Le Yémen vit la situation comme une discrimination à l'encontre de ses ressortissants. Les braises de la colère sont attisées par les attaques de drones qui avaient repris en 2010 et qui se sont intensifiées en 2011 et 2012. Si des responsables d'Al-Qaida dans la Péninsule arabique ont été tués, les missiles tirés à partir d'avions sans pilote ont aussi anéanti des civils. Enfin, le cas d'Adnan Latif n'a pas arrangé les choses, poursuit la chercheuse de Human Rights Watch. Détenu à Guantanamo, il avait un comportement suicidaire. Il a fini par mettre fin à ses jours, selon les autorités de la prison. Sa dépouille fut envoyée au Yémen. "Ce n'est pas ainsi que les Yéménites souhaitent voir revenir leurs ressortissants", explique Letta Tayler qui soulignent que les Yéménites ont le sentiment que les Etats-Unis se fichent de leurs droits quand il est question de leur sécurité nationale. "Les droits de l'homme sont un pilier des Nations unies au même titre que la sécurité, poursuit Letta Tayler. Or le Yémen est un symbole fort lié à Guantanamo et à la guerre contre le terrorisme. Je ne suis pas surprise que les Yéménites représentent la majorité des grévistes de la faim."