Malgré cela, Barack Obama a dû se défendre d'avoir vendu une réforme en toute opacité. Contre toute attente, le "Monsieur réforme de la Santé" aux Etats-Unis, le professeur Jonathan Gruber du Massachusetts Institute of Technology (MIT) a fait des déclarations lors 'une conférence qui ont interloqué la Maison-Blanche, soulignant que les électeurs étaient "stupides" d'avoir approuvé une telle réforme dont le projet de loi a été à dessein rédigé de façon opaque. Le président américain a répliqué au professeur de MIT, arguant que chaque passage de la loi si controversée avait été passé au crible des républicains et que le débat aurait difficilement pu être plus transparent.
De la part de Jonathan Gruber que j'ai rencontré en décembre 2011, ses déclarations à l'emporte-pièce sont plutôt étonnantes. En tant que consultant (bien payé), il a joué un rôle crucial dans l'élaboration de la loi. Pour un motif évident: il fut déjà l'un des grands architectes de la réforme de la Santé dans le Massachusetts souvent appelée de façon un peu abusive Romneycare en référence à l'ex-gouverneur de cet Etat de la Nouvelle-Angleterre Mitt Romney.
Deux menaces sérieuses pèsent néanmoins sur Obamacare: une possible hausse importante des primes qui pourraient dissuader les non-assurés à contracter une nouvelle couverture médicale et une saisine de la Cour suprême au sujet des subventions fédérales versées aux personnes moins fortunées pour contracter une assurance dans le cadre d'une bourse d'échange au niveau étatique (des Etats). Certains estiment que la loi ne prévoit pas que l'Etat fédéral subventionne de tels assurés. Selon eux, seuls les personnes contractant une assurance-maladie par le biais de la bourse d'échange fédérale devraient y avoir droit. Enfin, à partir du 3 janvier, le Congrès, désormais totalement dominé par les républicains, va tout faire pour détricoter Obamacare. Malgré le veto du président.