DIGITALE ATTITUDE : En chine, des conducteurs de train à grande vitesse, des ouvriers et des militaires chinois sont équipés de casques de sécurité capables de déceler tout changement de leur état émotionnel.
«Un ouvrier émotif à un poste clé peut affecter toute une chaîne de production, mettant en danger sa propre sécurité ainsi que celle des autres», explique Jin Jia, professeur en sciences du cerveau et de psychologie cognitive à l’Université de Ningbo, dans le South China Morning Post. «Lorsque le système émet un avertissement, un responsable peut alors lui accorder un temps de pause ou lui trouver un poste moins critique.» D’abord accueillis avec suspicion par les salariés, qui «craignaient qu’on puisse lire dans leurs pensées», rajoute Jin Jia, «les casques ont fini par être acceptés».
Si cette technologie est bien connue, la Chine est le premier pays qui la met en pratique à cette échelle et ce, avec l’assentiment du gouvernement. Aux Etats-Unis, ses applications sont réservées à certains athlètes à l’entraînement, pour améliorer leurs performances.
Surveiller l’activité des employés est très répandu dans les entreprises et de nombreuses mesures ont été mises en place pour analyser leurs performances, traquer leurs déplacements ou lire leurs messages électroniques. Mais capter les ondes du cerveau pour interpréter les changements d’humeur d’une personne élève d’un cran le niveau d’invasion de la sphère privée et intime. Cela rappelle la «police de la pensée» imaginée par Orwell dans son roman 1984. Faut-il tout accepter pour garder son emploi? Les Chinois ont-ils même le droit de se poser cette question?
Lire aussi : Les nouvelles technologies pour surveiller les employés