A craindre l’ambiguïté, le Temps entérine un mémoricide

Voilà neuf ans que j’ai le plaisir d’écrire dans ce blog « Les Paradigmes du temps », qui m’avait été offert par feu l’Hebdo, et qui avait été repris par le Temps.

Ce dernier a décidé d’arrêter dès juillet l’ensemble des blogs qu’il héberge sur son site et de renvoyer à d’autres horizons, notamment au gouffre des réseaux sociaux, ses chroniqueurs qui s’y expriment gracieusement. « Internet et les réseaux sociaux offrent désormais d’immenses possibilités d’expression (souvent gratuitement) à tout un chacun » selon la rédaction, laquelle compare en définitive le quotidien, héritier des journaux historiques que furent le Journal de Genève, la Gazette de Lausanne et le Nouveau Quotidien à Facebook ; un parallèle qui laisse pantois. « Pas assez de », « trop de », « coûts de maintenance », « ambiguïté entre blogueurs et le Temps », etc.… Les raisons de cette décision sont multiples…, et regrettables. Abundans cautela non nocet !

Les opinions de penseurs – au sens large du terme – retenues pour des motifs considérés jadis comme pertinents par la rédaction, sont jugées aujourd’hui comme superflues ; autant de réflexions qui ne seront plus mises en lumière par l’un des premiers médias du pays.

Aux orties donc ce que d’aucun pouvait considérer comme une formule de think tank ouverte et interactive parcourue par les traits d’esprit de Suzette Sandoz, les coups de gueule de Jacques Neirynck ou les fulgurances de Jacques Dubochet. A trop en faire, le Temps qui a multiplié les blogs au cours de ces dernières années aura sans doute réussi à en diminuer l’attrait.

Il n’en demeure pas moins que cette disparition ne représente à l’évidence pas un progrès, bien au contraire ; elle participe au lissage d’un media dont les informations métissées représentaient une richesse fondamentale ; ce d’autant plus par les temps que nous traversons ponctués de crises successives de plus en plus rapprochées.

Une évolution qui s’inscrit dans le cadre de notre société valétudinaire où tout est devenu polémique et la réflexion trop fatigante pour des appétences reposant sur l’immédiateté et le sensationnel.

Une disparition qui démontre aussi tout l’éphémère que peut impliquer un format numérique. Qu’un technicien appuie sur une simple touche « delete », comme cela est prévu en fin d’année, et la lame de la guillotine de l’Internet effacera à tout jamais des années de réflexions accumulées par des auteurs dont certains articles sont pourtant devenus des références dans leur domaine respectif. Un mémoricide plus certain que les autodafés des années 1930, une décision qui n’annonce rien de bon ni pour la presse, ni pour le lectorat !

 

Christophe Vuilleumier

Christophe Vuilleumier est un historien suisse, actif dans le domaine éditorial, et membre de plusieurs comités de sociétés savantes, notamment de la Société suisse d'histoire. On lui doit plusieurs contributions sur l’histoire helvétique du XVIIème siècle et du XXème siècle, dont certaines sont devenues des références.

46 réponses à “A craindre l’ambiguïté, le Temps entérine un mémoricide

  1. “valétudinaire”

    Brider la liberté d’expression d’une personne qui cite du Diderot ! LeTemps n’a rien compris. Il nous envoie sur Twitter, alors que nous sommes parmi ces derniers abonnés. La rédaction élitiste de Heidi.news a visiblement gagné la bataille interne…

    Drôle de sentiment aujourd’hui. J’ai voté plr, et je me retrouve avec cak à la police et des censeurs au Temps…

  2. Comme vous avez raison. Les blogs constituaient un bel espace de réflexion et de prise de recul par rapport à l’actualité. Il y régnait une intéressante diversité d’opinions et de sujets. Certains étaient un véritable régal à lire.

    Les raisons évoquées par le Temps pour y mettre fin me semblent effectivement un peu légères: blogueurs trop peu prolifiques; d’autres trop “commercial”; gestion trop chronophage de l’ensemble…

    Par contre, Le Temps a complètement raison d’évoquer une certaine désinformation qui s’était invitée à la fête, probablement sous les traits d’une certaine blogueuse qui, quasi-systématiquement et depuis près d’un an, avait pris l’habitude de dépeindre le régime poutinien comme une victime de l’Occident. Et avant la guerre, c’était ses positions antivax frisant le conspirationnisme. Les foires d’empoigne qui sévissait ensuite dans les commentaires était d’une embarrassante disgrâce, et surtout n’apportaient aucune valeur au journal.

    1. La seule suppression du blog de Suzette Sandoz compense largement la perte de tous les autres blogs du Temps.
      Sous prétexte de liberté d’expression, on a laissé une archi-minorité déverser des absurdités antivax, faire fuir les quelques voix rationnelles comme certains médecins qui ont tenté, patiemment et courageusement, de contrer par des faits des croyances qui s’apparentent plus à de la maladie mentale qu’un point de vue différent.
      Rappelons que l’un des commentateurs parmi les plus prolifiques du blog de Mme Sandoz a affirmé être visé par “tous les procureurs de Suisse” pour avoir dévoilé un traffic de stéroïdes au sein des polices de Suisse, stéroïdes utilisés par les policiers musclés. C’est ça le niveau. C’est ça la liberté d’expression.
      Passons sur le grand reset, le WEF, Bill Gates, les nouvelles routes de la soie et autres niaiseries habituelles, pour constater que depuis le début de l’invasion de l’Ukraine Mme Sandoz et ses séides n’ont cessé de justifier et de minimiser les actions terroristes de la Russie. Bucha, les viols et les meurtres d’enfants, les bombardements de civils, tout à été légitimé par cette clique insignifiante d’apparatchiks.
      Que ces “contributions” retournent à la poubelle d’où elles n’auraient jamais dû sortir est la meilleure des choses possible.
      C’est regrettable effectivement pour tous les autres blogs qui ont publié des contenus de qualité. Que cela serve de leçon, on ne peut pas laisser n’importe qui dire n’importe quoi.

      1. « on ne peut pas laisser n’importe qui dire n’importe quoi »

        Et pourtant votre commentaire a été publié ce qui démontre que vous aussi profitez de l’ouverture du débat, même si vous vous exprimez courageusement sous pseudonyme.

        Considérer que la suppression d’une plate-forme d’expression est une bonne nouvelle parce que les propos et les idées d’un blogueur et de quelques commentateurs vous déplaisent laisse songeur.

        Mais, peut-être êtes-vous de ceux qui préfèrent pas de débat du tout à des échanges qui permettent même aux idées les plus polémiques ou les plus saugrenues de s’exprimer. Je vous rassure, ils sont de plus en plus nombreux comme vous. Mais, je serais vous, je modérerais ma joie car vous pourriez vous trouver plus vite que vous ne pensez parmi ceux qui ne pourront plus s’exprimer du tout.

        Finalement vous avez raison : que voilà une belle leçon que vous nous donnez.

        1. Le concept de liberté d’expression provoque ce qui pourrait s’apparenter à une dissonance cognitive. Par exemple, entendre quelqu’un glorifier le régime poutinien m’apparaît insupportable, mais obliger cette personne à se taire m’apparaît tout autant insupportable, car la liberté d’expression est sacrée dans nos sociétés démocratiques.
          Dès lors, la solution est que personne ne peut être blâmée pour ce qu’elle dit, par contre, chacun est bien sûr responsable des dégâts que ses paroles pourraient causer et d’en assumer la réparation (et c’est bien sûr à la personne se sentant lésée de faire la preuve qu’il y a dégât). Un peu comme sévir contre un chauffard ne remet pas en question la libre circulation des personnes.
          Quant au Temps, il a la liberté de gestion de garder ou couper les blogs, un peu comme vous avez la liberté d’inviter qui vous voulez chez vous, et de décider de mettre à la porte ceux qui ne savent pas se conduire et crachent sur le tapis de votre salon.

        2. Pour un chantre de la liberté d’expression, la censure éhontée à laquelle se livre Mme Sandoz, maintes fois dénoncée, ne semble pourtant pas vous déranger. Les avis qui n’allaient pas dans le sens de la doxa complotiste antivax n’étaient pas publiés, et les attaques personnelles envers les avis divergents, étaient largement tolérées. Est-ce que vous avez protesté ?
          Non, bien sûr que non !
          Il ne fait pas l’ombre d’un doute que ce blog poubelle est l’unique raison pour laquelle l’ensemble des blogs du temps sont supprimés. Encore une fois, c’est une excellente nouvelle !

          1. Vous ne semblez pas connaitre le sens des mots que vous utilisez: ” doxa complotiste antivax” est un oxymore. De plus, Mme Sandoz n’a, à ma connaissance, rien censuré du tout et laissé tous les commentaires qui allaient dans le sens contraires à ses opinions.

            Tous ceux qui font mine de se battre pour la démocratie en soutenant l’Ukraine mais qui soutiennent en même temps les mesures liberticides contre la liberté d’expression feraient bien de prendre un moment pour se regarder dans un miroir et réfléchir à la cohérence et au sens profond de leurs comportements.

          2. Oh oui bien sûr que sainte Suzette a omis de publier des avis contraires à sa désinformation permanente (quel que soit le sujet d’ailleurs ) . Et j’aime bien la comparaison de Malik concernant un invité qui crache sur son tapis. Mais en l’espèce , le Temps préfère mettre tous les invités à la porte .
            Comparer un blog dans un journal comme le temps , à un réseau social bas de gamme : le Temps montre comment il se déconsidère lui même et se pense au même niveau que les dits réseaux ? Nous serions nous tous trompés en espérant retrouver dans ce Journal, hérité des grands quotidiens papiers , un journalisme au dessus de ce qu’on lit dans les gratuits écrits à la va vite et très influencés ? Nous serions nous tous égarés à penser que pouvoir débattre de sujets de société à un niveau au dessus de Facebook et Cie, était une chance appréciée ? Même si Ste Suzette en a irrité plus d’un , dont je suis ,l’intérêt de tous les autres blogs était évident et constructif par les arguments des uns et des autres et les échanges que cela a provoqué.
            Le Temps est descendu bien bas ….et je crains bien que le nivellement par le bas ne se poursuive inexorablement.
            Un grand merci à tous ceux qui ont contribué à ces blogs et à nous ouvrir des portes et des réflexions

      2. ” on a laissé une archi-minorité déverser …”

        C’est quoi votre problème avec les minorités ? Quelle est votre conception de la démocratie et de la liberté d’expression dans les limites prévues par la loi ?

        Vous qui pensez la Russie responsable de tous les maux reprenez sans ambage son concept anti-démocratique de la Pravda et des censures qui l’accompagne. C’est croquignolet.

        1. La Russie est un état terroriste dont les soldats tuent et violent femmes et enfants. Tous ceux qui la soutiennent cautionnent ces actions et sont des traîtres à nos valeurs qui n’ont pour réponse que du whataboutism.
          Une insignifiante et inutile minorité qui n’a pas sa place ici.
          Yabon la liberté d’expression hein ? Il n y a pas la Suzette pour censurer les avis contraires ? Ca vous pique ou ça vous gratte ?

          1. St Javelin@ Je vous fais remarquer que les Ukrainiens aussi ont commis des crimes de guerre. Pour gagner, une vraie stature morale serait bien meilleure qu’un discours hérité de Bandera, allié des Nazis (puis déporté par ceux-ci pour s’être fourvoyé avec eux). Il n’y aura pas de victoire ni de paix si la contre-offensive échoue avec un enlisement de la guerre, ou si elle réussit et que l’armée russe sorte de sa panoplie des armes très redoutables qui n’ont pas été utilisées jusqu’à présent. Méditez plutôt là-dessus pour agir en conséquence, car le temps presse et le soutien de l’Occident en dépend.

      3. Commentaire écœurant d’un véritable fasciste (anonyme de surcroit, Monsieur “excellente nouvelle”). Je comprends bien votre thème. C’est “la liberté pour tous ceux qui pensent comme moi, la mort sociale pour tous les autres”.
        .
        Les gens comme vous sont les Robespierre des temps modernes. Hélas! Ce n’est pas mon modèle de pratique démocratique des relations sociales, ni de liberté d’expression.

    2. Alors là, ça c’est un comble!

      En somme vous nous révélez, tout en approuvant cette sorte de censure, que la seule raison pour ce mémoricide est de pouvoir censurer Suzette Sandoz.

      Puisqu’ils ne pouvaient pas se permettre d’exclure Suzette Sandoz sans causer un tollé énorme et une vague de désabonnements, ils préfèrent supprimer en bloc tous les blogs.

      Vous m’avez convaincu définitivement que c’est ça la motivation de cette décision scandaleuse.

      Le Temps ne l’emportera pas en paradis. Ca ne sera pas apprécié par le public qui lisait volontiers ces blogs, particulièrement celui de Suzette Sandoz qui mettait un petit grain de sable dans le débat public.

      La conséquence sera une désaffection supplémentaire des lecteurs. La fondation Aventinus devra encore allonger la monnaie pour tenir ce journal en vie, malgré les lecteurs qui se débinent.

      Bien fait pour eux!

  3. Merci pour votre article qui permet de se rendre compte de l’importance de ce moyen de communication qui, heureusement, gardait un certain niveau de permissivité et de retenue ce qui n’est, malheureusement pas le cas des réseaux sociaux comme semble le penser la rédaction du Temps. Des polémiques, oui, mais gardant un niveau de vérité et de justesse. Cela va disparaître, dommage. Merci pour votre article qui cloue le dernier clou sur le cercueil des blogs du Temps. Cordialement,

  4. Décision surprenante de la part du journal Le Temps, pourtant digne successeur des titres historiques que vous avez rappelé. La majorité des blogs ont pourtant la qualité des articles. Je crains donc une perte de la qualité du journal qui ne sera à l’évidence pas remplacée par ces réseaux que l’on dits sociaux. J’attends encore les explications de la direction qui seront, je l’espère, exposées de façon détaillées et convaincante au lectorat, aux abonnés.

    1. J’en doute: les arguments qu’ils nous ont servis, nous autres blogueurs et donc principaux intéressés, n’ont rien de convaincants.

      1. Lisez le commentaire de Excellente Nouvelle ci-dessus et vous comprendrez qu’on vous ment en effet. La seule et unique raison c’est de censurer Suzette Sandoz.

        Je ne vous connais pas et je ne connais pas vos opinions que vous exposez dans ce blog, qui a ézé (jusqu’ici) un espace de liberté d’expression. Ce que je peux dire c’est que même si vos idées sont opposées à celles de Suzette Sandoz, je parie que ça ne vous dérangeait pas. chcun peut s’exprimer et la confrontation des idées c’est le débat public.

        Mais non, Le Temps ne veut pas de débat puublic. Il veut asséner une doxa univoque, ou plutôt uniwoke, progresswiste politiquement correcte.

        Lecteurs de ces blogs, quelle que soit votre opinion personnelle, comprenez qu’on vous ment, qu’on veut censurer une partie de l’opinion publique, et qu’on vous prend pour des imbéciles et désabonnez vous ! désabonnez vous massivement de ce journal (Le Temps) de propagande au service de la pharma, de la guerre, de l’abandon de la neutralité, de ,l’Union Européenne et de tout ce que, dans votre for intérieur, vous rejetez pour toutes sortes de raisons.

        Et pour Suzette Sandoz…. Hip Hip Hip Hurrah !!!!

  5. Quelle amputation !
    Les blogs, je les ai découverts par Le Temps, je n’irai nulle part ailleurs.
    Après avoir sacrifié tous mes autres abonnements pour raison économique, j’ai gardé celui du Temps.
    Peut-être aurais-je mieux fait de garder un hebdomadaire et un mensuel, comme La Vie et Eos.

  6. internet et son monde virtuel sont à l’image le polaroïde de la photographie , l’instantané au détriment de toute réflexion riche, porteuse et génératrice de pensées, le “je pense donc je suis ” c’est malencontreusement transformé en ” je fais donc je suis” la pertinence sacrifiée au profit de l’instantané , l’immédiateté.
    Est il logique de prôner la candeur frivole au détriment. de la réflexion ? dites ça à Oppenheimer…

  7. Il y a quelques années il m’arrivait de débattre avec un ami, vieux gauchiste mal désillusionné, autour d’un verre ou d’un bon repas. Les discussions pouvaient être parfois assez vives étant donné notre opposition sur à peu près tous les sujets. Puis un jour, il m’a dit « oh et puis j’en ai marre de discuter. J’ai raison un point c’est tout ! ». Fin de nos rencontres.

    Je constate ce même type de réaction dans une certaine « élite » politique, intellectuelle et médiatique qui, confrontée à un réel qui dément jour après jour tout ce en quoi elle croyait, se réfugie dans un entre soi rassurant. Les politiciens en ont marre de discuter, ils imposent ; les journalistes en ont marre de débattre, ils militent. Les réseaux sociaux accélèrent encore ces tendances, voire les induisent.

    La suppression des blogs du Temps me paraît suivre cette tendance : trop cher, trop chronophage, trop de propos pas « dans la ligne ». Quand on veut tuer son chien …

    Finalement ça tombe assez bien car j’avais l’intention d’annuler mon abonnement que je conservais uniquement par reconnaissance pour l’existence de ces blogs dont les propos et les analyses sont parfois bien supérieurs en qualité et en diversité au contenu rédactionnel du Temps qui s’adresse à un profil de lecteur de plus en plus étroit et dont je ne fais clairement pas partie.

    « Seul un esprit éduqué peut comprendre une pensée différente de la sienne sans avoir à l’accepter. » disait Aristote.
    Il semble que la rédaction du Temps n’en soit plus capable.

  8. il est question de rejoindre plus rapidement, ” la bombe informatique” clairement décrite par Paul Virilio en 1996…

  9. La liberté d’expression est sur son lit de Mort.
    Qui se souvient de Le Luron, Coluche, Polak, Harakiri, Bedos, et tant d’autres qui parlaient ouvertement, qu’on détestait ou adorait, mais qui ne laissaient pas indifférent dans leur style.
    Aujourd’hui comment comparer le Blog Le Temps avec une centaine “d’intellectuels de bon voire excellent niveau” et les réseaux sociaux, les pires comme Twitter ou FB?
    Si c’est cela votre vision du journalisme ouvert aux débats, alors vous avez raison de fermer le blog et vous devriez vous aligner sur LE MATIN.

  10. Le Temps prend une décision qui lui appartient en tant que société de droit privé à but lucratif. L’email explicatif de la décision est effectivement direct dans ses propos, mais a le mérite d’être clair.
    Comme vous j’ai été blogueur sur LT et ceci m’a apporté beaucoup de visibilité dans mon domaine d’activité. Cependant l’inflation du nombre de blogs et de contenus parfois très orientés ou promotionnels a probablement contribué au désintérêt grandissant du lectorat.
    Quant à vos précieux articles – et comme le précise l’email cité plus haut – ils pourront être transférés sur un nouveau blog ou un réseau social de votre choix.
    Et qui sait, peut-être que vos opinions continueront à être publiées sous une autre forme par LT ?

  11. Je regrette aussi la disparition de ce blog. Son intérêt était de mettre chaque apport sous le contrôle d’un penseur (le mot n’est pas exagéré) dont on repère vite l’orientation et les marottes. Cette personne peut éliminer les réflexions qui n’ont pour but que de faire rigoler ou sont trop extravagantes. Dans twitter on est noyé, les gens sérieux et intéressants sont difficiles à trouver et surtout des plaisantins ou des ignorants peuvent perturber. Y a-t-il eu sur une des pages de ce blog une réflexion qui a déplu à un “chef”? La rédaction du Temps a-t-elle eu des remarques de la part d’une personne haut placée en Suisse ou dans le monde à propos de notre excès de liberté?

  12. La rédaction du Temps nous a présenté ses arguments
    (sur une page un peu cachée : https://www.letemps.ch/opinions/temps-ferme-blogs)
    qui sont — et pour l’un d’entre eux suffisant à mon avis — fondés pour justifier un terme. Il faut rappeler que cette rubrique “Tous nos blogs” est libre d’accès et non pas réservée au seuls abonnés. C’est pourquoi, il y a eu manifestement des abus, avec ces “trolls” que l’on a vu sévir, principalement lors de la crise du covid et maintenant lors du contexte guerrier qui s’installe, passant d’un pseudonyme à l’autre sur un même blog pour, en général, attaquer le blogueur et non pas ses idées, voire l’insulter sans vergogne. Il eût fallu intervenir il y a longtemps, en modifiant les règles du jeu, par exemple, en interdisant l’anonymat et le pseudonyme. Plusieurs intervenants ont proposé cela à la rédaction, mais en vain. Certains propos outranciers extrêmes que nous avons lus auraient ainsi certainement été évités.
    Le Temps, renonçant à modifier sa charte déontologique, très mal connue
    (https://www.letemps.ch/sites/default/files/charte_commentaires.pdf), a laissé filer ces excès sans corrections et, comme il le dit, pourrait être tenu, en tant qu’éditeur, comme responsable lors de plaintes pour diffamation ou calomnie qui seraient tout à fait justifiées.
    Hélas ! la majorité des commentateurs, qui ont été et continuent d’être corrects dans leurs interventions, doivent “payer” à cause d’une minorité d’intervenants sans scrupules qui ont utilisé ces blogs de façon indigne.

    1. Comme vous et plusieurs autres lecteurs, d’abord étonné, pour ne pas dire plus, par la nouvelle abrupte de l’arrêt des blogs, je vous rejoins au sujet des explications que la rédaction a données dans la rubrique “Opinions”. Elles sont en effet tout à fait fondées dans la mesure où elles sont une décision prise pour mettre fin aux pratiques qui proliféraient hors de tout contrôle sur certains blogs, mais, et c’est regrettable, de manière trop tardive. Une intention à l’origine généreuse et même enthousiasmante – permettre à des spécialistes d’un domaine particulier de commenter l’actualité – a trop tôt dérapé et sombré dans les pires excès, ceci au détriment des meilleurs auteurs qui subissent aujourd’hui de manière injuste les dérives nauséabondes de certains profiteurs de leur espace “invité”, qu’ils occupent comme une zone de non–droits pour y répandre leur flouze de bidet. On est là non plus dans le débat démocratique entre gens bien élevés mais dans la jungle, le Far West du Web. Ce n’est à coup sûr pas le but que visait le Temps.

      Le problème, c’est que les blogs ne sont encore soumis à aucune réglementation légale, au même titre que celle qui s’applique aux droits et devoirs des journalistes. Si un site est géré à titre personnel, la liberté de son auteur est quasi totale. S’il est hébergé sur un autre site, comme c’est le cas des blogs du Temps, celui-ci est en effet légalement responsable en dernier ressort du contenu publié dans ses blogs. La rédaction du journal a donc tout à fait raison de le rappeler.

      Mais comme vous le relevez, on ne peut que déplorer que sa décision de fermer les blogs vienne si tard plutôt que d’avoir adapté sa Charte déontologique, pourtant modèle du genre (je puis en témoigner en tant qu’ancien journaliste), en fonction de la nouvelle situation née de l’introduction des blogs sur le site du journal. Excès d’optimisme, manque de prévision à long terme quant aux effets possibles d’un espace ouvert à tous? Flou de la juridiction dans ce domaine? On peut tout supposer.

      Pour ma part, j’attribue cette incertitude non pas tant à un manque de vision ou de prévoyance du journal, ni même à la question de l’anonymat ou du recours aux pseudos, qui est un faux problème – de nombreux journalistes et auteurs publient sous différents pseudos, pratique courante dans la presse et l’édition – qu’à l’absence de toute réglementation légale sur l’exploitation des blogs et sur les nouvelles plateformes d’expression qui s’affichent en concurrence avec la presse traditionnelle. La Législation fédérale, garante de la liberté de la presse en Suisse, reste très vague en ce qui concerne les blogs, qu’elle subordonne aux droits et devoirs de la presse en général (la législation français est plus précise à cet égard).

      Alors que d’autres les ont déjà fermés depuis quelques années, l’ensemble de la presse française garde ses blogs dont, parmi les plus renommés, Le Monde diplomatique qui les réserves aux experts et aux universitaires. Je suis convaincu que Le Temps souhaite maintenir l’interactivité avec ses lecteurs et serait prêt à en discuter les formes dans un débat public.

      Qu’en pensent les bloggeurs et leurs lecteurs?

  13. “La monétisation est là
    Il n’y a aucune publicité sur l’ensemble de la plateforme. Ces espaces sont par ailleurs gratuits et consultables librement, par tout le monde. Et pourtant, ce canal est devenu une véritable source de revenus pour notre média.”
    – Cédric Garrofé, responsable des blogs du “Temps” dans son article du 5 mai 2022, “Innovation, diversité, parité: le renouveau des blogs du “Temps”

    Dès ses débuts, Le Temps n’a jamais caché qu’ouvrir son espace invités à des auteurs externes et bénévoles avait un objectif de rendement. Un journal est une entreprise et non une oeuvre philanthropique. Pourtant, les enthousiastes mots d’ordre d’alors – innovation, diversité, parité (hommes-femmes), renouveau – finissent aujourd’hui en eau de boudin. Pourquoi?

    N’est-il pas intéressant de constater à cet égard que ceux qui condamnent avec le plus d’indignation, de consternation et de regrets l’arrêt des blogs après avoir largement exploité la visibilité qu’ils leur offraient, étaient les premiers à se fendre en propos mielleux envers leur promoteur d’alors pour leur avoir accordé la faveur insigne d’y être publié? Inutile de citer des noms (sans doute leurs auteurs s’y reconnaîtront-ils), leurs propos en réponse à l’article cité ci-dessus parlent d’eux-mêmes. En voici un petit extrait en guise, sinon de mémoricide, du moins de requiem:

    “Magnifique! Je suis fière d’en faire partie.”
    “Merci au Temps pour son accueil. C’est un vrai plaisir de cultiver ma passion au gré de mes envies depuis bientôt 4 ans. […] Je pense que la « formule » blog a un bel avenir dans le contexte exposé par Cédric…”
    “Good job Cédric. It’s great to see Le Temps investing in its writing and reading community.”
    “J’ai beaucoup de gratitude d’avoir été accueilli sur cette plateforme. Au-delà de la transmission d’un métier que j’aime profondément et qui reste assez “secret”, elle m’a permis de découvrir une passion pour l’écriture, ainsi qu’un réseau d’autres passionnés dont j’apprécie souvent la lecture 🙂”
    “Je ressens le même sentiment de gratitude et pour moi aussi, la passion de l’écriture a été THE révélation de l’été 2019. Big Up Cédric!” […] “Un tout grand merci Cédric pour l’énorme boulot de suivi mais surtout pour la vision que tu défends à travers les blogs du Temps.
    C’est avec plaisir et honneur que je participe à cette communauté avec qui je partage tant:-)”

    Ces fervents zélotes de la première heure seraient-ils de grands naïfs qu’un obscur ex-gérant de réseaux sociaux sans formation académique et pourtant promu rédacteur attitré du Temps a su enfariner par ses cours de “formation” aux media? J’avoue m’y perdre en conjectures.

    Pourtant, si je me réfère à ma propre expérience, ce retournement ne me surprends guère. Le journalisme a été mon premier métier. Je l’ai appris dans les années soixante alors que je combinais études de lettres, avec comme une de mes disciplines l’histoire – je considérais celle-ci comme l’une des meilleures formations pour un futur journaliste, cet historien de l’instant – et stage pratique à la rédaction d’un quotidien réputé de Californie. Un jour, mon journal m’a demandé de couvrir une conférence-débat entre un partisan de l’intervention militaire américaine au Vietnam, alors à l’escalade, et son opposant, qui n’était autre que mon professeur d’histoire. Quand celui-ci a reconnu dans le reporter envoyé par son journal son étudiant, qu’il traitait d’ordinaire comme la fiente des sous-fientes, il s’est fendu en quatre pour m’être agréable avec force sourires melliflus, dans l’espoir d’avoir quelques lignes positives sur lui de ma part dans mon article, le lendemain.

    Pourtant, alors que je n’avais encore aucun diplôme mais ma seule carte de presse pour faire valoir mes droit d’accès à l’information, cet or noir des temps modernes, à la vue de ce simple bout de carton, à peine plus grand qu’une carte de crédit et pourtant plus valorisante que le plus prestigieux des titres académiques aux yeux du public, combien de personnalités du monde politique, des sciences et des arts, du spectacle et de l’économie ne sont-elles pas fendues en quatre, jusqu’à me dérouler le tapis rouge, pour m’être, elles aussi, agréables et solliciter mes faveurs avec l’empressement d’une courtisane…

    De mon passage dans la presse, j’aurai au moins reçu la confirmation du mot de l’Ecclésiaste que tout , en ce bas-monde, n’est que vanité…

    “Mais à choisir
    Ne pas mourir
    Dans son sommeil

    Voir arriver
    L’éternité
    Depuis la veille

    Se préparer
    Au néant gai
    Adieu les choses

    Adieu les gens
    Soyez contents
    Je me repose.”

    -Jean Rebuffat, “L’Heure du bouclage” (1960)

    1. La personne que vous citez a quitté Le Temps il a plus d’un an et demi tout comme l’ancienne direction. Il était ultra apprécié des blogueurs, avec un réel suivi, je le sais j’étais moi-même blogueur pendant un certain temps. Quasiment tous les membres de la cellule numérique du Temps ont démissionné avec la nouvelle direction. Il y a eu un réel changement de philosophie depuis le rachat par Aventinus

    2. Vous faites erreur. Lisez la position de l’ancien rédacteur en chef numérique du Temps sur les blogs, qui a quitté Le Temps après le rachat par la fondation. Il explique pourquoi Le Temps (version Stéphane Benoit-Godet/Gael Hurlimann) a toujours soutenu les blogs et voulu développer les liens avec les experts:

      https://www.letemps.ch/opinions/blogs-un-espace-dissonance

      2 équipes, 2 époques, 2 visions (ou alors une équipe qui n’a probablement aucune vision, tout simplement: celle en place actuellement, selon mon avis)

    3. « Silence, on ferme… »

      Puis dans trois mois le journal du Temps conviera les blogueurs qu’il a sélectionnés pour venir discuter dans le jardin, l’accueil sera chaleureux et mettra l’accent sur ce que ces personnes ont offert de très positif aux lecteurs. L’eau a coulé sous les ponts, il y a eu des débordements, mais qui consentirait maintenant à laisser s’assécher sans regrets cette vivante rivière ?

      « Voici notre nouveau plan… »

      Une collaboration constructive où ni le journal, ni ses hôtes ne perdront leur âme, cette valeur transparente sera prise en considération lors d’une aimable négociation.

      Depuis quelque temps, les vignettes d’annonce d’articles de certains auteurs paraissaient brièvement en haut de page d’accueil. Après les séances d’adieux, les lecteurs auront quelques surprises…

      (Peut être pris comme étant plausible, sans plus, ce n’est pas le résultat d’une enquête).

  14. Les excuses dans les emails n’en sont pas: Le Temps ne s’intéresse plus du tout à sa communauté, c’est tout. Il n’y a quasiment plus d’événements de type lecteurs que des forums commerciaux, la page hyperlien est quasi vide, les blogs ne sont plus gérés depuis des mois, la communauté n’a jamais été renouvelée, idem pour la plateforme. On ne voit plus quasiment plus aucun article participatif. La nouvelle direction n’en a rien à faire de créer du lien avec le public et les experts, c’est son choix. A mon sens, c’est l’inverse même de ce qu’il faudrait faire. Mais c’est leur choix

  15. Cher Monsieur, je partage votre point de vue et votre analyse. Peut-être aurait-il fallu procéder à une évaluation ou au moins resserrer la charte avant de fermer les portes à tout le monde. Cela dit, plusieurs professeurs émérites – parmi lesquels je n’inclus nullement Madame Suzette Sandoz, personne d’une grande probité intellectuelle, d’un niveau d’information et d’une ouverture d’esprit exceptionnels – se sont très récemment livrés à des propos inacceptables: en arriver, dans une démocratie comme celle que nous ferions bien de cultiver, à réclamer des barbelés pour contenir les migrants venus d’Afrique ou d’Asie, à préconiser des solutions tournées fatalement vers l’eugénisme et à étiqueter impromptu de “fasciste” tout mouvement qui les dépasse… Sans parler de ce triomphe de la pensée binaire, c’est-à-dire unique, qui peut, en effet, réveiller l’usage de l’autodafé. Hélas, je crains que l’équipe rédactionnelle du Temps ait déjà embrumé le discernement qui permettrait de structurer autrement mais avec fruit l’accès à la parole. (Car la parole, c’est autre chose que la liberté d’expression.)

  16. En rapport du commentaire de M. De Reyff / 10 mai 2023 11:36.

    Il y a les raisons que Le Temps avance pour justifier l’abandon de la rubrique des blogs, mais je doute que celles-ci soient prédominantes. Le travail de modération était laissé aux auteurs, une solution peut-être pas parfaite, mais à mon avis la meilleure encore parce que cela renforçait l’indépendance des auteurs à qui était donnée la liberté donner des avis sur le journal qui les héberge. Un commentateur de cette colonne parle du militantisme de certains journalistes, le militantisme n’était pas non plus absent chez quelques auteurs prolifiques de blogs, mais finalement le lecteur n’avait qu’à les éviter. Parmi les 230 rédacteurs, le choix des sujets et de la personnalité de l’auteur était vaste. C’est ce que je regrette le plus, il y avait des personnes qui aimaient et savaient transmettre, contentes de susciter l’intérêt de leurs lecteurs et partager : Psychologie, science, société en devenir, questionnements sur le sens de notre vie, et même plus avec une ouverture pour mieux exister ensemble (la spontanéité et l’honnêteté intellectuelle d’Hélène Abgémagnah, ses simples expériences à la rencontre des autres, bien plus constructives que les discours stéréotypés ancrés sur le seul racisme). Je pourrais parler encore longtemps de tous ces auteurs authentiques que nous pouvions rencontrer, même sans commenter, et c’est sur ce point que j’émets une hypothèse quant à la décision du Temps : la volonté de gagner des abonnés, qui a certainement été évoquée en limitant l’accès des blogs à ces derniers. Autre alternative, une réorientation de l’intérêt des lecteurs sur les articles journalistiques, ce seront leurs auteurs qui ouvriront le dialogue, le blog sera revu sous une nouvelle formule, autrement dit une greffe où le nouvel arbre sera l’entier journal qui étend ses branches de la « liberté d’opinions » : ne l’avait-on pas déjà assez largement dans les « vrais blogs » ? Oui, mais il y régnait le désordre… Le Temps laissait pourtant quelques militants se saisir d’une tribune, ne créant pas la pagaille, mais faisant tache à côté des vrais auteurs de blogs. Et le vrai désordre occasionné par des participants qui en faisaient leur terrain de jeu ? Les blogs de Madame Sandoz peuvent être cités en modèle. Je ne cache pas que j’ai pu être un peu excédé quand l’auteure ne « lâchait pas » un sujet créant de forts remous, je considérais qu’elle y participait en attisant les braises. Je me trompais, son désir premier était d’ouvrir le débat à tous les lecteurs sans porter de jugements, ce qui n’est pas facile car la porte s’ouvre en même temps aux tempêtes. Je peux confirmer cette volonté d’accueillir tout le monde, avec le souhait d’échanges dans le respect, par un mail que j’avais reçu après un commentaire peu calme trop vite posté : « Voulez-vous vraiment que je publie ce texte ?.. »

    Nous perdrons beaucoup après la décision du Temps, et qu’aurons-nous si mon hypothèse de remplacement se vérifie ? Quel genre de paix des opinions au club des abonnés ?..  

  17. Cher Monsieur,
    Comme vous le savez peut-être je suis comme vous un des bloggeurs du Temps et ce depuis le début (septembre 2015).
    .
    Je partage votre consternation devant la décision de la Direction du Temps. Les blogs étaient non seulement une démonstration de la liberté d’expression en action, mais elle constituait aussi par la grande diversité de ses composants, une bonne partie de la richesse du journal. Pour nous, bloggeurs, ces blogs étaient notre patrimoine accumulé au fil des semaines, de nos lectures, de nos recherches, de nos réflexions, de notre écriture. Savoir que tout peut être jeté à la poubelle, sans état d’âme, fait vraiment mal au coeur.
    .
    Pour ma part, je suis en train de construire un nouveau blog qui va reprendre le stock d’articles et de commentaires existants et qui va me permettre de continuer à communiquer sur ma passion. Par ailleurs, je vais continuer à publier certains de mes articles sur un média en ligne qui porte mes idées (libérales), contrepoints.org et avec lequel j’ai l’habitude de coopérer.
    .
    Je me demandais si nous, collectivement, les anciens bloggeurs du Temps, ne pourrions pas nous retrouver, en toute liberté d’opinion pour chacun, sur une nouvelle plateforme, à créer, que l’on pourrait nommer “Les blogs de l’air du temps” ou “les blogs du temps présent”. Les blogs de cette plateforme reprendraient la présentation ancienne du Temps, à laquelle nous sommes habitués et que nous savons gérer.
    .
    L’intérêt serait que nous sommes sans doute connus collectivement par nos lecteurs et que le nombre donne de la visibilité. Je vois bien que certains de vos commentateurs sont aussi les miens. Ce serait en quelque sorte l’application de la devise “un pour tous, tous pour un”.
    .
    Dites moi ce que vous en pensez, nous pourrions ensuite contacter les autres bloggeurs actifs. Une vingtaine suffirait pour attirer l’attention du public et continuer à accueillir nos lecteurs et commentateurs fidèles plus facilement qu’en restant chacun isolé. Bien sûr nous pourrions, une fois constitués, en parler à la radio, à la télévision, etc… L’expérience serait nouvelle, une sorte de club autogéré, et pourrait intéresser de par cette originalité.
    .
    Avec mes sentiments les meilleurs,
    Pierre Brisson
    auteur du blog Exploration spatiale
    NB: ne vous sentez pas obligé de publier ce “commentaire”. Utiliser cette voie est le seul moyen que j’ai de vous joindre puisque je n’ai pas votre adresse mail.

    1. Oui, c’est en effet une bonne idée, à laquelle j’en suis certain, plusieurs d’entre nous réfléchissent. J’ai pour ma part reçu des propositions d’hébergement, mais je demeure pour le moment dans l’expectative. Créer une plateforme ex nihilo implique passablement de problématiques: coûts, temps, portée médiatique, critères pour intégrer de nouveaux blogueurs, etc…, soit autant d’aspects qui étaient peu ou prou gérés par le Temps. Par ailleurs, accepter d’être relogé sur une plateforme existante, tel ce qui m’est proposé, nécessite un minimum de prudence pour éviter d’être instrumentalisé. Le mieux serait, je pense, de créer un think tank libre et indépendant, comme ce que nous avons sur les blogs du Temps, en lien avec une entité reconnue depuis longtemps qui accepte de créer un espace de débats. J’ai en l’occurrence proposé à l’Académie suisse des sciences humaines et sociales de réfléchir à la reprise des blogs du Temps. Je ne sais pas si c’est une bonne idée mais cela me semble faire sens à bien des égards.
      Je vous tiens au courant, quoi qu’il en soit.
      Cordialement

      Christophe Vuilleumier (Les Paradigmes du temps)

      1. Connaissez-vous “H-Net – Humanities and Social Sciences Online”? Sa page d’accueil la définit comme “une association universitaire indépendante à but non lucratif qui offre un espace académique ouvert aux universitaires, enseignants, étudiants avancés et professionnels apparentés.
        Construit autour d’un système de réseaux en ligne animé par des éditeurs certifiés, H-Net est idéalement situé pour encourager l’innovation technologique dans les sciences humaines et sociales tout en préservant les meilleures pratiques académiques.” (traduction de l’anglais).

        A toutes fins utiles, voici ses coordonnées:

        H-Net: Humanities & Social Sciences Online
        Old Horticulture, Room 141H
        506 East Circle Drive
        East Lansing, MI 48824
        USA
        Adresse du site: https://www.h-net.org/

        Comme son nom l’indique, cette plateforme libre et gratuite s’adresse en priorité à la communauté des sciences humaines et sociales plutôt qu’au grand public. Mais pourquoi ne pas envisager une version “Blogs de l’air du temps”, sorte de H-Net suisse ouverte aux bloggeuses et bloggeurs du Temps, désormais SDF de la blogosphère , telle que la propose M. Brisson? Libre à ses promoteurs d’en définir alors le public cible… La plateforme existant déjà, elle épargnerait le travail de créer un site ex nihilo et d’accéder à un premier public sans devoir lancer de vastes, coûteuses et hasardeuses campagnes de presse à cette fin.

        Il existe une version française de ce site, encore en développement semble-t-il car pas entièrement traduite et dont l’interface n’a pas le “look and feel” de sa version anglaise, H-Net français:

        https://networks.h-net.org/h-fran%C3%A7ais

        Cordialement,
        A. Ldn

    2. Excellent suggestion, à laquelle il pourra être donné suite je l’espère fortement. Il n’y pas que les réseaux sociaux de nos jours (par nature limités), un espace de larges réflexion et débat comme celui qu’offrait le “Temps” (et qui était tout à son honneur) reste absolument nécessaire, particulièrement dans un pays qui s’enorgueillit de sa démocratie directe, qui suppose que les citoyens aient la possibilité de s’exprimer en amont, et même aussi en dehors, ou à côté sur divers sujets, des votations. Les réactions quasi-unanimement négatives à la décision du “Temps” le montrent bien.

  18. L’espace blog de LT impliquait quatre protagonistes: Le Temps, les blogueurs, les commentateurs et les lecteurs. (Notez l’usage futé de l’imparfait).
    Qui sait quelque chose du collège des lecteurs, à part LT lui-même? Privés de contact simple avec les blogueurs, les lecteurs n’ont sans doute pas entretenu avec ceux-ci d’étroites relations. Il existe certainement des statistiques du nombre d’accès aux divers articles, en mains de LT, et des blogueurs pour leur propre compte. Apparemment, l’hyperlien n’a pas été très sollicité, les lecteurs préférant peut-être s’adresser directement à LT pour exprimer leur approbation ou désapprobation. Quoi qu’il en soit, il serait intéressant de connaître le pouls du lectorat. Dans une analyse sérieuse des raisons de l’arrêt de cet espace, le poids l’opinion publique doit être pris en considération.
    A quelques exceptions près, les commentateurs – dont j’ai été occasionnellement (passé composé de l’indicatif) – ne se sont pas encore beaucoup exprimés. A mon sens, de nombreux articles valaient autant par les commentaires que par les textes proprement dits, en ce qu’ils donnaient une vue contrastée et incisive de l’état d’esprit de nos concitoyens. Mon expérience personnelle m’oblige à dire que les relations LT-auteurs-commentateurs étaient trop souvent houleuses sans fondement. La “modération”, sans que l’on sache bien si elle venait des blogueurs ou de LT, s’apparentait trop souvent à du filtrage “passe-bas”, pour ne pas dire davantage. Dans une analyse sérieuse des raisons de la fermeture, un chapitre sur ce thème devrait figurer.
    Les blogueurs ont tout loisir de s’exprimer, en bien ou en mal, en bien et en mal. Je ne vais pas commettre l’impair de me substituer à eux.
    Reste LT. Qui est bien entendu parfaitement libre de faire ce qui lui plait.

  19. Il peut y avoir des blogs de désinformation ou du moins ambiguë. Et alors ?
    Pour quelques blogs de ce types, on perd de la diversité d’opinions, voir des informations.
    Cette diversité ne se retrouve pas chez les journalistes, puisque ceux-ci ont été formaté à l’université et ça se voit. Des thèmes sont surepresentés par rapport à l’importance perçu dans la société, l’inverse est aussi vrai.

    Les blogs complètent donc un journal de qualité, les enlever, c’est diminuer son intérêt.

    Dans ce monde de cancel culture et d’un retour des mouvements de censures, est-ce que Le Temps comme d’autres journaux cède face à ces gens, à l’image d’un journal américain qui n’ose plus mettre de dessins humoristiques ?

    Bref sale Temps pour la liberté et la diversité.
    Les blogs étaient des complément du journal, et permettaient de sentir le poul de la société. Sentir le poul participe au décryptage de notre temps.

    Un bon journal, Le Monde, est devenu une caricature parce que ce journal vit maintenant l’entre-soi, un exemple à ne pas suivre.

  20. Monsieur, je suis tombée par hasard sur ce texte, étant à l’étranger en ce moment, donc je lis d’autres blogs et interviens en d’autres langues.

    Les viles attaques contre Prof. S. Sandoz se font ici de manière détournée, sans aucun courage moral. Nous avons là le SUMMUM DE LA LÂCHETÉ HUMAINE. Critiquer et démonter en cachette. Et pourtant, déjà à l’école enfantine, on nous apprend à ne pas utiliser ces très vilaines manières. Chez certain(e), ce principe basique de la communication reste visiblement inconnu.

    La lâcheté humaine m’a toujours horrifiée. Le pseudo « Excellente nouvelle » représente le comble de cette caractéristique. Une palme de lâcheté ordinaire. Juste derrière le pseudo « Atomischart7000 »

    Erwan a raison: Prof. S. Sandoz n’a jamais rien censuré, contrairement à d’autres bénéficiaires d’un blog (j’ai des exemples en réserve).

    Pour ma part, il y a d’excellents blogs en allemand (et en suisse allemand), en anglais, et en italien ….. Tant pis pour Le Temps qui avait pris un sacré coup de vieux ces derniers temps. Maintenant, il a rejoint le très médiocre Club des journaux romands spécialisés dans les niaiseries.

    Merci à Veden, Pierre Brisson, Olivier Caillet, Erwan, P.-O. Mojon, Fan de Suzette, Motus, d’avoir réagi à la dictature ordinaire. Serge, la liberté d’expression ne disparaîtra jamais. Il suffit de switcher sur une autre langue, par exemple, ou tout simplement de se réunir dans un parc, un bar à café, un restaurant, et même sur un parking …..
    Bons messages aux blogueurs raisonnables. eab

    1. Comment savez-vous que Suzette Sandoz ne censure pas les commentaires ?
      Vous avez accès à son blog ?
      Mensonge et désinformation de la part d’un fan de la Suzette, une fois de plus…
      Bonne idée pour le parking cependant. Je suggère quelque chose d’adapté au niveau, low cost, style Aldi ou maxi Bazar.

    2. Décidément, la liberté d’expression est une chose insaisissable. Chacun s’en réclame, se drape dedans, mais personne ne semble être capable de l’appliquer à ses détracteurs. On finit invariablement par tourner en rond tant la symétrie est parfaite entre les deux clans. Pourtant, cette fameuse liberté d’expression ne consiste pas à être d’accord ou pas avec telle ou telle personne, en l’occurrence une blogueuse polarisante par sa façon de chercher toutes les excuses possibles au régime poutinien. (Cette dernière est d’ailleurs une personne majeure qui peut parfaitement assumer seule ses positions et n’a pas besoin de courtisans pour l’infantiliser en cherchant à la “protéger” alors qu’elle n’a rien demandé à personne.)

      “Fasciste”, “Summum de la lâcheté humaine”, “dictature”, “journal médiocre”, “je suis horrifié”, “autodafé”, “la liberté d’expression est sur son lit de mort”, etc… que de lieux communs, donc, pour qualifier celui qui pense autrement.

      Pourtant, la liberté d’expression est un attribut régalien qui s’applique à l’échelle d’un État et ses institutions via ses lois et sa charte des droits et libertés. C’est l’État qui défend et garantit la liberté d’expression partout et en tout temps; cette tâche ne repose pas sur les épaules du citoyen. A l’échelle individuelle, le choix de parler ou pas de tel sujet et de choisir les mots pour le dire, relève de choix personnels et de libre arbitre, et non de la liberté d’expression en tant que tel. Vous avez parfaitement le droit de traiter votre patron d’imbécile; et vous avez aussi parfaitement le droit de vous taire pour ne pas mettre en péril votre emploi car ce dernier a le droit de ne pas apprécier et de décider de se passer de vous. Y aura-t-il alors quelqu’un pour vous bassiner avec les grands principes de liberté d’expression?

      En d’autres mot, il n’y a pas de liberté d’expression possible dans un État qui ne la reconnaît et ne la défend pas. Et dans un État où elle existe et où elle est défendue, les citoyens (physique et moral) peuvent, à l’échelle individuelle l’appliquer ou pas pour eux-même. Donc Mme. Sandoz a parfaitement le droit d’écrire son amour pour le régime poutinien, et Le Temps a parfaitement le droit de la jeter aux ordures. N’est-ce pas merveilleux?

      1. Et donc vous, Mélik, observez cela avec ardeur et hauteur, pour pouvoir critiquer par la suite. Bravo.
        A noter que les affaires guerrières ne m’intéressent pas, d’un côté ou de l’autre. Tous dans le même panier.
        Beau week-end et suggestion: lisez Die Weltwoche et Schweiz am Wochenende, c’est beaucoup plus up-to-date que Le Temps, pas de filtre donc bien plus intéressant. Sinon, j’ai d’autres propositions en italien et en anglais. eab

        1. Avez-vous fait le compte du nombre de lignes que “Le Temps” vous a accordées sur ses blogs? Savez-vous ce qu’elles représenteraient en espace publicitaire si ce journal vous les avait facturées au tarif commercial pour faire votre auto-promotion après avoir bien craché sur lui?

          Bonne chance à la “WeltWoche” où vous pourrez demander d’ouvrir votre propre blog et – pourquoi pas? – chez Poutine, saint patron des sandozistes de tout poil. Nul doute que le “mage du Kremlin” saura vous faire apprécier à sa manière les vertus de la liberté d’expression.

          Téléportez-vous y bien.

  21. Sommes-nous obligé de subir?
    L’intérêt des blogs du Temps est de regrouper un très large éventail d’opinions et de sujets. Je n’ai pas encore évalué le temps nécessaire pour mettre en place l’équivalent sur une autre plateforme. De plus, je suis un peu surchargé actuellement. Cependant, permettez moi de lancer l’idée et de faire un sondage: y aurait-il parmi les bloggeurs un intérêt à migrer vers une plateforme dont le but serait de continuer ensemble dans des conditions similaires.
    Les réactions favorables à une limitation de la liberté d’expression m’incite à cette réponse.

  22. CE N’EST QU’UN AU REVOIR (quelques idées):

    Le blog du journal Le Temps va cesser bientôt et certains bloggeurs le regrettent et se demandent où ils pourraient héberger leurs écrits, dans d’autres blogs mais gratuits et ouverts à aborder différents thèmes comme finance, politique, nature, etc, comme ils le faisaient jusqu’à maintenant. Options possibles en Suisse?

    ChatGPT
    Il existe plusieurs options en Suisse pour les blogueurs cherchant des plateformes gratuites et ouvertes pour héberger leurs écrits :

    WordPress.com :
    WordPress est l’une des plateformes les plus populaires pour la création de blogs. Leur site WordPress.com propose des offres gratuites avec un grand choix de thèmes et de fonctionnalités.

    Blogger :
    Blogger est une plateforme de blogging gratuite, facile à utiliser et populaire. Elle appartient à Google et offre un large choix de thèmes et de widgets.

    Tumblr :
    Tumblr est une plateforme de blogging gratuite et simple d’utilisation, qui est souvent utilisée pour les blogs visuels tels que les photographies et les GIFs animés.

    Medium :
    Medium est une plateforme de blogging qui permet aux utilisateurs de publier des articles sur des sujets variés. Elle est populaire pour ses fonctionnalités de partage social et son interface utilisateur élégante.

    Ghost :
    Ghost est une plateforme de blogging open source conçue pour les blogueurs professionnels. Elle offre des fonctionnalités avancées telles que la gestion de membres, la publication en marque blanche et la personnalisation du code. Ces plateformes offrent toutes des options gratuites pour héberger un blog et couvrent une large gamme de sujets, y compris la finance, la politique, la nature, etc.

    Ca serait sympa que certains d’entre vous chers BLOGGEURS que vous vous concertiez pour aller tous poursuivre vos excellentes publication chez le même serveur de Blogs.
    Si cela est faisable, dites nous où vous retrouver.
    Merci d’avance.
    Serge

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