On estime qu’un téléspectateur français est exposé à 2 600 meurtres et 13 000 actes violents par an. Dans les programmes destinés à la jeunesse, on compte 14 scènes de violence par heure ; une étude conduite auprès d’enfants de neuf ans démontre que la réduction des heures de télévision a pour conséquence directe une diminution du niveau de violence à l’école1.
Les psychologues Dimitri Christakis et Frederic Zimmerman ont mis en évidence que les effets néfastes de la télévision persistent longtemps puisqu’une heure de programmes violents par jour quadruple la probabilité d’observer chez les enfants des troubles du comportement dans les cinq années suivantes2.
Brandon Centerwall, de l’Université de Washington, a évalué qu’aux Etats-Unis, 10 000 homicides, 70 000 viols et 700 000 agressions avec coups et blessures pourraient être évités chaque année si la télévision n’existait pas. De multiples études montrent qu’une exposition quotidienne à la télévision crée un comportement antisocial, une propension à déprimer, à trop manger, mais aussi que la consommation précoce d’images télévisées altérerait la formation du cerveau des enfants3.
CRÉONS UNE ATMOSPHÈRE PSYCHOLOGIQUE LUMINEUSE ET SAINE
Nous pouvons créer à l’école comme à la maison une atmosphère psychologique lumineuse et saine, conscients que tout ce que nous sommes influence secrètement l’atmosphère.
Nous pouvons transformer en nous tout ce qui esquisse la haine ou le mensonge, éteindre toutes les violences, les méchancetés et la peur ; remplacer la grossièreté et la lâcheté par une attitude noble et privilégier ce qu’il y a de plus élevé en nous : l’amour, le raffinement, le courage, la compréhension, l’intelligence, le don de soi, etc.
L’adulte peut inviter des habitudes saines chez les enfants : aller dans la nature, faire de la musique, du théâtre, de la peinture, du cheval, du sport, de la danse ; apprendre, comprendre, progresser, faire les choses avec tout son cœur, etc. ; il peut explorer avec l’enfant ce qui le passionne et lui offrir la possibilité de s’épanouir tout en apprenant les règles nécessaires à la vie collective et à la discipline.
L’adulte, quand cela est nécessaire, imposera des règles : aller au lit tôt, dormir huit heures au minimum, manger sainement, etc. En effet, la liberté absolue, tant que la maturité n’est pas acquise, n’est pas possible. Il se doit de protéger les enfants de la TV, d’internet et de l’électronique durant de longues heures.
DANS NOTRE RAPPORT AVEC L’ENFANT, NOUS POUVONS DEVENIR
UN AMI SAGE ET UN GUIDE,
REMPLI DE BIENVEILLANCE
ET
EXIGEANT QUAND CELA EST NÉCESSAIRE,
QUELQU’UN VERS QUI IL PEUT SE TOURNER À TOUT MOMENT.
1.Les informations de ce paragraphe sont tirées du livre de Ricard, M. (2013). Plaidoyer pour l’altruisme (p. 415). Editions Nil.
2.Christakis, D., & Zimmerman, F. (2007). Violent television viewing during preschool is associated with antisocial behavior during school age. Pediatrics, 120(5), 993-999.
3.Christakis, D. A., Zimmerman, F. J., DiGiuseppe, D. L., & McCarty, C. A. (2004). Early Television Exposure and Subsequent Attentional Problems in Children. Pediatrics, 113(4), 708-713. Browne, K. D., & Hamilton-Giachritsis, C (2005). The influence of violent media on children and adolescents : A public-health approach. Lancet, 365, 702-710. Etude citée par le Courrier international, « L’abus de la télé tue la créativité », docteur Manfred Spitzer, neurophysiologiste, janvier 2006.
