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L’actualité positive, pour voir le monde autrement

DIGITALE ATTITUDE : Pour contrer le déferlement de mauvaises nouvelles relayées par la presse, un «journalisme positif» se répand, positionné comme un genre à part entière.

Il se compose de podcasts, d’agrégateurs de contenus, de pages très populaires sur Facebook et de vidéos, dont les fameuses conférences inspirantes TED, qui «diffusent des idées qui en valent la peine».

Assommé par les faits alarmants, de nombreux lecteurs évitent de s’informer. D’après un sondage réalisé cette année par Digital News, ils sont 32 pour cent à se détourner des médias par rapport à 29% en 2017. Selon Graham Davey, professeur émérite de psychologie à l’Université du Sussex, les mauvaises nouvelles peuvent avoir un impact anxiogène: «Les images incessante d’attaques terroristes ou de catastrophes naturelles peuvent déclencher un stress aigu chez certaines personnes vulnérables».

Récemment, le journal britannique The Telegraph a ouvert un espace baptisé «The Bright Side» (le bon côté des choses), qui diffuse tous les mardi un bulletin composé de feel good stories. Comme celle des rangers qui ont passé des mois à câliner des rhinocéros afin de les préparer à leur transport de l’Europe au Rwanda, pour être remis en liberté.

Mais voir la vie en rose n’est pas au goût de tout le monde. Pour la journaliste Joanna Mang dans le magazine Outline: «Il n’y a rien de plus déprimant que les bonnes nouvelles car elles occultent les problèmes de société et les injustices. Ce n’est qu’en ayant connaissance de la réalité que l’on peut être inspiré à trouver une solution aux crises».

Ainsi d’autres médias misent sur un journalisme à la fois positif ET engagé, comme EcoloPop, une revue de presse dédiée aux projets prometteurs de l’environnement et du développement durable. L’émission de la chaîne télé ARTE, Alternatives, qui va à la rencontre de citoyens «en quête de solutions concrètes dans l’espoir de bouger les lignes». Ou encore The Upside du Guardian, qui «met l’accent sur les solutions, les initiatives et les personnes qui font la différence». Comme ce récit d’un jeune Péruvien de 14 ans qui a fondé une banque pour accorder des micro crédits aux enfants qui ramassent les ordures pour les recycler.

Le bien est partout, il faut juste savoir où regarder.

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