Plus le temps passe, plus le premier ministre israélien doit se demander si c’était sage de s’adresser aux deux chambres du Congrès réunies le 3 mars prochain, un jour après avoir parlé à l’American Israel Public Affairs Committee (Aipac), le lobby pro-israélien. La relation entre les Etats-Unis et Israël n’a plus été secoué à ce point depuis longtemps. Le président américain Barack Obama n’a pas été mis au courant de l’invitation, ni le Département d’Etat. Hors c’est le protocole. Les répercussions de ce discours très controversé qui va sans doute s’articuler autour de la nécessité pour l’Occident et l’Amérique de renforcer les sanctions contre Téhéran sont infinies. Hormis le fait que Barack Obama refuse de recevoir Benjamin Netanyahou (photo Gali Tibbon/AFP) à la Maison-Blanche et que le secrétaire d’Etat John Kerry refuse aussi de l’accueillir à Foggy Bottom, que le chef du gouvernement israélien est en train de payer le prix de son audace dans la campagne électorale en Israël, ce sont maintenant les démocrates du Congrès qui menacent de boycotter le discours.
Une dizaine d’élus démocrates de la Chambre des représentants, selon Politico, ont l’intention de quitter la salle avant l’allocution de Benjamin Netanyahou, y compris des démocrates de confession juive à l’image du représentant du Tennessee Steve Cohen. Le lobby pro-israélien modéré J-Street n’a pas fait pression sur les élus du Congrès pour qu’ils boycottent la venue de Netanyahou. Mais ils exhortent le président de la Chambre des représentants, le républicain John Boehner, à repousser le discours du premier ministre israélien après les élections du 17 mars en Israël.
