Hormis le fait que l'embargo américain, en place depuis 1962, n'a aucunement porté préjudice aux frères Castro qui ont au contraire pu s'appuyer sur cette mesure aujourd'hui absurde pour justifier les errances de la politique économique cubaine, le "bloqueo", comme l'appelle La Havane, a déjà fait l'objet d'une multitude de votes des Nations unies exhortant Washington à le lever.
L'enquête du Trésor américain a été ouverte à la demande, sans surprise, de deux représentants républicains du Congrès, Illeana Ros-Lehtinen et Mario Diaz-Balart. La première passe pour l'une des représentantes de la communauté cubaine de Miami les plus intransigeantes à l'égard de Cuba. Selon les deux politiques, les dépenses de la chanteuse Beyoncé et de Jay-Z profitent directement au régime cubain qui contrôle entièrement l'industrie du tourisme et financent de fait "la machine à oppression qui réprime brutalement le peuple cubain".
Durant le voyage, le couple de musiciens s'est beaucoup mêlé à la foule, a eu des échanges avec des milieux culturels de la danse et de la musique. Il a visité ainsi l'Instituto Superior de Arte de la Havane. Beyoncé a aussi assisté à une répétition de la Cuban Contemporary Dance Company. Toutefois, selon l'embargo, il n'est pas possible pour un Américain de se rendre simplement à Cuba en tant que touriste. Si près de 10 000 Américains visitent Cuba chaque année, c'est dans le cadre d'échanges bien encadrés d'associations sportives, religieuses ou autres. Ceux qui voient dans le voyage du couple de musiciens américains un pont culturel avec Cuba estiment que Beyoncé et Jay-Z pourraient argumenter que leur voyage a été une série d'échanges avec les milieux artistiques cubains.