Les Américains

Jeb Bush, un sérieux candidat potentiel pour 2016

Washington a été le théâtre, jusqu’à ce week-end, de la grand-messe conservatrice dénommée Conservative Political Action Conference (CPAC). Le raout rassemble les figures de proue du mouvement conservateur et les candidats potentiels à l’investiture républicaine pour la présidentielle de 2016. Si le sénateur libertarien Rand Paul a eu les faveurs des participants, c’est surtout la performance de Jeb Bush (photo Alex Wong/Getty Images/AFP), l’ex-gouverneur de Floride, frère de George W. Bush et fils de George H. Bush, qui était sous la loupe.

Jeb Bush a été très conservateur à l’époque de son mandat de gouverneur. Sa tâche, à CPAC, ne fut toutefois pas aisée. L’homme politique, marié à une Mexicaine et bilingue, a en partie changé. En matière d’immigration, il est en complet porte-à-faux avec les conservateurs, relevant que la volonté des clandestins d’Amérique latine de venir aux Etats-Unis est un “acte d’amour” pour l’Amérique. Il s’en est expliqué à Washington. Sa vision ne diffère pas fondamentalement de celle de Barack Obama en la matière. Il a aussi dû se battre pour justifier son approbation des Common Core Standards, des normes nationales en matière d’éducation. Sa position contredit celle des conservateurs qui refusent que l’Etat fédéral joue un rôle prépondérant dans ce domaine.

Même s’il a été en partie hué et en partie applaudi et si les médias ont plutôt souligné le fait qu’il n’était pas le favori de la conférence CPAC, Jeb Bush a montré à Washington qu’il avait non seulement une autonomie de pensée, mais aussi une capacité d’affronter une foule a priori hostile. Il a osé exprimer ses convictions profondes, même si elles ne plaisent pas. Si elle a regardé Jeb Bush à la télévision ce week-end, la démocrate et possible candidate démocrate à la Maison-Blanche Hillary Clinton a pu mesurer la difficulté que représenterait un duel avec le fils Bush. Le candidat putatif pourrait être redoutable en dépit du boulet que pourrait représenter son nom de famille après la désastreuse présidence de son frère George W.

Quitter la version mobile