Février sans supermarché, c’est toute l’année !

Le défi “Février sans supermarché” rencontre de plus en plus de succès. Ses adeptes défendent une consommation locale et raisonnée. Et s’il était facile de consommer ainsi durant toute l’année ?

Chaque début d’année, on voit fleurir sur les réseaux sociaux des appels à se lancer dans un défi original: Février sans supermarché. Le but ? Éviter les grandes surfaces pendant un mois, et privilégier les petits commerces pour ses achats.

La démarche, qui se veut un pied-de-nez à la surconsommation et une invitation à découvrir des solutions alternatives à la grande distribution, rassemble chaque année davantage d’adeptes en Suisse, en France et en Belgique. De nombreux groupes régionaux ont vu le jour pour accompagner les novices et échanger conseils et bons plans.

Pourquoi ce défi ?

Les initiateur·rice·s du mouvement souhaitent par cette action sensibiliser les citoyennes et citoyens à l’impact de leurs décisions d’achat. En effet, si cesser de faire vos courses à la Migros ne changera rien aux centaines de millions de francs engrangés chaque année par l’entreprise, la situation de la fromagerie de votre quartier peut considérablement évoluer avec l’arrivée de quelques client·e·s supplémentaires. En prime, faire ses courses ainsi permet de consommer davantage de produits de proximité, de saison et de qualité. Et cerise sur le gâteau, fuir les grandes surfaces nous oblige à nous concentrer sur ce dont nous avons vraiment besoin, et nous empêche ainsi de succomber aux nombreuses tentations qui peuplent un centre commercial. Moins d’achats impulsifs et superflus, c’est aussi davantage de moyens à consacrer à des achats responsables !

Inspirée par cette idée, j’ai moi-même tenté de relever le défi, avec un résultat plutôt satisfaisant. Et au terme du mois de février, j’ai décidé de conserver les bonnes habitudes acquises au cours des 28 derniers jours. Évidemment, il ne s’agissait pas de bannir totalement et indiscutablement la grande distribution, mais plutôt de continuer à effectuer mes achats chez des petit·e·s commerçant·e·s à chaque fois que cela était possible. Quatre mois plus tard, l’expérience est un succès! Ne pas se rendre dans les supermarchés ou grandes surfaces s’est même révélé plutôt simple et surtout très enrichissant.

Comment s’y prendre ?

Si tout le monde n’a pas forcément la possibilité (notamment en termes logistiques et/ou financiers) de bannir presque totalement les supermarchés de ses habitudes de consommation, il existe néanmoins quelques actions simples et économiques à mettre en œuvre, même occasionnellement. Petit inventaire:

1. Se rendre au marché

Convivial, économique et écologique, le marché hebdomadaire ayant lieu dans la plupart des villes est un rendez-vous incontournable pour quiconque souhaite éviter les supermarchés. On y trouve la plupart des denrées alimentaires de base réunies en un lieu.

2. S’abonner à un panier de légumes

Quoi de mieux que de recevoir sur le pas de sa porte des légumes de saison fraîchement récoltés ? L’agriculture contractuelle de proximité fonctionne en circuit court et permet de ce fait de soutenir directement les producteur·rice·s. De plus, il s’agit d’une solution très économique en temps et en argent, et qui réserve parfois de belles surprises gastronomiques! Pour s’y retrouver parmi les nombreuses options, le site de la FRACP recense une bonne partie des offres existantes.

3. (Re)découvrir les boutiques spécialisées

Épiceries de quartier, bio ou en vrac, boulangeries, fromageries ou échoppes éthiques proposent des produits artisanaux et souvent de bien meilleure qualité que ceux vendus en supermarché (je ne parle pas ici des enseignes telles que Fooby, nouvelle stratégie de la Coop pour s’attirer les faveurs des éco-consommateurs et éco-consommatrices). On y trouve également des produits cosmétiques et ménagers. Seul bémol: le prix, souvent un peu plus élevé que dans la grande distribution.

 

Ainsi, avec un peu d’inventivité, il est donc plutôt aisé, au moins pour une partie de ses achats, de se passer de la grande distribution. On ne le répètera jamais assez, acheter, c’est voter, alors n’hésitons pas à soutenir avec notre porte-monnaie des démarches qui respectent l’être humain et l’environnement!

Cécile Amoos

Diplômée de l’Université de Lausanne, passionnée par la nature, l’écologie et les enjeux environnementaux, Cécile Amoos est convaincue qu’il est possible et peu contraignant de consommer différemment et s’enthousiasme de voir que des solutions existent partout et pour toutes et tous. Elle présente sur ce blog ses idées et astuces préférées.

6 réponses à “Février sans supermarché, c’est toute l’année !

  1. En Suisse, nos deux supermarchés principaux sont des coopératives de consommateurs.

    Ma grand-mère, qui ne travaillait pas, allait tous les jours en ville et deux fois par semaines au marché pour faire ses courses. Elle y passait au moins une à deux heures par jour. Ma mère, qui elle travaillait (indépendante puis salariée), et qui devait subvenir seule aux besoins de ses dezx enfants, n’a jamais pu faire cela et était contente de pouvoir tout trouver au même endroit, en plus de payer moins cher son alimentation et tout ce qu’on pouvait trouver à la Migros. Cela lui a permis, entre autres, de me payer des études.

    Et quand vous habitez loin des commerces, vous faites comment ? 😉

    Catherine Andres
    Dipl. de l’université de Fribourg
    (en économie)

    1. Bonjour,
      Comme mentionné dans l’article, j’ai bien conscience que tout le monde n’a pas cette possibilité, que ce soit pour des raisons financières ou d’accessibilité. Il s’agit ici d’une démarche personnelle que chacun·e est libre d’entreprendre à son échelle et selon ses moyens et envies 🙂
      Belle journée!

    2. Bravo à votre maman, chère Catherine et vous avez raison, tout le monde n’a pas la disponibilité de temps pour “faire son marché”, ni même les finances pour payer “cher” un produit de qualité, même si le bon marché est toujours trop cher, tout à fait d’accord.

      Il n’en reste pas moins, puisque vous parlez effectivement des “deux coopératives” suisses, qu’une communication a attiré mon attention:
      Etant donné la grippe porcine chinoise, ces deux coopératives cartonnent avec la vente de porc aux chinois (pour la com, avec des filiales à l’étranger et non suisses).

      Alors et comme vous êtes spécialisée en économie, trouvez-vous normal que des “coopératives”, avec ce que celà implique de défiscalisation, pressurisant avec leur monopole nos propres agriculteurs sur les prix, se permettent d’exporter de la viande en Chine?????

    1. Merci pour l’info, c’est corrigé!
      Et bravo et merci pour votre blog que j’adore (mais dont je n’avais pas vu l’article sur le sujet, chouette coïncidence) 🙂

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