Tout est possible

Nous sommes tous des Hommes. Avons-nous droit aux mêmes droits ?

Homosexuels, hétérosexuels, LGBTIQ+… Qu’est-ce qui justifie de distinguer nos droits ? Le 26 septembre prochain, le peuple suisse se prononcera sur une thématique liant tolérance et égalité des droits, quelle que soit notre orientation sexuelle. Il se prononcera sur le Mariage pour tous, sujet qui touche aux libertés fondamentales de l’être humain.

Un vecteur d’inclusion

Nous l’avons vu avec la votation du 29 novembre dernier sur les droits politiques concernant les personnes en situation de handicap ou âgées sous une mesure de curatelle de portée générale (voir article « L’universalité des droits fait-elle du sens ? »), il y a des sujets sur lesquels des explications manquent. Nous avons besoin d’écouter des personnes concernées, de près ou de loin, pour qu’elles nous expliquent leur vision. Le jour où la société sera prête à accepter toutes les singularités, ses citoyens découvriront vraiment la richesse de la diversité. Cette loi est sans aucun doute un catalyseur en matière d’inclusion. Mais tous ne semblent pas du même avis…

Confusion

Comment se peut-il que les Jeunes Radicaux Libéraux genevois, prônant qu’ils représenteraient la liberté, se soient prononcés contre ? Logique ? Pas du tout ! Comment et pourquoi en sont-ils arrivés à cette conclusion alors qu’ils devraient être, à mon sens, les premiers à aller dans ce sens ? Les convictions personnelles ou religieuses, l’éducation conservatrice reçue par certains sont-ils des éléments de réponse ? Concurrence ou intérêts personnels en jeu ? Difficile à dire. En réalité, ce vote a provoqué une détonation. Une vague de mécontentement règne désormais.  Beaucoup de jeunes membres sont perdus aujourd’hui.

La raison ? Tenue en bonne et due forme de l’assemblée ? Elle pose encore bon nombre de questions. Qui avait le droit de voter ? Pourquoi l’assemblée s’est-elle tenue en visio-conférence alors que le présentiel était possible et recommandé, surtout pour un objet aussi sensible ? Pour rectifier le tir, éviter tout risque de manipulation, assurer la véracité du vote et la représentativité des membres, faut-il tout recommencer ? Je vais vous donner quelques pistes de réflexions :

Une société libérale

Imaginez que vous êtes amoureux d’une personne du même sexe que vous. Pour commencer, il faut déjà accepter son homosexualité, cette différence, qui vous met dans une autre catégorie pour beaucoup de personnes. Parce que ceux-là préfèrent ne pas en entendre parler.

Comme si nier l’existence des questions sociales, qu’il s’agisse de handicap, d’orientation sexuelle ou de religion, allait les faire simplement disparaitre. Une réaction conservatrice ? Dans tous les cas, c’est encore trop tabou ! Cela rejoint le handicap, toute particularité étant encore trop souvent synonyme d’exclusion.

Souvent, on ne préfère pas s’ouvrir à ce qui est différent, par crainte, par confort, par manque de courage peut-être. C’est – malheureusement – plus facile de rester enfermé dans ses clichés ! Ce n’est pas parce qu’on est tous différent (et très semblables à la fois d’ailleurs) que nos droits doivent être différents. Dans ce cadre-là, il s’agit du mariage et les lois qui en découlent, comme la rente de veuve, par exemple.

Ce n’est pas qu’une question d’image : pourquoi un couple homosexuel n’aurait-il pas les mêmes droits qu’un couple hétérosexuel ? Pourquoi n’ont-ils pas le droit de s’unir, d’avoir un enfant ? Donc d’avoir une vie “comme les autres” ? S’il devait y avoir enfant, est-ce bien d’être éduqué par deux personnes du même sexe, sachant qu’il a la possibilité de connaître son parent biologique ? Le fait de sortir du schéma “classique”, est-ce une dérive ? Question de tolérance ! Réfléchissons dans quel sens nous voulons aller. Ne devrait-on pas être libre de choisir en matière de sexualité ? Le point concernant la parentalité et la procréation est important ; il ne doit en aucun cas être vecteur de maltraitance pour aucune des parties.

Un choix de société

Malgré les arguments à l’encontre de ce vote, notre société est plus libérale que jamais. On ne peut imaginer, à l’instar des autres pays, ne pas s’ouvrir au mariage pour tous. La Suisse ne peut pas traîner et doit rester bien placée en matière d’égalité des droits ; le contraire serait un dégât ! nous pouvons aujourd’hui choisir de conserver la loi actuelle et de stagner ou, au contraire, appuyer l’égalité des droits et avancer.

Il est crucial que notre décision de société, à travers ce vote, reflète nos valeurs communes : la liberté des choix, la cohésion par la diversité, la solidarité envers les autres et la responsabilité. Rappelons que chaque droit induit des devoirs qui devront être respectés. Ce vote aura le mérite de nous avoir sensibilisé et, on l’espère, que les personnes directement concernées seront mieux acceptées.

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