Des changements durables

Soins infirmiers : ce que demande vraiment l’initiative

Les opposants à l’initiative “pour des soins infirmiers forts” se sont fait plutôt discrets en ce début de campagne, probablement car il est difficile de s’attaquer à ce texte bien structuré et pragmatique dans ses demandes.

Il est cependant un argument qui est revenu à plusieurs reprises, et qui mérite que l’on s’y attarde, celui des salaires.

Passons sur les chiffres un brin fantaisistes qui ont été présentés par la RTS comme “salaire moyen” d’un-e infirmier-e ( alors qu’il s’agissait en fait du salaire médian toutes catégories confondues, y compris les infirmier-e-s spécialisé-e-s, les cadres etc.) et attardons-nous plutôt sur les affirmations selon lesquelles il reviendrait à la Confédération en cas d’acceptation de l’initiative de fixer les salaires dans la branche.

Crime de lèse-fédéralisme, atteinte à la paix sociale, pouvoir démesuré donné à l’administration fédérale, tout y est passé ou presque. Or cela est bien joli, mais ce n’est aucunement ce que demande l’initiative.

Si on se penche sur le texte de l’initiative on s’aperçoit en effet que celui-ci demande dans ses dispositions transitoires que :

La Confédération édicte des dispositions d’exécution en vue

a) d’une rémunération appropriée des sons infirmiers et

b) de conditions de travail adaptées aux exigences auxquelles doivent répondre les personnes exerçant dans le domaine des soins infirmiers.

Contrairement à ce qui est écrit dans les explications de la brochure de vote, il ne s’agit pas pour la Confédération de “définir le niveau des salaires”, mais simplement de fournir les paramètres clef en matière de droit du travail afin de permettre aux cantons et  aux partenaires sociaux d’améliorer les conditions de travail.

Il ne s’agit par ailleurs pas d’une grande nouveauté, puisque les conditions de travail des infirmier-e-s sont déjà réglées dans le Code des obligations et la loi fédérale sur le travail. La Confédération fixe dans les lois fédérales les standards applicables au niveau national, tout en laissant une marge de manœuvre importante aux cantons et aux partenaires sociaux quant à l’aménagement concret de ces dispositions et à des ajouts et compléments.

On est donc bien loin de la création d’un “Office fédéral des salaires des infirmier-e-s”, vous en conviendrez.

Ce que demande l’initiative, c’est juste que les infirmières et infirmiers puissent travailler dans des conditions acceptables, sans stress excessif, avec des horaires convenables et le temps à disposition pour accomplir comme il se doit leurs tâches. C’est là une condition indispensable au maintien de soins de bonne qualité dans notre pays, des soins dont nous aurons toutes et tous besoin un jour.

C’est notamment pour cela que je glisserai un OUI dans l’urne le 28 novembre prochain.

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