Les Américains

La cocotte-minute, l’arme fatale de Boston

Les enquêteurs en quête d'indices à propos de l'attentat de Boston, où deux bombes ont explosé en plein marathon, faisant trois morts et plus de 180 blessés, dont certains dans un état critique, sont catégoriques. Les bombes étaient artisanales et se présentaient sous la forme de cocottes-minute (photo AP/FBI) de six litres placés dans des sacs déposés le long de la dernière ligne droite des 42 kilomètres du plus vieux marathon du monde.
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Les débris des cocottes-minute devraient aider l'enquête à trouver le fabricant de l'ustensile de cuisine et le lieu où il a été acheté. Pleines de clous et de boules de métal, les cocottes-minute ont été remplies de poudre noir. L'objectif du ou des terroristes derrière la tragédie était manifestement de blesser ou tuer le maximum de personnes. De fait, plusieurs personnes ont dû être amputées de leurs jambes et les hôpitaux de Boston font tout pour sauver les membres inférieures de plusieurs victimes.

Les deux cocotte-minute ont sauté à seize secondes d'écart. Selon Robert Baer, ex-agent de la CIA, l'auteur ou les auteurs devai(en)t avoir un minimum de connaissance pour parvenir à faire sauter les deux engins presque simultanément, car "ce n'est pas une chose facile". Robert Baer rappelle d'ailleurs que les cocottes-minute ont été utilisés au Moyen-Orient, mais aussi en Afghanistan. Ce sont les Américains qui à l'époque montrèrent aux Afghans comment confectionner de telles bombes pour combattre l'ennemi soviétique.

L'auteur de la fusillade de Fort Hood, le psychiatre militaire Nidal Hasan, qui était en contact avec l'islamiste radical américano-yéminite Anwar al-Aulaqi, avait chez lui une cocotte-minute et consultait, selon Time, le magazine Inspire d'Al-Qaida (qui ne fut publié que très brièvement) qui expliquait comment fabriquer des bombes à partir de ce type de matériel de cuisine. Le terroriste qui avait tenté de faire sauter une voiture à Times Square en 2010 avait aussi rempli une cocotte-minute d'explosifs.

Lors de tentatives d'attentats déjoués, des terroristes ont aussi tenté de faire sauter des cocottes-minute. Ce fut le cas en France, au Népal et en Inde.

Pour Robert Baer, ce type de monde ne permet en aucun cas de conclure qu'il s'agirait d'Al-Qaida ou d'un islamiste qui s'en réclamerait. A ses yeux, il est plus probable que l'auteur ou les auteurs vivent aux Etats-Unis. "Il n'y a pas eu jusqu'ici de revendication, explique l'ex-agent de la CIA. Or ce n'est pas dans le style d'Al-Qaida de ne pas revendiquer un tel attentat."

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