Or, aux premières heures du matin, le 28 juillet 2012, Megan Rice (photo tiré de son site Facebook), une soeur catholique de 83 ans, armée d'un marteau et d'une pince coupante, a réussi à s'introduire, avec deux "complices", dans l'installation qui abrite suffisamment d'uranium enrichi pour exterminer la civilisation humaine, raconte le magazine Mother Jones. Elle a sprayé des slogans pacifiques et répandu du sang humain sur les murs, une pratique fréquente qui remonte aux manifestations contre la guerre du Vietnam en 1967. Les trois activistes sont restés près d'une heure sur le site avant d'être détectés. Ils sont aujourd'hui accusés d'avoir "volontairement endommagé une propriété de l'Etat fédéral et, plus sérieusement, d'avoir saboté du matériel de la défense nationale".
Megan Rice explique son acte de désobéissance civile par le fait que les Etats-Unis violent, selon elle, le Traité de non-prolifération nucléaire signé par Washington en 1969 et notamment sa clause prévoyant que soient "poursuivies des négociations sur des mesures efficaces de désarmement nucléaire". Des membres du Congrès ont néanmoins remercié la soeur pour avoir attiré l'attention du pays sur la sécurité déficiente de Y-12 à un moment où les Etats-Unis apprennent que de nombreux officiers chargés de s'occuper des missiles nucléaires américains ont triché lors d'examens censés attester qu'ils ont toujours les qualifications pour exercer ce type d'activités.