L’espionnage…, le renseignement, fait l’objet de nombreux films et sans doute d’autant de romans. Des histoires fictives, fantasmées, mais qui parfois recèlent des bribes de vérité ou du moins un fonds de réalisme dont nous percevons rapidement les limites.
Le domaine reste évidemment obscur par nature, mais il n’en reste pas moins un rouage opérationnel s’inscrivant dans le cadre de stratégies politiques, économiques ou militaires depuis des décennies, dont des échos parviennent au grand public lors de scandales dévoilés, d’indiscrétions ou d’échecs spectaculaires. Qui ne se souvient de l’affaire du Rainbow Warrior en 1985, des micros de l’hôtel Intercontinental à Genève en 2016 ou de l’espion suisse démasqué en Allemagne en 2017 ?
S’il est largement illusoire de vouloir sonder ces profondeurs pour la seconde partie du XXe siècle, non seulement en raison de la proximité temporelle mais également de la démultiplication des technologies brouillant plus encore les cartes, il reste envisageable pour les chercheurs de se pencher sur les pratiques, les réseaux et les acteurs du renseignement de la première partie du siècle des grands conflits.
Tel est l’objectif du colloque qui se déroulera à Genève, les 19 et 20 octobre prochain, à la Maison de la Paix, et qui ciblera les pays neutres. Des nations comme la Suisse qui, au cours des deux guerres mondiales mais également lors des périodes de paix, a connu de nombreuses affaires d’espionnage en raison de sa neutralité et des avantages que cette dernière procure.
L’affaire Masson que Pierre Streit viendra éclairer, le réseau Micromégas qu’Yves Mathieu nous dévoilera, les services de renseignement polonais en Suisse en 1940 que Tadeusz Panecki évoquera, ou encore Hans Schreck, cet aventurier du renseignement actif à travers l’Europe de 1915 à 1933, dont j’aurai le plaisir de brosser le portrait, appartiennent tous à cette communauté du renseignement active en Suisse que Christian Rossé détaillera pour les années de la Seconde Guerre mondiale. Un prélude à l’intensification des opérations d’espionnage sur le territoire helvétique durant les années de guerre froide que Titus Meier esquissera.
Un colloque destiné non seulement aux spécialistes mais également au grand public !
Le renseignement dans les pays neutres au cours de la Première partie du XXe siècle
Colloque organisé par l’Association suisse d’histoire et de sciences militaires & le Geneva Centre for Security Policy
Maison de la Paix
19-20 octobre 2018
Renseignements : https://ashsm.ch/colloque2018
Conférenciers :
19 octobre
11:00 Sioblan Martin
11:30 Alexandre Vautravers
13:30 Christian Rossé
14:00 Hervé de Weck
14:30 Pierre Streit
15:30 David von Felten
16:00 Jean-Jacques Langendorf
16:30 Olivier Lahaie
20 octobre
09:00 Yves Mathieu
09:30 Titus Meier
10:30 Jean-Michel Gilot
11:00 Jean-Christophe Emmenegger
11:30 Gérald Sawicki
13:30 Tadeusz Panecki
14:00 Christophe Vuilleumier
14:30 Emmanuel Debruyne / Elise Rezsöhazy
15:30 Gérald Arboit