Les pieds sur Terre

L’optimisme, notre planche de salut

Le 5 février, dans l’émission Quotidien, l’actrice Marion Cotillard et le Directeur général de Greenpeace France, Jean-François Julliard étaient invités par Yann Barthès.

Il y était question de leurs actions en faveur de la lutte pour le climat. En effet Marion Cotillard milite depuis plusieurs années déjà aux côtés de l’ONG. Au cours de l’entretien, Yann Barthès lui demande si elle est optimiste pour les effets de leurs luttes.

Marion Cotillard, manifestement étonnée par cette question, se tourne vers J.-F.Julliard, puis répond par l’affirmative en développant un peu sa réponse.

Je crois avoir compris la raison de sa surprise, ayant, pour ma part, enseigné à des générations d’élèves des problématiques environnementales et de développement durable, ce qui est une forme quotidienne de militantisme de proximité. Pour elle, comme pour moi ou d’autres, la question en effet ne se pose même pas, voici pourquoi :

Sans optimisme, pas de lutte possible

L’optimisme est en effet une condition absolument nécessaire à toute action en vue d’un changement positif.

Ce n’est pas une naïveté ridicule mais un bras de levier. Sans optimisme, pas de motivation, pas d’engagement pour une lutte constructive, pas d’espoir. Si on n’était pas optimistes, on ne ferait rien pour changer les choses, ni pour éduquer, ni pour enseigner, ni pour améliorer quoi que ce soit.

Le refus du fatalisme

Ce serait prendre la posture du défaitiste, qui s’avoue vaincu avant même d’avoir rien entrepris. Cet «à quoi bon ?!» découragé mène non seulement au pessimisme (cette inertie auto justifiée) mais, pire encore, au fatalisme.

Or l’issue « fatale » est toujours tragique: c’est le désespoir et la mort. Le fatalisme est une sorte de lâcheté, d’abandon, de refus de participer à toute tentative.

Demander à Marion Cotillard et J.-F.Julliard s’ils sont optimistes, c’est comme leur demander (ainsi qu’on l’entend si souvent hélas…): « mais vous êtes sûrs que ça sert à quelque chose ce que vous faites ?». On comprend leur étonnement (quoique discret et bien élevé) à l’énoncé de la question. Yann Barthès, qui connaît son métier, l’a  probablement posée pour les pousser à réagir…

Alors non, on n’est pas sûrs que tout va aboutir, mais au moins, on essaie !!

En revanche, on est absolument certains que si on baisse les bras, on a une part de responsabilité dans un désastre annoncé depuis longtemps et déjà en cours, par manque de réactivité collective.

Le « devoir » d’être optimistes

De même que nous avons un devoir d’assistance à personne en danger, il me semble que nous avons un évident devoir d’êtres plus que jamais « optimistes » pour pouvoir agir vraiment.

Nous ne sommes pas de doux rêveurs, des idéalistes déjà dépassés, nous voulons, tout comme Marion Cotillard  “être confiants en l’espèce humaine” et ne pas laisser à ses pires représentants le champ libre pour exercer leurs méfaits, leur cupidité et leur cynisme.

C’est affirmer la volonté d’avoir la perspective d’un avenir possible à court, moyen, long et même très long terme, pour le vivant sous toutes ses formes. C’est aussi s’accorder les moyens nécessaires pour agir ensemble.

Enfin, c’est bâtir le présent et soutenir l’avenir au lieu de ressasser la nostalgie d’un passé souvent idéalisé, ou de reproduire encore et encore les mêmes erreurs dont on connaît déjà les conséquences néfastes.

Etre optimistes, c’est aussi lutter contre le catastrophisme ambiant qui démobilise et justifie les « après nous le déluge » et leurs abus, sans jamais offrir de solutions positives.

Alors c’est certain, ça exige de chacun(e) un effort constant, un encouragement permanent, ça demande de la persévérance, de la ténacité et de l’endurance. Bref, c’est pas facile et c’est fatigant, mais c’est exaltant aussi: tout progrès est gratifiant.

Pour bien garder Les pieds sur Terre, posons les diagnostics puis cherchons des solutions et des avancées, réjouissons-nous de toutes les réalisations déjà effectuées, des recherches dans tous les domaines, des initiatives prometteuses, de toutes les victoires et des projets en cours. Soyons donc résolument optimistes!

Bref donnons-nous au plus vite des raisons d’espérer! c’est bon pour notre moral et c’est bon pour la planète!

Et vous, entre le radeau de la Méduse et la planche de salut, sur quoi voulez-vous voguer ?

 

 

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