L’invasion de l’Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine en février dernier nous a bouleversés par son anachronisme et son cynisme. Cette agression brutale et totalement injustifiée (quoi qu’en disent ses défenseurs) contre un Etat souverain et pacifique en plein cœur de l’Europe, en violation flagrante du droit international et du droit des conflits armés, sur fond de menace nucléaire, nous renvoie en effet, avec ses millions de réfugiés, aux heures sombres de l’expansionnisme militaire hitlérien ou soviétique.
Mais que s’est-il donc passé à nos portes, que nous n’ayons anticipé ? Et à qui la faute ? À cet Occident tant décrié pour son impérialisme conquérant, manifesté notamment au travers de l’expansion de son bras armé (OTAN) en Europe de l’Est, et ce au mépris de la Russie. À la folie du président Poutine, dictateur « psychopathe », avide de pouvoir et déconnecté de toute réalité, un fou dangereux en quelque sorte ? Quoi qu’il en soit, les faits sont là, et ils parlent à notre conscience : des villes ukrainiennes rasées de la carte, des morts par dizaines de milliers, des crimes de guerre commis de manière quotidienne… et demain peut-être la catastrophe nucléaire !
Produit d’un hypernationalisme nostalgique, l’invasion russe en Ukraine matérialise ce fantasme longtemps redouté par les Occidentaux d’un retour de la menace russe sur le continent européen, tout ceci dans un monde profondément métamorphosé par les évolutions de la seconde moitié du XXe siècle: la construction européenne, la fin du monde bipolaire, la mondialisation des réseaux économiques et des moyens de communication. Qui l’eût cru ? À peine sortis d’une pandémie mondiale où nous nous sentions tous solidaires, à des degrés certes divers, nous voilà plongés à nouveau dans les méandres d’événements datant d’un autre siècle, faits de rêves d’empires, de conquêtes militaires et de domination, allant à contre-courant d’un monde qui se voulait pourtant de plus en plus intégré et globalisé.
Surprenants et inattendus, les événements de ces dernières semaines en Ukraine ont provoqué des réactions fortes, parfois sans précédents. Citons ici la vigueur de la résistance ukrainienne avec, à sa tête, un Président Zelensky qui s’est mué en chef de guerre; la convergence politique occidentale retrouvée (européenne et transatlantique); le plus vaste et rigoureux programme de sanctions économiques et financières jamais mis en œuvre contre un Etat ; l’assistance militaire et logistique américaine et européenne hors OTAN (évaluée à près de 64 milliards de dollars); la multiplication des recours devant la justice internationale, ou encore, à l’ère des réseaux sociaux et de la responsabilité sociale des entreprises, le retrait volontaire de la plupart des grandes entreprises occidentales opérant en Russie, sous la pression de l’opinion publique internationale.
Au-delà de ces réactions, il y a les retombées géopolitiques d’un tel conflit, qui marqueront sans doute les générations à venir. Certains parlent déjà de changement de paradigme ou encore de fin de l’après-guerre froide. Peu importent les termes employés, les faits sont là, qui démontrent que nous sommes bel et bien à un tournant de l’histoire. Ces vingt dernières années avaient déjà été marquées par le retour de la politique de puissance dans les relations internationales, par la géopolitisation de la mondialisation, par la (re)montée en influence des grands pays émergents (Chine, Inde, Russie, Turquie…) et par l’affaiblissement corrélatif de l’Occident, suivi de la contestation de plus en plus directe des principes et valeurs de la démocratie libérale par ces régimes autoritaires. L’intervention militaire russe en Ukraine n’a fait qu’accélérer ces transformations. Quelle qu’en soit son issue, on peut craindre que celle-ci rendra désormais plus probable n’importe quel autre mouvement militaire dans le monde. Car avec le Président Poutine, un tabou est tombé : la paix n’est plus sacrée et l’usage de la force a (re)trouvé sa justification, alimentée par la diffusion d’un narratif d’ailleurs sur mesure, s’appuyant sur les ressorts d’un complotisme anti-occidental, inaugurant ce que d’aucuns appellent l’ère de la post-vérité. Pour Rob Kapito, le patron de Blackrock, un des plus grands fonds d’investissement américain, « la guerre en Ukraine pourrait marquer la fin de la mondialisation, telle qu’on l’a connue ». Nombre de pays l’ont compris, qui ne pensent déjà qu’à se réarmer. C’est qu’outre les points chauds persistants, comme en Syrie et au Yémen, les tensions s’accumulent en différents points du Globe : entre l’Algérie et le Maroc, dans les Balkans entre la Serbie et ses voisins ou encore dans la péninsule coréenne, sans oublier les tensions entre la Chine et Taïwan.
Les pays occidentaux n’ont pas vu (ou voulu voir) venir, préférant le plus souvent se contenter de défendre le statu quo dans les relations internationales, en fermant notamment les yeux sur les dérives populistes et fascisantes des autocrates de ce monde, pourvu que ces derniers travaillent à la défense « bien comprise » de leurs propres intérêts. Les « printemps arabes » qui ont secoué l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient en 2011, n’ont pas fait changer cette posture, ni les menaces proférées par Vladimir Poutine à l’encontre d’un Occident accusé d’être corrompu et décadent. Car celui-ci a joui des années durant d’une immunité ou d’une admiration aveugle, voire de la complicité bienveillante de relais à l’étranger (à commencer par l’ex-Chancelier allemand Gerhard Schröder). Et malgré ses ambitions maintes fois annoncées de reconstituer l’empire russe, à force d’arguments tels que « l’Ukraine comme Nation n’existe pas, donc elle ne doit pas exister », la prise de conscience, puis la réaction des Occidentaux à ces menaces ont été bien trop tardives. La goutte de vodka russe a fini par faire déborder le vase en Crimée en 2014, avant de se répandre en Ukraine, qui en paie le prix aujourd’hui.
Ce réveil, même tardif, a néanmoins produit ses effets, jusqu’à jouer à l’encontre des objectifs de guerre du président Poutine: on assiste ainsi à la restauration de l’unité européenne (Royaume-Uni compris), comme du lien transatlantique, au renforcement de l’Otan avec l’annonce récente des candidatures suédoise et finlandaise ou encore à l’affirmation de l’identité́ nationale ukrainienne et de sa vocation européenne, et finalement à la mise au ban durable de la Russie au sein de la communauté́ internationale. Oui, tout va désormais très vite : à preuve, le virage allemand vers une réduction de sa dépendance énergétique à l’égard de Moscou et vers un accroissement significatif de son budget militaire, qui pourait donner le coup d’envoi à une politique énergétique européenne ainsi qu’à une Europe de la défense longtemps restée à l’état de vœux pieux. L’autre retombée significative du passage à l’acte de Vladimir Poutine pourrait accélérer l’affirmation, à un niveau global, de l’attachement européen aux valeurs démocratiques du monde de demain.
Bien sûr, il est encore trop tôt pour dresser un inventaire des tendances qui vont se dessiner sur la scène internationale. Les incertitudes sont légion sur l’issue du conflit en Ukraine et sur l’avenir du régime en place à Moscou, de même que sur la pérennité des avancées européennes ou encore sur l’évolution de la politique américaine. L’attitude de Pékin sur ce conflit sera également déterminante, tout comme l’ambivalence affichée par des Etats traditionnellement plus proches, voire alliés de l’Occident, tels que l’Inde, la Turquie, ou même Israël, et l’indifférence significative du reste du monde, toutes ces postures révélant le caractère fragile de ce monde multipolaire que d’aucuns appelaient pourtant de leurs vœux dans les années 1990.
Le 30 mars dernier lors d’une conférence, ce même patron de Blackrock, cité plus haut, lançait un cri d’alarme: « nous devons tous nous préparer au pire »… Et d’ajouter: « attachez vos ceintures, parce que ce que nous vivons aujourd’hui, nous ne l’avons jamais vu ». La brève pax americana, ô combien imparfaite, a vécu. A sa place, une ère d’extrême instabilité et d’imprévisibilité renforcée s’est installée. Jusqu’à quand et jusqu’où ? Qui vivra verra l
Monsieur,
Votre ….(quoi qu’en disent ses défenseurs)…. de la part d’un professeur, qui est apparemment enseignant à l’Ecole de diplomatie de Genève, est simplement insupportable.
Vous fermez de suite la porte pour tous ceux qui voudraient trouver une solution politique aux conflits, sans tenir compte des horreurs commises dans chaque camp.
Affligeant!
Cher Monsieur,
Merci pour votre lecture attentive, et pour vos remarques utiles! Sachez que mes papiers n’ont aucune prétention, si ce n’est d’alimenter la discussion sur des sujets divers, certains d’entre eux étant assez émotionnels, comme celui qui nous occupe ici. Heureusement, la Suisse nous donne encore le privilège de nous exprimer librement. Je ne prétends à aucune compétence particulière, si ce n’est, comme vous, d’être un spectateur dw affaires de ce monde Je n’exprime ici que mes seules opinions. S’il-vous-plaît, ne confondez pas mon activité de professeur avec celle de libre penseur, que je revendique. j’ai bien dit LIBRE. Cordialement.
Cher Francis,
Il s’est fait attendre ton papier sur l’Ukraine mais il est venu! Concernant la Russie, où plutôt Poutine, je n’ai rien à ajouter. Tout ce que tu écris me semble conforme à la réalité : des méthodes d’un autre âge, une psychopathie inquiétante ….
En revanche, je le trouve beaucoup trop indulgent envers un Occident, qui a montré au cours des dernières décennies pour le moins une « désinvolture coupable », pour reprendre les propos d’Hubert Védrine. Il a avancé ses intérêts économiques, politiques et militaires sans s’intéresser au devenir russe qui, cela sautait aux yeux, n’allait pas dans la bonne direction. C’était aussi une évidence, la Russie, comme l’Allemagne dans les années 18-39, n’était pas satisfaite de l’ordre international et se renforçait d’un point de vue économique (financier). Avec tous les risques de tremblements de terre que cela laisse présupposer. Or, cet Occident n’a rien fait: l’Europe qui a vécu comme des ados inconscients en « s’amusant » sous le parapluie 🇺🇸 . Mais surtout les USA qui n’ont cessé, pour reprendre les propos du Pape, « d’aboyer » face à la Russie, en poussant les frontières de l’OTAN vers l’Est (y compris l’Ukraine, Géorgie…) , tout en montrant de la faiblesse (départ désastreux de Kaboul en 2021).
Indulgent je te trouve particulièrement à l’égard des USA, qui ont bien avant Poutine et la Russie montrer la voie, avec une politique agressive, impérialiste et violant le droit international. Je ne mentionnerai que la guerre en Irak de 2003! Au fond c’est comme si l’Occident, après s’être comporté comme un voyou en-dehors de sa sphère, montrant le pire des exemples, poussait aujourd’hui des cris d’orfraie face à un Poutine qui fait la même chose en Europe. C’est une des raisons pour lesquelles la plus grande partie de la planète ne soutient pas les yeux fermés les Occidentaux dans sa croisade contre la Russie.
Bien sûr l’Ukraine est en Europe mais les destructions et les morts irakiens et ailleurs, avec leurs cortèges de réfugiés, étaient aussi des drames, dont l’Occident a semblé s’accommoder beaucoup plus aisément qu’aujourd’hui. Deux poids deux mesures et de l’hypocrisie, alors que les responsabilités dans la crise actuelle me paraissent pour le moins partagées. Même si ce constat n’enlève rien à l’absurdité criminelle et injustifiable de ce que fait Poutine en Ukraine!
Cher Georges,
Merci pour ta lectures experte et tes commentaires que je trouve très pertinents et utiles à ma gouverne. J’abonde bien sûr dans ton sens concernant la “désinvolture coupable” de l’Occident, qui n’en est plus à son coup d’essai. Les exemples abondent (Irak, Palestine, Somalie, etc). Difficile de garder un ton balancé et le plus neutre possible, par les temps qui courent!
Avec mes amitiés
Merci pour votre analyse lucide et sans concession. En effet, les faits devraient parler d’eux-mêmes, mais le font-ils vraiment?
Les faits d’abord: Vladimir Poutine, né dans l’URSS d’après-guerre, a été baptisé en secret orthodoxe à la demande de sa mère, à une époque où la religion était encore soumise au diktat de l’athéisme officiel du régime soviétique. Son père, marxiste convaincu et volontaire gravement blessé pendant le siège de Leningrad par l’armée allemande, a de toute évidence dû marquer de manière profonde son fils qui, pendant la campagne militaire en cours, ne manque pas d’exhiber son portrait dans ses apparitions publiques. Ce trait familial n’explique bien sûr pas à lui seul le nationalisme exacerbé, le patriotisme archaïque et la “naziphobie” qui transparaissent dans le discours de Poutine, mais ne pourrait-il pas y avoir contribué?
A peine arrivé au pouvoir Poutine, élevé sous le régime soviétique, ex-agent du KGB et pur “homo sovieticus”, avait fait part à Alexandre Soljenitsyne, dans une interview que celui-ci avait accordée aux télévisions occidentales peu après son retour en Russie, de son inquiétude face au vide idéologique laissé par la chute de l’URSS. A quoi le célèbre écrivain dissident n’avait répondu que par le silence.
Elevé par une mère croyante et par un père athée sous un régime qui ne tolérait les pratiques religieuses, officiellement proscrites, que par son bon vouloir – Staline les avait rétablies pendant l’occupation allemande de l’URSS après avoir constaté qu’elles étaient un facteur de renouveau patriotique qu’un quart de siècle de persécutions officielles n’avaient pu extirper du peuple – comme tant d’autres de sa génération Poutine n’a-t-il pas cessé d’être la proie de ces deux tendances antagonistes? Dans de telles conditions, paranoïaque on le deviendrait à moins, non?
Du moins est-ce l’impression qu’on en ressent à la lecture de son livre autobiographique co-écrit avec trois journalistes, “An Astonishingly Frank Self-Portrait by Russia’s President Vladimir Putin”. Dans son livre, Poutine affiche aussi son admiration pour son grand-père, qui fut cuisinier des Romanov au prestigieux hôtel Astoria de Saint-Pétersbourg. Mais il se garde bien de rappeler qu’après la disparition de la famille impériale il devint celui de Lénine, puis de Staline. Poutine ne fait-il pas de celle de sa propre famille une lecture aussi biaisée, anachronique et arbitraire que celle de l’histoire russe?
L’appui spirituel qu’il recherche auprès du patriarche de Moscou et de toutes les Russies fantômes Kyrill 1er n’a-t-il pas son versant idéologique dans la théorie de l’eurasisme promulguée par l’ultra-réactionnaire et peu fréquentable – Poutine lui-même, s’il l’écoute, garde ses distances avec lui – Alexandre Douguine? Né en 1962 et donc contemporain de Poutine sans avoir plus connu la guerre que lui, Douguine a repris à son compte, d’ailleurs en les déformant,la théorie de l’eurasisme formulée par le philosophe de l’émigration blanche Ivan Ilyne. Les théories de Douguine, qui serait devenu l’idéologue de Poutine, séduisent bon nombre de militaires et de politiciens de l’entourage du président par l’interprétation anti-occidentale, anti euro-atlantique et anti-impérialiste qu’en fait le philosophe barbu (certes, “barba non fecit philosophum”), accroché à sa Russie fantasque de Baba Yaga comme un naufragé à sa bouée (Politique internationale, “L’idéologue de Poutine”, no 144, 2014 – https://politiqueinternationale.com/revue/n144/article/lideologue-de-poutine).
Mais Poutine, Rambo russe “plus doué pour les concours de judo que de philosophie”, comme l’a relevé avec justesse Marie-Hélène Miauton dans une de ses récentes chroniques, ne remet jamais en question ses maître à (ne pas) penser que sont Douguine et Ilyne, comme la montré Michel Eltchaninoff dans son livre “Inside the mind of Vladimir Poutine”, paru en 2018.
Autrement plus redoutable, l’influence d’un Nikolaï Platonovitch Patrouchev, l’actuel conseiller personnel du président Poutine, ne joue-elle pas sur ce dernier un rôle au moins aussi essentiel que celui de quelques penseurs poussiéreux du passé dans sa politique revancharde, anachronique, impérialiste et militariste? Directeur du Comité national antiterroriste (NAK) et du Service fédéral de sécurité nationale (FSB) de 1999 à 2008 et depuis 1999 membre permanent du Conseil de sécurité de Russie, dont il est aujourd’hui le secrétaire, cet ingénieur naval né en 1951 à Saint-Pétersbourg est, comme Poutine et le patriarche Kyrill lui-même, James Bond mitré et en chasuble, amateur de voitures de sport, d’appartements et de montres de luxe, un ancien agent du KGB. Il partage avec tous les va-t-en-guerre au pouvoir aujourd’hui le fait d’interpréter l’histoire, et en particulier la “Grande guerre patriotique” à sa convenance d’autant plus qu’il na jamais connu la guerre, lui non plus.
D’où ce même silence et ce révisionnisme, dans tout le clan Poutine, sur les crimes de l’époque stalinienne et surtout sur le pacte germano-soviétique de 1939, qui reconnaît de fait l’ex-URSS et l’Allemagne nazie, alors alliées, comme premières responsables de la Seconde guerre mondiale. Ces faits ne ruinent-ils pourtant pas par leur évidence même les prétentions de “dénazification” et de lutte”anti-coloniale” qu’invoquent Poutine et son gang pour justifier leur attaque illégale et criminelle contre un état souverain, membre de l’ONU et reconnu à l’échelle internationale? Ne devraient-ils pas suffire à défaire la rhétorique mensongère et la propagande officielle, imbécile et débilitante d’une mafia de ploutocrates accrochée à ses privilèges acquis dans les conditions les plus douteuses? Avec sa fortune personnelle estimée à 200 miilliards de dollars, pas plus que l’ex-agent double Kyrill, qui occupe un appartement de six pièces aux bords de la Moskova, évalué à quelques 6 millions de dollars, roule en limousine blindée avec sa phalange de gardes-du-corps, amateur de voitures de sport – il a été pris en flagrant délit d’excès de vitesse sur une route suisse pendant son séjour à Genève comme représentant du patriarchat moscovite auprès du Conseil oecuménique des Eglises (COE) en 1971 -, enrichi dans le trafic de l’alcool et du tabac, exempts de taxes en Russie, sous prétexte d’activiés charismatiques, propriétaire de manoirs au bord de la mer Noire et d’un chalet sur la “Golden Küste” du Lac de Zurich, ce très saint faux Dmitri Godounov a apporté son soutien à Poutine dans sa croise anti-corruption et anti-occidentale, qu’il a qualifiée de “métaphysique” dans son discours du 6 mars dernier. Poutine et lui, qui ont réconcilié canon et goupillon, n’ont-ils pas beau jeu de jouer les Pères La Vertu aux Occidentaux?
Et si recours à l’arme nucléaire il devait y avoir, pour l’un comme pour l’autre celui-ci n’aurait-il pas été prédit depuis toujours dans l’Apocalypse – mot grec qui veut dire “révélation”? Serait-on dès lors étonné que la prochaine campagne “purificatrice” du Saint agent 007, entre-temps devenu véritable maître du Kremlin, et de son fidèle exécutant “Ra Ra Ras-Poutine, Russia’s greatest love machine” (selon un “tube” à succès des années 1970), soit baptisée “Campagne d’Armageddon”?
Comme vous l’écrivez en conclusion de votre article, “…une ère d’extrême instabilité et d’imprévisibilité renforcée s’est installée. Jusqu’à quand et jusqu’où ? Qui vivra verra !”
En effet, si nous ne savons pas où nous allons, une chose au moins est sûre: nous y allons.
Cher Monsieur,
merci pour ces compléments d’information qui donnent un éclairage intéressant sur la personnalité de Poutine et qui contribuent notamment à expliquer son fonctionnement mental et intellectuel.
Merci à vous d’avoir proposé ce thème de réflexion, on ne peut plus d’actualité. En me relisant j’ai constaté que mon avant-dernier paragraphe, surtout dans ses seize dernières lignes, était quelque peu confus. J’en suggère donc une nouvelle lecture (veuillez ne pas en tenir compte si vous la jugez inutile):
“Avec sa fortune personnelle estimée à 200 milliards de dollars par le magazine Forbes, Poutine est-il plus un modèle de vertu et d’austérité que cet autre ex-agent du KGB, le patriarche Kyrill, dont le train de vie ostentatoire suscite des réserves chez plus d’un(e) fidèle? Le prélat occupe en effet un appartement de six pièces aux bords de la Moskova, évalué à quelques 6 millions de dollars, et se déplace à Moscou en limousine blindée avec sa phalange de gardes-du-corps. Amateur de voitures de sport – il a été pris en flagrant délit d’excès de vitesse sur une route suisse pendant son séjour à Genève comme représentant du patriarcat moscovite auprès du Conseil Oecuménique des Eglises (COE) en 1971 -, enrichi dans le trafic de l’alcool et du tabac, exempts de taxes en Russie, sous prétexte d’activités charismatiques, il possède des manoirs au bord de la mer Noire et un chalet sur la “Golden Küste” du Lac de Zurich. Ce nouveau faux Dmitri (depuis Boris Godounov l’histoire russe ne manque pas d’imposteurs) a apporté son soutien officiel à Poutine, dont il dit qu’il est un “don de Dieu”, dans sa croisade anti-corruption et anti-occidentale. N’a-t-il pas qualifié celle-ci de “métaphysique” dans son discours du 6 mars dernier, comme il avait déjà décrété que le COVID-19 était envoyé par Dieu pour punir l’humanité de la sur-consommation?
Entre canon et goupillon, tsar de carnaval et apôtre du credo “In Go(l)d We Trust”, version moscovite, n’est-ce pas à qui jouera au mieux les Pères La Vertu? “
Monsieur Piccand,
Vous avez votre point de vue, c’est votre droit mais, comme tous les chantres de la bien-pensance actuelle, vous ne voulez pas voir et êtes mal informé.
Discours de Vladimir Poutine du 4 mars 2022
Après celui du 24.02.22, vu ce 20.05.22 sur YouTube
Poutine : Le discours de mise en garde , Macron pousse la France à la faute 🇫🇷 (février) – YouTube
D’aucuns diront qu’il s’agit d’un montage, de propagande, que ce n’est pas lui, que le vrai Vladimir Poutine est le méchant envahisseur, le symbole du Mal qui veut reconstituer l’Empire russe et autres fadaises. Pour ceux qui n’auront pas la patience de regarder cette vidéo jusqu’au bout, qu’ils en regardent au moins les quelques dernières minutes pour comprendre que, pour rétablit la paix, il suffit que l’Occident, au lieu de la promouvoir comme le symbole du Bien, contraignent l’Ukraine à respecter ses engagements pris dans le cadre des Accords de Minsk de 2014 et 2015 !
Ce qu’il faut comprendre c’est que Vladimir Poutine avait tout prévu depuis longtemps. Ces accords de coopération et d’assistance mutuelle entre la Russie et les Républiques autonomes du Donbass (Donetsk et Lougansk) ont été négociés et étaient prêts à la signature depuis longtemps. Il n’attendait que l’opportunité permettant de les rendre publics: la chute de Marioupol et la jonction du Donbass avec le sud de l’Ukraine, la côte de la Mer Noire après celle de la Mer d’Azov, en direction d’Odessa, prochaine cible pour l’étranglement du pays. La Russie n’annexe pas, mais reconnait l’indépendance de ces deux Républiques. C’est beaucoup plus subtil: ces deux Républiques vont intégrer les onze pays membres de la Communauté des États indépendants de la CEI, états indépendants de l’ex-URSS !
Et, pendant ce temps, l’Occident proclame les échecs de la Russie devant la bravoure de l’Ukraine et de son Président, pantin de l’Amérique, mendiant institutionnel et sans vergogne, menteur osant accuser la Russie d’avoir détruit le Donbass alors que c’est son armée qui n’a cessé de bombarder son propre territoire ! Quant aux Européens, maintenus dans la peur d’une guerre mondiale suggérée par la propagande de l’Oncle Sam et croyant que, comme en 1945, l’Amérique viendrait les défendre, ils n’ont toujours pas compris leur mentalité de cow-boys va-t’en guerre maladivement russophobes, néo-colonialistes ne rêvant que d’hégémonie mondialiste !
Monsieur,
Vous avez supprimé mes commentaires, ce qui est anormal et condamnable pour la liberté d’expression.
Vous devriez commencer par réfléchir à vos propos avant d’en arriver à de tels excès.
Désolé pour le problème technique. J’espère que cela est maintenant réparé !
Cordialement
Merci pour le update.
Un tremblement de terre peut-il vraiment survenir sans raison? Pourquoi serait-il plus raisonnable de considérer la guerre comme appartenant au passé alors qu’elle s’était juste un peu éloignée? Cette guerre est juste un test pour la mondialisation et la domination occidentale. Comme c’est intéressant! Nous pouvons commencer à faire la liste de nos fragilités, à commencer par nos illusions. A force d’imaginer que cela ne pourrait être remis en question, nous avons voulu prendre nos désire pour des réalités. On ne peut donner totalement tort aux puissances rivales de vouloir tester la solidité de l’Occident.
La paix nécessite une forme d’intelligence que l’on nomme conscience. Est-elle définitivement et universellement acquise? Il y aurait beaucoup à balayer devant notre porte pour commencer.
Vous avez raison. La guerre est une donnée de notre existence humaine, inscrite dans notre ADN. Une stupidité tragique! Seuls les esprits éclairés, très peu nombreux sur notre planète terre, l’ont compris. Advienne que pourra!