Qui mieux que Bob Woodward pouvait parler de l’ex-rédacteur en chef du Washington Post Ben Bradlee dont les funérailles ont réuni le Tout-Washington mercredi? Le journaliste star qui avait révélé avec Carl Bernstein l’affaire du Watergate s’est associé aux éloges tressés à l’ex-patron de la rédaction du WP: “A certains égards, le décès de Ben (Bradlee) marque la fin du XXe siècle.” Bob Woodward a souligné que sans Bradlee, le monde était désormais “plus petit”. Pour Carl Bernstein, Ben Bradlee refusait le politiquement correct et poussait à la publication, hormis des enquêtes sur le Watergate qui constituent un moment mythique du journalisme d’investigation, des Pentagon Papers qui révélaient l’échec de la politique américaine dans la guerre du Vietnam.
Ben Bradlee, décédé à l’âge de 93 ans, a eu droit aux honneurs d’une foule de journalistes, du secrétaire d’Etat John Kerry, du vice-président Joe Biden ou encore du membre de la Cour suprême Stephen Breyer. Il a présidé aux destinées de la rédaction du Washington Post de 1968 à 1991. Il a incarné une forme de journalisme engagé au sens où l’information était presque toute sa vie, où le questionnement des institutions était fondamental et où les bonnes histoires devaient être aussi bien écrites que solidement étayées. Il a aussi incarné un journalisme courageux et tenace. Le défunt fut incarné à l’écran par Jason Robarts dans le film “All the President’s Men”.