Les Américains

George W. Bush à la Nouvelle-Orléans: un discours indécent

L’ouragan “Katrina” qui a dévasté la Nouvelle-Orléans le 29 août 2005 reste dans toutes les mémoires comme l’une des zones sombres de l’Amérique. La tragédie avait mis en lumière un coin de pays totalement délaissé par les pouvoirs publics. Des scènes apocalyptiques avaient passé en boucle sur les télévisions, notamment celles en provenance du Lower Ninth Ward, le quartier le plus dévasté et le plus pauvre de la ville. Les images en provenance du Superdome où s’étaient réfugiés des milliers de survivants avaient choqué toute la planète. Les conditions de travail pour soigner des patients qui s’entassaient dans l’hôpital décrépi de la Charité étaient indignes de la première puissance mondiale.

Malgré ces faits, qui ont valu au président George W. Bush de voir sa cote de popularité chuter de façon dramatique tant il avait omis de prendre la mesure de l’événement, l’ex-président républicain s’est rendu vendredi à la Nouvelle-Orléans pour commémorer le 10e anniversaire de la catastrophe qui a coûté la vie à quelque 1800 personnes et chassé de la ville des milliers d’autres. Il a voulu insisté sur la “success story” de la Nouvelle-Orléans qui s’est reconstruite, des efforts des pouvoirs publics. Dans son discours, il a même voulu embellir la situation, répétant à deux reprises: “J’espère que vous vous souvenez comme moi” pour mieux saluer les efforts consentis à l’époque.

Ce discours, il faut le dire, fut à la limite de l’indécence tant il tend à réécrire l’Histoire. Il suffit de revoir des reportages réalisés peu après l’ouragan pour réaliser à quel point la tragédie fut l’exemple le plus dramatique de la faillite des pouvoirs publics, qu’ils soient fédéraux, étatiques ou locaux. A la Nouvelle-Orléans, la pauvreté reste très élevée (30%) et celle des enfants culmine encore à 40%. La moitié des habitants du Lower Ninth Ward ne sont pas retournés y habiter. La criminalité reste élevé.

 

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