Le chroniqueur du Washington Post Dana Milbank n'a pas voulu rater une si belle occasion. L'absence d'un officiel de haut rang de
Dana Milbank s'intéresse toutefois au double discours républicain. Il rappelle que ce sont les républicains qui, voici moins d'une décennie, renommaient les frites (French fries) "Freedom Fries" et le pain perdu (French Toast) "Freedom Toast". C'était l'époque où la France s'était opposée à l'intervention américaine en Irak. Le monde francophone se souvient aujourd'hui encore de l'intervention mémorable de Dominique de Villepin à la tribune des Nations unies à New York. Le patron du Pentagone Donald Rumsfeld traitait alors la France de pays appartenant à la "Vieille Europe". En 2004, les républicains en profitaient pour discréditer le candidat démocrate à la Maison-Blanche John Kerry, trop proche des Français. Désormais, tant Barack Obama que John Kerry sont jugés insuffisamment sensibles aux troubles de la France. L'ultra-conservateur du Tea Party Ted Cruz l'a déclaré: "Le président aurait dû être là-bas (Paris), car on ne doit jamais hésiter à soutenir nos alliés". D'autres républicains en ont fait de même.
François Hollande, le président français, a lui au contraire apprécié le très fort soutien de son homologue américain qui s'était rapidement rendu à l'ambassade de France à Washington (photo d'Obama en présence de l'ambassadeur de France Gérard Araud/Evan Vucci/AP/Keystone) pour apposer sa marque dans le livre de condoléances relatifs aux attentats de Paris. John Kerry, le secrétaire d'Etat, avait très rapidement déclaré en français son soutien à la France. A cette occasion, rappelle Dana Milbank, TF1 a parlé de "témoignage poignant qui va entrer dans l'Histoire". Le philosophe BHL, Bernard-Henri Lévy, a confié à CNN que la déclaration en français du chef de la diplomatie américaine était un "grand moment de fraternité et de solidarité".