Les Américains

La nouvelle star des républicains: Abdel Fattah al-Sissi

Pour mieux montrer le contraste avec Barack Obama, qui préside aux destinées de l’Amérique depuis janvier 2009 et qui a refusé de bombarder la Syrie en 2013 pour punir le régime de Bachar el-Assad, les républicains recourent à une nouvelle figure politique: le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Un grand démocrate? Pas vraiment. Il est arrivé au pouvoir par ce qu’il convient d’appeler un coup d’Etat qui renversa le président en place, Mohamed Morsi, des Frères musulmans, le 3 juillet 2013.

Depuis son accession au pouvoir, Al-Sissi a eu la main lourde. Il a orchestré une répression sans merci des Frères musulmans. Près de 1400 manifestants ont été tués depuis et quelque 15 000 sympathisants de Mohamed Morsi ont été arrêtés. Plusieurs centaines de Frères musulmans ont été condamnés à mort lors de procès expéditifs dénoncés par l’ONU. La libération récente de Khaled al-Qazzaz, conseiller du président islamiste Morsi n’y changera rien. La quasi-totalité des dirigeants des Frères musulmans est en prison et menacée de peine de mort.

Pendant ce temps, aux Etats-Unis, certains républicains qui ne ratent aucune occasion pour souligner la faiblesse de la politique étrangère de Barack Obama face au terrorisme islamiste, font l’éloge du président égyptien dont la manière de gérer son pays relève de la dictature. Représentant républicain du Texas, Louie Gohmert a tressé les louanges d’Al-Sissi mercredi dernier au Congrès: “J’espère qu’un jour nos dirigeants dans ce pays auront le courage du président al-Sissi en Egypte et qu’ils reflèteront, comme le général Al-Sissi, la volonté du peuple de leur pays.” Et Louie Gohmert d’ajouter: “Si l’histoire de l’Egypte est correctement écrite et elle le sera, (les Egyptiens) verront qu’au cours des six dernières années, le pays qui a eu le moins peur de défendre la liberté et d’affronter le terrorisme islamique, à l’exception d’Israël, n’est malheureusement pas les Etats-Unis.”

Le commentateur conservateur George Will va plus loin. Il recommande au comité du Prix Nobel de la Paix de songer à récompenser le président égyptien:

 

Et la déclaration de Louie Gohmert devant la Chambre des représentants:

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