Les électeurs" ne sont toujours pas prêts à haïr ce président". Dans un document de 54 pages richessement illustrées, des stratèges républicains et un milliardaire, Joe Ricketts (photo Dave Weaver/AP/Keystone), fondateur de la société de courtage TD Ameritrade, donnent une idée de la tonalité que va peut-être prendre la campagne électorale américaine pour les élections de novembre.
Ce dernier fut un ami du président et célébra le mariage de Barack et Michelle Obama. Il se distingua par des propos "inappropriés" au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. En pleine campagne électorale en 2008, il avait aussi mis Barack Obama dans l'embarras en répétant que par ses actions violentes à l'étranger, l'Amérique avait en quelque sorte provoqué les attentats les plus meurtriers jamais perpétrés sur sol américain. "Le monde va voir Jeremiah Wright et comprendre son influence sur Barack Obama pour la première fois d'une manière qui va attirer une forte attention", relève le document qui souligne que le pasteur était un apôtre de la "théologie de la libération noire".
Les promoteurs de cette offensive envisagent de recruter un Afro-Américain ultra-conservateur comme porte-parole pour lui faire dire que le président noir a mené le pays vers l'abîme. Des pages entières de publicité pourraient aussi être publiées dans la presse, rappelant les propos du pasteur Wright.
Le plan d'attaque contre le président démocrate n'est pas encore certain d'être mis en oeuvre. Mais il révèle une volonté de recourir à tous les moyens pour orchestrer la défaite de Barack Obama. En 2008, le candidat républicain John McCain avait refusé de mener une campagne aux relents raciaux et de finalement diffuser une publicité qui avait été réalisée pour fustiger le candidat démocrate et sa relation avec le pasteur controversé. Le document en question le dit clairement: "Notre plan est de faire exactement ce que John McCain nous a empêchés de faire."
Selon le New York Times, cette affaire révèle le pouvoir qu'un seul homme peut jouer dans l'élection présidentielle américaine. Une situation qui résulte de la décision de la Cour suprême des Etats-Unis (Citizens United) d'autoriser l'avènement des super-PAC, ces groupes d'intérêts qui peuvent être financés sans limite par un contributeur qui n'est pas obliger de révéler son nom. Le milliardaire Joe Ricketts, qui se dit "très préoccupé par la direction dans laquelle va le pays et qui prévoit de résister" soutient le super-PAC "Ending Spending Action Fund".
Cette initiative, si elle se concrétise, annonce un combat politique d'une rare dureté. Le très probable candidat républicain appelé à affronter Barack Obama, Mitt Romney, pourrait toutefois se trouver en porte-à-faux avec les promoteurs de ce plan. L'ex-gouverneur du Massachusetts s'est toujours gardé d'asséner des coups personnels au président démocrate.