Des changements durables

Épuisement des ressources: un changement de paradigme nécessaire

Vous l’avez sans doute lu ou entendu tant les médias en ont parlé aujourd’hui : le 29 juillet 2019, 210ème jour de l’année, l’humanité a fini de consommer ce que la planète Terre peut générer annuellement en matière de ressources naturelles.

En d’autres termes, nous consommons un bon 40% de trop par rapport à ce qui permettrait aux générations futures de vivre paisiblement, avec une qualité de vie comparable à la nôtre.

Ce constat alarmant fait, il est temps de mettre en œuvre des solutions pour inverser cette tendance qui nous conduit droit dans le mur.

Car cette journée marquant la bascule vers l’endettement vis à vis des générations futures n’a eu cesse d’avancer dans le calendrier ces dernières années ( 23 décembre en 1970, 4 octobre en 2000 et 13 août il y a 4 ans, en 2015) , montrant que loin de s’améliorer via les maigres mesures annoncées de-ci de-là, l’état de la Planète s’aggrave inexorablement.

Le plus troublant est par ailleurs de constater la schizophrénie de bon nombre de nos dirigeant-e-s, qui fustigent d’une part l’endettement des Etats, mettant en place des mécanismes de frein et des politiques d’austérité, tout en ignorant d’autre part l’ardoise toujours plus importante que nous avons vis à vis de l’environnement.

Si au lieu de parler de milieux naturels, de terres agricoles ou encore d’eau ou de biodiversité, il était question de finances, l’ensemble des grandes puissances économiques mondiales, épaulées par le FMI et  la Banque Mondiale se seraient très probablement penchées sérieusement sur le cas.

L’économie ne pourra pourtant pas continuer à tourner à plein régime quand les océans auront été vidés de leurs poissons et remplis de plastique, les forêts transformées en d’arides étendues incultivables et les bonnes terres agricoles épuisées par une utilisation trop intensive.

Hors toute question idéologique, et même si l’on s’en fiche complètement de la biodiversité ou des espaces naturels et que l’on méprise joyeusement les écolos de tout bord, il est rationnel d’agir rapidement et fortement pour éviter le pire.

Car les solutions existent, et ne demandent qu’un peu de volontarisme politique pour être mises à exécution.

Première d’entre elles, et sans doute la plus urgente et salutaire : sortir du dogme de la croissance à n’importe quel prix, qui veut que seule l’augmentation du PIB puisse améliorer la qualité de vie d’une population.  Cette volonté de produire, de consommer, de gaspiller toujours davantage fait qu’aujourd’hui nous vivons à crédit, et que l’addition sera très très salée pour celles et ceux à qui nous léguerons notre dette.

Cela ne signifie pas revenir à la charrue, aux feux de bois et aux voiliers. Il s’agit juste d’ouvrir les yeux sur les limites d’un système.

Plutôt que des publications trimestrielles de résultats, où une augmentation du profit plus faible qu’escompté peut faire paniquer les marchés, il faut des stratégies à long terme, où le profit à court terme est très clairement subordonné à la durabilité.

Les Verts suisses avaient entamé de manière brillante la réflexion avec l’initiative « pour une économie verte », qui visait à ramener notre empreinte écologique à ce que nous pouvons durablement consommer.  Après une campagne très dure des milieux économiques, elle a été malheureusement rejetée par la population.

Le moment semble venu de reprendre les principes de ce texte et de relancer rapidement le débat politique, afin de faire notre part pour que dans quelques années le “jour du dépassement” ne soit plus qu’un concept relégué aux livres d’histoire.

 

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