La Chine est omniprésente dans la campagne électorale américaine. Le candidat républicain Mitt Romney en a fait un argument
Ces derniers jours, la stratégie "chinoise" de l'ex-gouverneur du Massachusetts a provoqué un effet boomerang. Quand Mitt Romney était président de Bain Capital, une société affiliée à Bain Capital, Brookside Capital Partners Fund, investit environ 23 millions de dollars, entre 1998 et 2000, dans Global Tech, une usine chinoise basée à Dongguan réputée pour ses très mauvaises conditions de travail. Mitt Romney en donna une brève description lors de la soirée de collecte de fonds à Boca Raton en Floride en mai dernier quand il fut filmé par une caméra cachée. En 1998, il était au courant des salaires misérables qui étaient payés aux employés de Global Tech: 24 centimes de l'heure ou moins de 2 dollars par jour, soit moins de 2% des salaires américains. Apparemment, Mitt Romney n'a pas agi pour tenter de corriger le tir. Aujourd'hui, en 2012, les employés de Global Tech sont payés 1 dollar de l'heure. Selon une enquête de l'Institute for Global Labour and Human Rights, ces derniers n'ont pas de droits, sont logés dans des dortoirs sales et précaires et travaillent entre 15 et 16 heures par jour sept jours sur sept.
Les critiques du républicain, qui a déclaré qu'il fallait être beaucoup plus dur avec la Chine, estiment qu'il aurait dû l'être par rapport à Global Tech.
Quant à Barack Obama, dont l'adminstration a porté récemment un différend avec la Chine devant l'OMC (subventions jugées illégales d'exportateurs d'automobiles), il n'entend pas non plus laisser croire qu'il pourrait être mou face à Pékin. Vendredi, il a empêché deux Chinois, opérant par le biais de la société Ralls Corp, d'acquérir deux fermes éoliennes en Oregon. Motif: celles-ci seraient trop proches d'un site militaire sensible, le Naval Weapons Systems Training Facility Boardman. Les deux Chinois auraient aimé contester cette décision devant la justice américaine, mais elle ne peut pas être soumise à révision en raison de son statut présidentiel, estime-t-on.
De fait, l'administration de Barack Obama a déposé davantage de plaintes devant l'OMC contre Pékin que son prédécesseur George W. Bush. L'autorisation accordée en mai par le pouvoir chinois au dissident Chen Guangcheng d'aller étudier à New York a pourtant montré que les deux premières puissances mondiales ont des intérêts communs. Même si lundi, le président Barack Obama a confirmé que des hackers s'en étaient pris à des réseaux informatiques non classifiés de la Maison-Blanche…