Citoyen

citoyen.
Par Manufacture Berthelot (publisher) — Bibliothèque nationale de France, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=10619947

 

Une nouvelle année.

Un mot. Citoyenne. Citoyen.

Un mot pour une nouvelle décennie.

Nous naviguons toutes et tous en temps couronnés depuis près d’un an.

Sommes-nous devenus de bons marins ? Echappons-nous aux divers grains ? Qu’en est-il de nos pays ? Qu’en est-il de nos économies imbriquées ? Qu’en est-il de nos concitoyennes et concitoyens ? Que deviennent nos enfants ? Que deviennent nos étudiantes et étudiants ?

Ici et , les chiffres soulignent les divisions qui se creusent. Démocratie versus régimes autoritaires. Démocratie contre Demokratur. Le récurrent et réducteur, riches contre pauvres, plus précisément encore plus riches et encore plus pauvres.

Difficile de quitter le binaire ? Difficle de s’éloigner du manichéen ?

Vraiment ?

Il devient nécessaire et urgent de laisser émerger des voies de sortie.

Le mot citoyen peut être ce plus petit dénominateur commun pour tisser des liens durables.

Lors d’une opposition entre le citoyen et l’état, nous pouvons choisir de voir une administration et un administré, mais nous pouvons aussi choisir de voir deux citoyens, plusieurs citoyennes et citoyens qui doivent trouver une solution équitable dans le cadre constitutionnel d’un état de droit. Nous pouvons choisir de retrouver une réelle concorde civique.

Cette vision permet de diminuer les tensions, de trouver très souvent des solutions rapides et de contrer la réémergence du système pré-révolution française où l’on voit poindre dans certains arbitraires, dans certains arbitrages les scories d’anciens régimes ou les nouveaux trends de management délétères, si vite dépassés.

Certains modes de management, par souci d’efficacité, par inculture démocratique et avec l’appui de l’IT, intègrent peu, malgré eux parfois, les droits des citoyens gagnés dans nos textes fondamentaux.

Être un citoyen doit donc nous prémunir absolument contre ces dérives, aussi bien celui qui exerce les responsabilités que celui qui est appelé à sa responsabilité individuelle. Ce système est réflexif. Le civisme est requis pour l’ensemble des acteurs impliqués. État. Économie. Individu. Corporations. Ce choix de concorde civique peut aussi être efficient économiquement.

Au-delà des relations avec l’État, une scorie peu évoquée aurait-elle une influence dans la pratique de nos rapports sociaux ? Le système de droit de vote en société anonyme n’est-il pas censitaire ? Cette permanence du censitaire dans le droit de vote en SA implique, vu l’importance dans l’économie de cette structure, la permanence d’un mode peu en ligne avec le suffrage citoyen, même s’il peut avoir ses justifications stratégiques.

L’avis de jurisconsultes versés dans ces rapports sur le vote censitaire dans la SA sera plus que le bienvenu dans les commentaires.

Comment le droit de vote a-t-il évolué durant l’histoire suisse récente ?

“Actuellement, toute personne qui possède le droit de cité suisse, qui a 18 ans révolus et qui n’est pas interdite pour cause de maladie mentale ou de faiblesse d’esprit a le droit de participer à l’élection du Conseil national. Ce qui nous apparaît aujourd’hui comme une évidence n’a de loin pas toujours été la règle: lors de la création de l’État fédéral en 1848, seul 23 % environ de la population jouissait de ce droit, contre 65 % aujourd’hui. C’est en 1971 que cette proportion a connu son plus fort accroissement, avec l’introduction du suffrage féminin.” source: site ch.ch.

Le 7 février 2021, nous fêterons les cinquante ans de l’avénement du droit de vote des femmes en Suisse. Le canton de Glaris a élargi le droit de vote aux citoyennes et citoyens dès l’âge de 16 ans. Il est le seul canton en Suisse, mais des discussions ont eu lieu au parlement suisse en septembre dernier.

En prenant un peu de recul, la lecture du Fouché de Zweig fut très éclairante sur cette récente transition historique qui marque profondément nos ordres juridiques. L’osthéopathie politique de ces années charnières (1789-1848, pour donner un cadre temporel) fut haletante, brutale, vive, toujours en mouvement.

Il y a un peu plus de 200 ans, la France, les USA et Haïti notamment, ont choisi de créer des citoyens, les citoyennes durent patienter, parfois longtemps. Cela fut un aboutissement pour beaucoup, mais il s’agit surtout du passage d’un col, d’une étape et ce chemin de la citoyenneté n’a pas encore abouti. Un nouveau souffle citoyen dès 2021 serait une voie bienvenue pour créer nos destins communs sur notre vaisseau Terre.

2021 marque aussi les 150 ans de la Commune de Paris. Il y a des similitudes entre l’époque de 1870 et notre temps 2021. Cela pourrait faire l’objet d’un prochain billet.

Pour paraphraser le one man, one vote,  peut-être choisirons-nous de proposer le très peu francophone :

one human, one vote, one Earth ?

Bons clics.

 

 

Et la santé, bordel ?* (excuse my french)

Santé oblige.

Scrolleur matinal, voilà une énième vidéo qui passera devant mes rétines.

Le professeur, pédiatre endocrinologue à Montpellier, ne m’est pas inconnu, je l’avais vu intervenir dans une émission de Mise au Point sur la Radio Télévision Suisse (RTS).

Je découvre dans cette vidéo, publiée par Greenpeace France en 2015, l’évocation scientifique des conséquences sanitaires de certains choix économiques et politiques. Au-delà des sources et des titres, découvrons un citoyen nous relater son expérience et les diverses publications qui ont amené à la construction de son discours.

Prenez le temps de consulter l’article de ce pédiatre endocrinologue.

Impacts néonataux, malformations, retards de croissance, hyperactivité, obésité, asthme et précocité pubertaire chez la fille. Une énumération qui a de quoi nous appeler à une prise de conscience quant à nos liens durables avec le vivant.

Quelles solutions ? quelles pistes tracées pour nos enfants ?

Ces actions devront permettre à l’Etat, aux citoyens, aux commerçants, au monde médical et scientifique, aux assureurs, aux réassureurs et aux investisseurs de s’unir pour traiter avec célérité une urgence liée à la santé publique. Un défi à la mesure de l’enjeu humain.

La question est urgente et transversale. Créer rapidement un modus operandi efficace pour amener des solutions à cette épidémie au-delà de tout clivage partisan ? Informer et former à ces enjeux connus ?

Enfin, il n’est pas interdit ici d’interroger notre capacité à pouvoir assumer l’ensemble des coûts induits par l’emploi de ces substances.

Allons-nous pouvoir assumer économiquement cette socialisation des externalités négatives ? Pour l’instant, ce chemin semble être celui que nous choisissons majoritairement par défaut.

La Suisse pourrait saisir ici une exceptionnelle opportunité pour créer un pôle d’excellence dans le traitement de ces questions. Le Bouthan est connu pour ses indices sur le bonheur, le Costa Rica pour son rapport majoritairement pacifié avec son environnement. Nous sommes un peu plus de 8 millions, une Nation respectée et disposant de toutes les ressources nécessaires à la création d’un pôle vie avant poison. Nous pouvons devenir exemplaires sur ces questions. Cela peut nous amener de nouveaux clusters économiques créateurs d’emploi et de santé et faire de ce coin de la planète, hébergeant nombre d’organismes internationaux (OMS notamment), un lieu respecté vers lequel on se tourne encore plus pour des solutions.

Et ce genre de solutions va devenir une commodité exportable, peut-être même verra-t-on  des produits financiers adossés à ces solutions ?

Ces risques majeurs pour la santé de nos descendants nous obligent. Santé oblige. Se préoccuper de la santé en réduisant à la portion congrue et en visant l’élimination des externalités négatives dues à l’emploi de plus de 2200 tonnes par an de produits de synthèse dans tous les secteurs de l’économie peut être l’investissement le plus rentable de notre futur économique.

Comparaison n’est pas raison, cependant la fin de l’usage des chevaux dans les armées du continent ont durablement impacté l’activité d’élevage dans de vastes domaines au-delà de la frontière Oder-Niesse. La Pologne est-elle aujourd’hui en recul économique ? Mon exemple est volontairement cavalier.

Aborder la question de l’usage de ces substances, dont l’emploi reste très très très récent dans notre histoire humaine demeure une opportunité stratégique, la Suisse a souvent su trouver ces opportunités pour la propérité de ses habitants.

Santé oblige.

*clin d’oeil au film: ” Et la tendresse, bordel ! ” , 1979.

NdlA: parcourir les liens de l’article peut sensiblement accroître votre sensibilité aux questions évoquées.