà des sources et des titres, découvrons un citoyen nous relater son expérience et les diverses publications qui ont amené à la construction de son discours.

Prenez le temps de consulter l’article de ce pédiatre endocrinologue.

Impacts néonataux, malformations, retards de croissance, hyperactivité, obésité, asthme et précocité pubertaire chez la fille. Une énumération qui a de quoi nous appeler à une prise de conscience quant à nos liens durables avec le vivant.

Quelles solutions ? quelles pistes tracées pour nos enfants ?

Ces actions devront permettre à l’Etat, aux citoyens, aux commerçants, au monde médical et scientifique, aux assureurs, aux réassureurs et aux investisseurs de s’unir pour traiter avec célérité une urgence liée à la santé publique. Un défi à la mesure de l’enjeu humain.

La question est urgente et transversale. Créer rapidement un modus operandi efficace pour amener des solutions à cette épidémie au-delà de tout clivage partisan ? Informer et former à ces enjeux connus ?

Enfin, il n’est pas interdit ici d’interroger notre capacité à pouvoir assumer l’ensemble des coûts induits par l’emploi de ces substances.

Allons-nous pouvoir assumer économiquement cette socialisation des externalités négatives ? Pour l’instant, ce chemin semble être celui que nous choisissons majoritairement par défaut.

La Suisse pourrait saisir ici une exceptionnelle opportunité pour créer un pôle d’excellence dans le traitement de ces questions. Le Bouthan est connu pour ses indices sur le bonheur, le Costa Rica pour son rapport majoritairement pacifié avec son environnement. Nous sommes un peu plus de 8 millions, une Nation respectée et disposant de toutes les ressources nécessaires à la création d’un pôle vie avant poison. Nous pouvons devenir exemplaires sur ces questions. Cela peut nous amener de nouveaux clusters économiques créateurs d’emploi et de santé et faire de ce coin de la planète, hébergeant nombre d’organismes internationaux (OMS notamment), un lieu respecté vers lequel on se tourne encore plus pour des solutions.

Et ce genre de solutions va devenir une commodité exportable, peut-être même verra-t-on  des produits financiers adossés à ces solutions ?

Ces risques majeurs pour la santé de nos descendants nous obligent. Santé oblige. Se préoccuper de la santé en réduisant à la portion congrue et en visant l’élimination des externalités négatives dues à l’emploi de plus de 2200 tonnes par an de produits de synthèse dans tous les secteurs de l’économie peut être l’investissement le plus rentable de notre futur économique.

Comparaison n’est pas raison, cependant la fin de l’usage des chevaux dans les armées du continent ont durablement impacté l’activité d’élevage dans de vastes domaines au-delà de la frontière Oder-Niesse. La Pologne est-elle aujourd’hui en recul économique ? Mon exemple est volontairement cavalier.

Aborder la question de l’usage de ces substances, dont l’emploi reste très très très récent dans notre histoire humaine demeure une opportunité stratégique, la Suisse a souvent su trouver ces opportunités pour la propérité de ses habitants.

Santé oblige.

*clin d’oeil au film: ” Et la tendresse, bordel ! ” , 1979.

NdlA: parcourir les liens de l’article peut sensiblement accroître votre sensibilité aux questions évoquées.

 

 

2 réponses à “Et la santé, bordel ?* (excuse my french)

  1. Bonjour
    Récemment j’ai, enfin ma génération, à été accusée d’avoir bousillé ce qu’il restait de bien sur cette terre, tant au niveau économique, que politique et surtout au niveau écologique !
    Je suis consciente, les politiques ne sont de loin pas naïfs à ce sujet. Mais pour moi c’était tellememt plus évident de dire haut et fort que c’était la génération de Nos parents les fautifs, l’après guerre où tout était dans cette euphorie et cette surconsommation à tous les niveaux.
    Est ce que se sentir coupable nous amènera à plus nous bouger concrètement pour vraiment faire avancer les choses et changer la direction qu’on a fait prendre à ce monde.
    Est-ce que ce monde est sérieux?!?!
    Comment peut-on obliger le gouvernement à appliquer concrètement et durablement des mesures pour protéger la santé de ses citoyens ?
    Agir…notre génération manque d’actes posés, d’action ! Je suis de cette génération, et ça m’a fait l’effet d’une bombe.

  2. Il y a un début à toute chose, et déjà des substances toxiques disparaissent de bon nombre de produits, je pense, au-delà de l’alimentaire très préoccupant, notamment en parfumerie et cosmétique. On sait comment le faire, mais on ne le fait ni très vite, ni suffisamment. Les produits aux additifs “toxiques”, dans le domaine cité, continuent le plus souvent de cohabiter avec les nouveaux qui eux sont “bio” ou au moins dénués de quelques additifs parmi les plus néfastes. La communication joue le reste, et cette communication spécifique devra aussi être un pôle majeur de recherche (son ratage serait une catastrophe : si cette com sent le trucage, le mensonge, l’exagération… elle se doit d’être parfaite). Nous sommes sur une articulation des possibles (articulation douloureuse…) et effectivement, la perspective est séduisante d’être le plus vite possible un pôle d’excellence dans le traitement de ces questions, quand on sait l’engouement qui monte plus ou moins tranquillement mais sûrement de la part des consommateurs et la frilosité qui perdure dans les multinationales où sont installés les principaux rails d’habitudes et d’immenses profits. Produits financiers adossés ? cela peut contribuer à séduire ceux qui ne voient pas dans le capitalisme la raison de toutes les erreurs du monde moderne, et qui sont effectivement aussi ceux qui produisent des produits hautement nocifs pour la santé … Un pas, des compromis, deux pas … L’exportation du savoir-faire dans cette recherche ou/et accompagnement à l’obsolescence de l’empoisonnement général, cela existe de façon ponctuelle, embryonnaire encore … Le pays qui saisira le projet à une échelle nouvelle et ambitieuse ne devrait pas avoir à le regretter me semble-t-il, dans une Europe où les Verts font en ce moment des bonds en avant. Bonne idée ! Bonne idée car nous ne sommes plus très loin d’avoir atteint l’instant où tout convergera pour y parvenir.

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