La controverse a commencé le week-end dernier avec la diffusion d'enregistrements de la conversation que Donald Sterling a eue avec une femme qu'il connaissait. Le milliardaire se disait étonné que cette dernière ait pu mettre sur internet des photos d'elle en compagnie d'Afro-Américains dont la star américaine à la retraite Magic Johnson qui joua à l'époque pour les Los Angeles Lakers. "Ne le fais par venir à mes matches, insiste-t-il. Oui, cela me dérange beaucoup que tu veuilles faire la promo et diffuser des images montrant que tu es associée à des Noirs. Est-ce vraiment nécessaire?"
Adam Silver n'a pas encore spécifié comment il comptait s'y prendre pour forcer Donald Sterling à vendre les Clippers dont la fortune est évaluée à 500 millions de dollars. Mais le patron de la NBA a bon espoir d'obtenir les trois quarts des votes nécessaires, de la part des autres propriétaires des Clippers pour exclure le milliardaire. Adam Silver a agi aussi sous pression. Certains n'hésitaient pas à brandir la menace de boycott si des sanctions n'étaient pas prises contre Donald Sterling. Sur Twitter, Magic Johnson, qu'on a récemment vu au Apollo Theater de Harlem à New York défendre la cause des droits civiques, a déclaré: "Les joueurs anciens et actuels de la NBA sont très contents et satisfaits de la décision de M. Adam Silver."
Le chef de la NBA met ainsi fin à une longue histoire entre les Clippers et Donald Sterling qui acheta les San Diego Clippers en 1981 et les fit venir à Los Angeles en 1984. Il se débarrasse aussi d'un propriétaire très controversé et critiqué, mais jamais mis en demeure de quitter le club. Les autres propriétaires du club ont déjà dit qu'ils allaient prendre en compte tout l'historique des propos racistes de Sterling avant de prendre la décision de l'éjecter. Dans l'Amérique du premier président noir de l'histoire des Etats-Unis, Barack Obama, l'épisode des Clippers révèle une nouvelle fois que la question raciale en Amérique est loin d'être résolue. Il n'est plus question, comme lors de la campagne présidentielle de 2008, de société "post-raciale".