Les Américains

Obama et le mariage gay, un long parcours

Depuis qu’il a déclaré lors d’une interview sur ABC qu’il était favorable au mariage homosexuel, le président américain Barack Obama continue de faire l’objet des commentaires les plus divers. En ce sens, Newsweek a versé de l’huile sur le feu en titrant en une “The First Gay President”. Le journaliste d’origine britannique Andrew Sullivan salue ce moment historique. A ses yeux, Obama fait ainsi de la présidentielle de novembre une élection de valeurs, de choix et non un référendum sur la situation économique du pays.

Il y a bien sûr des raisons d’opportunité qui peuvent expliquer l’apparent revirement de Barack Obama qui pensait jusqu’ici que les unions civiles étaient suffisantes pour garantir l’égalité des droits des homosexuels. 65% des démocrates soutiennent désormais cette évolution contre 22% chez les républicains. Et les indépendants sont maintenant 57% à y être favorables. Mais pour Andrew Sullivan, blogueur homosexuel caustique qui fut longtemps à droite avant de virer à gauche, un autre phénomène l’explique. Barack Obama, enfant noir élevé par des grands-parents blancs et une mère blanche à Hawaï et en Indonésie a dû à un certain moment chercher à découvrir son identité noire et se réconcilier avec sa famille blanche. Les gays qui grandissent dans un milieu hétérosexuel doivent un jour ou l’autre se réconcilier avec leur famille hétérosexuelle. Un processus d’identification similaire.

La communauté gay estime qu’il a fallu du temps au président américain pour prendre une telle décision. En réalité, selon Sullivan, il a appris de Bill Clinton en évitant d’aborder la question frontalement. C’aurait été un échec. Il a adopté une lente stratégie en incitant l’amiral Mike Mullen et le secrétaire à la Défense précédent Robert Gates à appeler au changement et à l’abolition de la loi “don’t ask don’t tell” qui autorisait les homosexuels à aller à l’arméé à la condition qu’ils ne révélaient pas leur orientation sexuelle. Et puis il y eut le discours, à Genève, devant le Conseil des droits de l’homme, de la secrétaire d’Etat Hillary Clinton en faveur de l’égalité des droits pour les homosexuels, un discours qui surprit tous les journalistes sur place.

Le sujet n’en finit néanmoins pas de faire des vagues. Invité de Conan O’Brien, l’animateur de TV Bill Maher s’en fait l’écho:

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