Dans un rapport intitulé "Aux portes de Bassorah", le président Reagan affirme qu'une "victoire iranienne (est) inacceptable". Il a donc accepté le fait que Saddam Hussein recourt à des gaz toxiques pour faire basculer le conflit en faveur de l'Irak. Les documents de la CIA sont explicites: des agents chimiques, dont du gaz sarin, ont été utilisés à quatre reprises, tuant des centaines voire des milliers d'Iraniens. "Les Irakiens, relève l'AFP, ne nous ont jamais dit qu'ils comptaient utiliser des gaz
neurotoxiques. Ils n'ont pas eu à le faire, on le savait déjà", a
expliqué à Foreign Policy l'attaché militaire américain à Bagdad à
l'époque, Rick Francona.
Les experts se demandent d'ailleurs si la moralité à géométrie variable des Etats-Unis en matière d'armes chimiques n'a pas conforté plus tard l'administration de George W. Bush dans sa croyance, erronnée, que l'Irak possédait en 2003, des armes (chimiques) de destruction massive. Cet épisode irakien rend plus difficile aujourd'hui à l'administration de Barack Obama la lutte contre les armes de destruction massive, en particulier en Syrie. Faut-il aussi s'étonner du fait que Saddam Hussein se soit senti libre de gazer près de 5000 Kurdes à Halabja en 1988?