Peu vocal dans le champ politique auparavant, Leon Cooperman a néanmoins jugé nécessaire de sortir de sa réserve à partir de 2011 quand la Maison-Blanche a commencé à entonner son credo contre les super riches, le 1% décrié par Occupy Wall Street. Il écrivit une lettre virulente au président américain en novembre 2011 qu'il accusait d'avoir engagé une guerre des classes. Un peu plus tôt, en septembre, lors d'une conférence de CNBC à New York, raconte le New Yorker, il compara l'élection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis à la montée d'Hitler au pouvoir dans le sens où des électeurs désabusés par la crise économique décident d'élire au pouvoir des politiciens inexpérimentés.
Certains ont pensé que c'était un dérapage unique. Or en mai 2012, Leon Cooperman en rajoute une couche: "Vous savez, le plus grand pays du monde libre a mis à la tête de ce monde libre un jeune homme de 47 ans qui n'a pas travaillé un seul jour dans sa vie. (…) Ce n'est pas totalement différent d'Adolf Hitler en Allemagne qui fut élu à la tête du pays parce que les gens étaient mécontents de l'économie. Bon, Obama n'est pas Hitler. Je ne veux d'ailleurs pas avancer une chose pareille. Mais cela montre que le mécontentement de la population était si important qu'elle était disposée à prendre le risque d'élire un individu inexpérimenté", relève le New Yorker. L'hebdomadaire rappelle en passant que Barack Obama avait été un organisateur communautaire, professeur d'université, sénateur. Il n'a donc pas été oisif toute sa vie.
Obama-Hitler. La comparaison n'est même pas exceptionnelle. Le milliardaire Stephen Schwarzman, du Group Blackstone, une société de capital-investissement, relevait en 2010 que le président avait échoué à éliminer certains traitements fiscaux préférentiels dont bénéficiait (son) secteur (financier) et comparait Barack Obama à l'invasion par Hitler de la Pologne. Aujourd'hui, plusieurs milliardaires de Wall Street n'hésitent plus à opérer, à travers les super PAC (groupes politiquement actifs pouvant être financés sans limites par des sociétés ou des syndicats et de façon anonyme), pour soutenir indirectement le candidat républicain Mitt Romney. Ironie de la situation où des milliardaires se sentent victimes des politiques de la Maison-Blanche: sous Obama, soulignent les économistes Emmanuel Saez et Thomas Piketty, 93% des gains enregistrés entre 2009 et 2010 sont revenus au 1% de super riches aux Etats-Unis.