Les Américains

Mohamed Ali, l’enfant de Louisville adopté par New York

Depuis la mort de Mohamed Ali, vendredi dernier, les New-Yorkais paraissent inconsolables tant le champion a laissé une trace indélébile dans la Grande Pomme. Il y a bien sûr eu ses matches mythiques au Madison Square Garden auxquels assistaient des célébrités comme Frank Sinatra ou Hubert Humphrey, vice-président des Etats-Unis sous Lyndon Johnson. Mais il y a aussi eu ses visites, fréquentes, au célèbre Gleason’s Gym, une salle d’entraînement longtemps installé dans le Bronx avant de déménager à Brooklyn.

In this March 1, 1964, photo, heavyweight boxing champion Muhammad Ali, right, is shown with black muslim leader Malcolm X outside the Trans-Lux Newsreel Theater in New York, after viewing the screening of a film about Ali's title fight with Sonny Liston. Ali turns 70 on Jan. 17, 2012.  (AP Photo)
Mohamed Ali avec Malcom X en 1964 (AP Photo)

Certains New-Yorkais se souviennent aussi quand Mohamed Ali marchait sur la 125e rue à Harlem à côté de membres de la Nation de l’Islam après avoir refusé de se faire recruter dans l’armée pour aller au Vietnam en raison de ses convictions religieuses. Directeur du Schomburg Center for Research in Black Culture, Khalil Muhammad le souligne: Avec Malcom X, Mohamed Ali a donné aux jeunes hommes de couleur “une perspective totalement nouvelle de la vie, une chose que le mouvement des droits civiques de l’époque n’était pas capable de fournir”. Pour les New-Yorkais, Mohamed Ali avait leurs caractéristiques: il était “exubérant, progressiste et invincible”. En 1967, explique le quotidien AM New York, Mohamed Ali invita toute l’école publique PS 175 d’Harlem à assister à son match contre Zora Folley au Madison Square Garden.

Après les attentats du 11 septembre 2001 à Manhattan, l’ancien champion de boxe affecté par la maladie de Parkinson a paru dans une vidéo avec l’acteur Will Smith (qui l’incarna dans le film “Ali”). Il dénonçait l’hystérie ambiante: “L’islam est une religion de paix qui dénonce tout meurtre. Les terroristes et gens qui ont fait cela au nom de l’islam ont tort et si je pouvais, je ferais quelque chose contre cela.” Plus tristement, c’est au Columbia-Presbyterian Medical Center de New York que sa maladie de Parkinson fut détectée.

 

Quitter la version mobile