Des changements durables

Qui sont vraiment les bisounours en politique?

Les campagnes électorales sont l’occasion de nombreux échanges. Certains passionnants, d’autres courtois et un peu convenus, et d’autres encore parfois un peu plus houleux.

Lors d’une récente récolte de signatures devant un supermarché d’une bourgade du Gros-de-Vaud, j’ai été pris à partie avec mes collègues par un Monsieur qui, tout en poussant son caddie, nous a traités de tous les noms. Au delà de certains propos peu sympathiques – qui comme disait le grand Georges “rigoureusement ma mère m’a interdit de nommer ici” – l’argumentation de cette brève diatribe a tourné autour du prétendu idéalisme des “bisounours” que seraient les Vert.e.s.

C’est un sujet qui revient régulièrement dans le débat politique : les écologistes qui seraient au fond de doux rêveurs déconnectés des réalités, face à celles et ceux qui, conscient-e-s de la réalité des choses, agiraient avec davantage de pragmatisme et avec ce fameux “bon sens” dont tout le monde aime à se targuer.

Ce drapeau utilisé par l’UDC Vaud dans la campagne illustre – au delà d’un amour certain pour les tubercules – à merveille ces propos. “Ancrée dans la réalité” vient ici sous-entendre que ce n’est pas forcément le cas des autres formations politiques, qui restent dans le monde des idéaux et des belles utopies impossibles à réaliser.

Si on y regarde de plus près, les utopistes ne sont cependant pas forcément ceux que l’on croit.

D’un côté on a des personnes qui ont pris conscience du réchauffement climatique et des cris d’alarme que des milliers de scientifiques poussent depuis bien des années maintenant, nous mettant en garde quant à la catastrophe qui nous attend si on agit pas de manière rapide et déterminée. De l’autre des personnes qui malgré ces avertissements et les signaux météorologiques toujours plus préoccupants ( sécheresses, inondations, tornades etc.) continent à fermer les yeux et à penser que tout ira bien.

D’un côté celles et ceux qui voient qu’une croissance infinie de l’utilisation des ressources dans un monde fini n’est pas possible, et qui veulent agir face à l’épuisement des matières premières, l’acidification des sols ou le pillage des océans. De l’autre des personnes qui telles les cigales de la fable de La Fontaine préfèrent danser tout l’été, ne se souciant guère de l’hiver s’approchant.

Bref, peu de comportements me semblent plus pragmatiques et ancrés dans la réalité que ceux qui tendent à préserver notre qualité de vie et celle des générations futures en prêtant attention à la réalité tangible des faits.

Mais surtout, “don’t look up” comme disait l’autre !

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