DIGITALE ATTITUDE: Pour la première fois, un robot humanoïde – le terme désigné pour les robots dont l’apparence générale rappelle celle d’un corps humain – va tenir le rôle principal dans un long-métrage. Nommée Erica, elle jouera son propre personnage dans un film de science-fiction intitulé «b», au budget de 70 millions de dollars.
Créé par deux scientifiques japonais, Hiroshi Ishiguro et Kohei Ogawa, Erica, dotée d’intelligence artificielle, a été formée à la célèbre technique du Method Acting – pratiquée par les plus grands interprètes du théâtre et du cinéma américain, qui permet à un comédien de «puiser dans son propre affect pour créer l’émotion et faire exister le rôle à travers sa mémoire affective».
Interrogé par The Hollywood Reporter, le producteur du film, Sam Khoze, a expliqué que faire jouer un robot est complexe : «Le jeu d’acteur consiste à s’inspirer de sa propre expérience pour personnifier un rôle, mais Erica, n’ayant aucun vécu, en est incapable. Il a fallu lui apprendre comment contrôler la vitesse de ses mouvements, moduler ses paroles et ses expressions pour simuler des sentiments et coacher le développement de son caractère».
En vérité ce n’est pas la première fois qu’Erica se produit devant les caméras: Elle a présenté le Téléjournal sur la chaîne Japonaise Nippon TV en 2018, où assise immobile drapée d’un châle, elle n’avait pas encore acquis la mobilité de ses membres.
Des robots humanoïdes figurent dans de nombreux films mais ils sont généralement joués par des acteurs en chair et en os, comme Arnold Schwartznegger dans Terminator, le personnage mi-homme mi-machine de Robocop, ou encore les androïdes dans les séries télé comme Humans, ou Westworld, où l’un des grands défis pour les téléspectateurs de cette dernière, était de discerner qui en était un et qui ne l’était pas, parmi les innombrables figurants.
Si Erica est bien le premier robot à décrocher un premier rôle au cinéma, d’autres robots avant elle ont foulé les planches de théâtres. En 2015, un robot a joué dans une adaptation allemande de My Fair Lady appelée My Square Lady et l’année précédente, un robot a été en tête d’affiche d’une adaptation théâtrale franco-japonaise moderne de La Métamorphose de Franz Kakfa.