Les Américains

Coup de fil historique entre Obama et Rohani

Directeur exécutif de l'American Iranian Council et chercheur à la  Woodrow Wilson Schoolf of Public International Affairs, Emad Kiyaei (photo American Iranian Council) était très occupé cette semaine à suivre les pérégrinations du président iranien Hassan Rohani à New York. Logeant dans le même hôtel que ce dernier, au UN Plaza, près des Nations unies, il raconte au Temps comment le président américain Barack Obama en est venu à appeler son homologue iranien Hassan Rohani.
Emad

"J'étais avec le président et son entourage quand cela s'est passé. Hassan Rohani était prêt à partir à l'aéroport pour rentrer en Iran quand il a dû retourner dans sa chambre. Un appel de la onzième heure du président américain. Certains ont avancé que l'appel a eu lieu dans la voiture du président iranien qui l'emmenait à l'aéroport. En réalité, c'est bien dans sa chambre d'hôtel que cela s'est passé. J'étais derrière la porte. Ils ont parlé un peu moins de quinze minutes. La conversation bénéficiait d'une interprétation simultanée", relève Emad Kiyaei. L'événement est sans précédent depuis la révolution iranienne où aucun dialogue de ce niveau n'a jamais eu lieu. Depuis 1980, les relations diplomatiques entre Téhéran et Washington sont rompues et c'est la Suisse qui représente les intérêts américains dans la République islamique. Certains médias laissent entendre que c'est le président iranien qui aurait pris l'initiative d'appeler.

A l'issue de la conversation, Hassan Rohani a dit à Barack Obama en anglais "have a good day". Quant à Barack Obama, il a conclu son appel par un "Khodahafez", la manière de dire au revoir en persan. "Ils ont parlé de questions bilatérales, de la Syrie et du dossier nucléaire avec la volonté d'aller de l'avant", précise Emad Kiyaei qui ajoute: "Pour moi, si l'on ajoute à cela le tête à tête de 25 minutes qu'ont eu les chefs de la diplomatie des deux pays John Kerry et Mohammad Javad Zarif, c'est un tournant." Selon le directeur exécutif de l'American Iranian Council, les deux présidents ont manifesté leur intention d'aller de l'avant rapidement sans toutefois résoudre immédiatement le problème du nucléaire. Il y aura déjà une première étape avec les négociations de Genève les 15 et 16 octobre.

Emad Kiyaei, qui s'est beaucoup penché sur le dossier nucléaire iranien, pense que les puissances négociatrices (5+1) vont tenter de fixer un niveau d'enrichissement en deça de 5% et permettre la recherche à la centrale nucléaire de Buchehr.

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