Naufrage

Que dit le Coronavirus de notre rapport au monde ?

En nous contraignant à changer notre mode de vie, le COVID-19 met en exergue ce qui jusqu’à maintenant paraissait naturel et évident

L’épidémie de Coronavirus met à mal nos habitudes et notre mode de vie. En presque trois décennies d’existence, c’est la première fois que l’on me demande de garder mes distances, d’éviter de serrer la main aux gens, de rester à la maison en cas de symptômes suspicieux et d’éviter tout déplacement inutile. En fait, c’est la première fois de ma vie que l’on m’exhorte, d’une certaine manière, à la sédentarité et au confinement.

En nous contraignant à changer notre mode de vie, le COVID-19 met en exergue ce qui jusqu’à maintenant paraissait naturel et évident. Il questionne la façon que nous avons d’entrer en contact les uns avec les autres, la façon que nous avons d’occuper l’espace et d’exercer – ou non – notre solidarité. Si les contacts physiques entre nous sont si difficiles à refréner (comme l’illustrent de nombreux exemples au quotidien et dans la presse, à l’image du 1er ministre néerlandais), c’est que l’être humain est fondamentalement un animal social, en quête de l’Autre. C’est aussi en ces temps de contraintes et de mesures inhabituelles que l’on réalise quelle marge de liberté nous avons en temps normal : la chance de vivre en démocratie.

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Cela dit, la démocratie est-elle une réelle chance en temps de pandémie ? Ce que nous démontre le virus, c’est que nous ne sommes prêts à changer nos comportements et habitudes que sous la contrainte. Jamais nous n’aurions atteint de telles baisses des taux de pollution atmosphérique en Chine sans quarantaine stricte et surveillée. La dictature est-elle vraiment le prix à payer pour opérer des changements drastiques dans nos façons de vivre ? Ne sommes-nous donc pas capables de prendre notre responsabilité et d’agir sans qu’un gouvernement ne nous y oblige ?

Voici quelques-unes des questions que je me pose, et il y en aurait tant d’autres… mais je crois que l’essentiel pour moi était de partager avec vous ces réflexions et le constat que rien n’est jamais totalement acquis.

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