Chen Guangcheng, aveugle, s'était fait connaître en défendant des Chinoises contre des avortements de force. Aujourd'hui, révèle le Financial Times, le Witherspoon Institute, un groupe de réflexion conservateur opposé à l'avortement aimerait lui offrir un contrat de trois ans pour venir travailler dans ses murs. Dans le même temps, il est en négociations avec le Leitner Center, un centre spécialisé dans les droits de l'homme au sein de l'Université Fordham et plus particulièrement au sein de la Faculté de droit. S'il devait accepter ce dernier engagement, il débuterait en juillet déjà comme chargé de cours et écrivain.
Jerome Cohen a lui-même conseillé à Chen Guangcheng de refuser l'offre du think tank anti-avortement. Ce d'autant que le dissident chinois, qui vit à New York avec son épouse et ses deux enfants, juge nécessaire que la femme ait le choix d'avorter ou non. Pour l'heure, le dissident est inquiet. Son frère aîné et son neveu seraient maltraités par les autorités chinoises. Jerome Cohen ne s'en cache pas. Selon lui, de dissident, Chen Guangcheng est devenu un "traître" selon Pékin. Il devrait d'ailleurs se rendre, d'après le FT, à Taïwan pour une visite personnelle cette semaine.
Assigné à résidence, Chen Guangcheng avait fui sa maison pour se réfugier à l'ambassade américaine de Pékin. Il a été à l'origine d'une crise diplomatique qui aurait pu être très grave si Pékin et Washingon n'avaient réussi à trouver un terrain d'entente sans perdre la face. Jerome Cohen, impliqué dans les négociations de mai 2012, a été l'un des architectes de la solution trouvée. Cet automne, le dissident chinois est déjà supposé publier un ouvrage après un peu plus d'un an passé aux Etats-Unis.