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Envoyer un courriel à un citoyen russe au hasard pour contourner la propagande du Kremlin

Des pirates informatiques ont créé un outil en ligne permettant aux individus du monde entier d’envoyer des messages par mail ou par texto à des citoyens russes, pour tenter de dénoncer la désinformation des médias soviétiques.

Le groupe de hackers, connu sous le nom de Squad303, a obtenu quelque 20 millions de numéros de téléphones portables et près de 140 millions d’adresses électroniques appartenant à des particuliers et des entreprises russes.

Leur site, 1920.in, génère de manière aléatoire des numéros et des adresses à partir de ces bases de données et permet à quiconque, d’envoyer un mot personnalisé ou un message prérédigé en russe:

«Chers Russes, vos médias sont censurés. Le Kremlin ment. Découvrez la vérité sur l’Ukraine sur l’internet gratuit et l’application Telegram. Il est temps de renverser le dictateur Poutine!»

La nouvelle loi, condamnant à des peines de 15 ans de prison les journalistes qui ne reprendraient pas les dépêches officielles du Kremlin, a étouffé toute voix dissidente sur le conflit.

Depuis son lancement le 6 mars, plus de 6.3 millions de SMS ont été envoyés, selon Squad303.

Le Wall Street Journal a examiné a testé plusieurs numéros qui se sont avérés être en service. Mais sans pouvoir confirmer si la base de données entière était constituée de numéros et d’adresses électroniques existants.

La plupart des messages se sont heurtés au silence, quelques-uns ont suscité des jurons en guise de réponse et quelques personnes ont engagé la conversation, comme la propriétaire d’un salon de beauté qui a écrit «qu’elle était russe, mais pas partisane de M. Poutine».

Il faut réaliser que l’envoi de tels messages représente un risque pour celui qui le reçoit. Des images ont circulé de policiers russes examinant le contenu des portables de citoyens dans les rues de Moscou.

D’autres individus selon Wired ont tenté d’entrer en contact avec des citoyens par le biais de Tinder, en changeant leur lieu de domicile ou en documentant des actes de guerre en Ukraine sur les formulaires d’appréciations de restaurants russes.

Un rideau de fer numérique

Des tactiques qui ne pourront fonctionner que si l’Internet reste accessible en Russie. Depuis l’invasion de l’Ukraine, les réseaux sociaux sont censurés les uns après les autres. Facebook est bloqué, Instagram sous peu, l’accès à Twitter a été restreint et TikTok a annoncé qu’il mettrait en pause les live streams et les téléchargements de vidéos depuis le pays. Sont épargnés pour le moment YouTube et Google et les services de messagerie Telegram et WhatsApp.

Sources : The Wall Street Journal / The Daily Dot / Wired

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