Comble d'ironie: en Irak, l'un des "leurs" est pressenti pour succéder au premier ministre Nouri al-Maliki dont la politique d'exclusion et les purges des sunnites de l'administration irakienne ont fortement contribué à la violente guerre interconfessionnelle qui fait à nouveau rage en Irak. Ahmed Chalabi (photo Tim Sloan/AFP), 69 ans, dont le parti en exil, le Congrès national irakien, avait été financé par la CIA, est cité comme un premier ministre possible. Comme al-Maliki, il est aussi chiite. Mais il a surtout un lourd passé derrière lui qui ne laisse pas les Américains indifférents. Il fut, comme le rappelait récemment James Bamford, grand spécialiste du renseignement outre-Atlantique, celui qui vendit des fausses informations aux Américains en leur jurant que Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive et qu'il entretenait des liens avec Al-Qaida. L'administration de George W. Bush était persuadée qu'il allait s'imposer comme le Charles de Gaulle de l'Irak. Il a récemment été reçu à l'ambassade des Etats-Unis à Bagdad. C'est aussi Ahmed Chalabi qui a dirigé la Commission nationale suprême de débaassification du régime prônant une politique de purges des anciens du régime (surtout sunnites) calquée sur la dénazification de l'Allemagne. Cette politique fut un vrai désastre et contribua au chaos qui perdure aujourd'hui.