50 nuances de vert

Je sauve ma peau : je mange bio.

Le corps humain, fort de 100 000 milliards de cellules, agit à tout instant pour nous permettre de respirer, de digérer, de raisonner, de traiter et d’évacuer nos déchets.

Chaque jour, des dizaines de millions de cellules se renouvellent à un rythme propre dans nos quelques deux cent organes. Prodigieux.

Pas moins de vingt organes sont mobilisés pour digérer et assimiler aliments solides et liquides. Nous sommes à proprement parler ce que nous mangeons et buvons.

Une alimentation saine consiste à respecter l’équilibre qui consiste à consommer ni trop ni trop peu des nutriments essentiels tels que vitamines,oligo-éléments, protéines, glucides, lipides.

Notre corps peut gérer l’absence ponctuelle ou périodique de nourriture.

Prodigieux mais fragile : la marge de manœuvre est limitée, notre corps est moins à l’aise avec les toxiques tels que l’alcool. Selon la récente étude de cohorte de l’Université de Cambridge, au-delà d’un demi-verre par jour, la consommation régulière d’alcool entraîne inéluctablement la dégradation de notre corps. Impossible de négocier.

Notre évolution sur des millions d’années n’a pas prévu l’ingestion de substance non naturelle dite « xénobiote ».

En schématisant, les additifs, conservateurs, nanoparticules, colorants, substances de synthèse perturbent notre système.

Pesticides : vraies armes de destruction massive

Les pesticides ont été développés pour tuer le vivant, en particulier certaines catégories d’insectes. Pas étonnant qu’il y ait des dommages collatéraux : ils sont précisément conçus pour tuer des êtres vivants avec lesquels nous partageons des structures communes : cerveaux, reproduction hormonale, digestion etc… .

Proportionnellement, les doses sont évidemment faibles MAIS comme l’exposition est répétée pendant des  années, les effets des multiples pesticides finissent par se manifester.

Leur usage s’est répandu massivement après-guerre, à la suite des recherches militaires.

Au milieu des années 50, la biologiste américaine Rachel Carson s’inquiète de l’utilisation des pesticides de synthèse. Elle tire la sonnette d’alarme avec la publication de son livre « Printemps silencieux », sorti en 1962.

La thèse principale de Carson se résume de la manière suivante : les pesticides ont des effets désastreux sur l’environnement. Si l’essentiel du livre est consacré́ aux effets des pesticides sur la faune et la flore, des chapitres détaillent aussi les cas humains d’empoisonnement par les pesticides, les cancers et autres atteintes corporelles.

Carson accuse aussi l’industrie chimique de pratiquer la désinformation et les autorités publiques d’accepter les revendications de l’industrie sans se poser de questions.

Ça alors.

Plus de cinquante ans après la publication de « Printemps silencieux », les autorités helvétiques décident enfin d’empoigner le problème. En 2017, le CHUV de Lausanne organise un séminaire au nom prometteur : « Exposition professionnelle aux pesticides et leurs effets sur la santé : Une problématique pour la Suisse ? »

Dans le sommaire, il est spécifié : « Les effets chroniques sur la santé induits par l’exposition aux produits phytosanitaires, plus fréquemment appelés pesticides, est une problématique très importante du point de vue de la santé au travail, en raison notamment du cumul des expositions sur le long terme et de l’exposition à différents mélanges de produits. Actuellement, il n’existe pas de registre national sur les effets chroniques des pesticides en Suisse ».

Plus loin, on relève :« La Suisse ne possède pas non plus de base de données centralisée sur les expositions des travailleurs aux pesticides ; les informations disponibles sur cette thématique sont donc très limitées et difficiles à obtenir.

Tout est dit : pas de registre, pas d’étude, pas de conclusion et donc pas de précaution, et évidemment, aucune interdiction.

En France, après une longue mobilisation, la liste des quelques 600 pesticides qui sont des perturbateurs endocriniens, c’est-à-dire perturbant le système hormonal (fonctionnement du cerveau, de la reproduction, des cycles) est enfin disponible sur le site du ministère de l’agriculture.

Les dirigeants des fabricants de pesticides dorment tranquillement.

Les parents d’enfants autistes, d’enfants à puberté précoce, d’handicapés avec des malformations d’origine inconnue, les personnes atteintes de Parkinson-parfois à 33 ans- celles atteintes d’Alzheimer, parfois avant 50 ans, les personnes en pleine lutte contre le cancer, les chercheurs qui se démènent, les ONG et les politiciens qui luttent pour faire interdire ces substances, eux, vivent nettement moins bien.

Pesticide inoffensif : un oxymore ?

Quelques exemples, évidemment non exhaustifs, des effets de ces substances.

Ces deux pesticides constituent des bombes à retardement.

Comment sommes-nous exposés aux pesticides ?

Aux USA, tous les bébés naissent avec plus de 100 molécules chimiques dans le sang !

Dès qu’un test est organisé sur les adultes, récemment sur la présence du glyphosate en Ariège, il révèle, hélas, la présence de ce pesticide au-delà de la dose journalière admissible.

Les deux principales sources d’exposition aux pesticides de la population sont l’alimentation (fruits et légumes, viandes et poissons, œufs, produits laitiers, miel, céréales…) et l’eau.

Cancers : pesticides et alimentation

La survenance des maladies telles que le cancer ne doit rien au hasard ou la malédiction divine Quant au stress, il explique le moment du déclenchement mais il vient d’être démontré qu’il n’est pas une « cause » mais un déclencheur.

Le cancer est le fruit de processus biologiques qui se déroulent de travers : quand la cellule se régénère mal, que le programme d’autodestruction ne s’exécute pas ou mal, et que dans la même zone, ce phénomène se répète.

Depuis quelques décennies, les connaissances sur la génétique ont fourni des explications fondamentales entre expression des gènes et apparitions des maladies. Et l’allongement de l’espérance de vie explique les cancers à un âge avancé.

Toutefois, ils n’expliquent pas les nombreux cancers qui surviennent à la naissance, à l’adolescence, à 30 ans ou 40 ans.

En Guadeloupe, le pesticide au nom cocasse de chlordécone a été massivement utilisé dans les plantations de banane. Il est aujourd’hui interdit en France. Les hommes exposés localement ont 147 fois plus de « chance » d’avoir un cancer de la prostate que dans l’Hexagone.

A l’échelle individuelle, la distinction entre composante environnementale et génétique présente pour le moment un intérêt limité.

Nous « subissons » notre patrimoine génétique alors que nous avons la main sur notre hygiène de vie et sur notre alimentation.

David Servan-Schreiber médecin, neurologue, sportif, non-fumeur, et partisan des approches techniques des tumeurs, découvre par hasard à 31 ans qu’il est atteint d’une tumeur au cerveau.

En complément des traitements conventionnels, il aborde dans son ouvrage « Anti-cancer » l’importance des défenses naturelles du corps dans la défense contre le cancer: exercice physique, méditation, cohérence cardiaque et alimentation.Il explique le désintérêt des médecins pour l’alimentation comme agent préventif à l’apparition des maladies à l’absence de formation dans ce domaine. S’agissant des explications concernant sa tumeur, il suppose que c’est l’atrazine,molécule désormais identifiée comme perturbateur endocrinien qui l’aurait favorisé.

Alimentation : source de longévité

Dans toutes les civilisations, la diète a été codifiée, dire si le sujet a été pris au sérieux.

Tant que les maladies entraînaient une mort quasi-certaine, les aspects préventifs de l’hygiène alimentaire étaient centraux -même si certains se sont avérés ridicules-.

L’occident dispose de traitements efficaces et de nourriture abondante, ce qui a rendu la formule « Mange ta soupe pour bien grandir » surannée.

 

Les fruits, les légumes, les laitages, la viande, les céréales bio, sont meilleurs à double titre que les autres : ils apportent plus de nutriments ET ils contiennent peu ou pas de pesticides.Dès les années 70, ceux qui mangeaient bio étaient raillés, quarante ans plus tard, les études de cohorte leur donnent raison. En 2018, la Ligue anti-cancer a confirmé désormais le lien entre alimentation et le déclenchement de maladies.

Le décideur, c’est VOUS!

Aussi, si vous voulez vous protéger ainsi que les enfants que vous portez et élevez, protéger les sols, l’eau, la faune, une des manières d’y parvenir est de cultiver et de manger bio aussi systématiquement que possible.

L’adage deviendrait alors : « Mange ta soupe de légumes bios ».

 

Et là, sans aucun doute, vous agissez pour votre bien, celui de la faune et de la flore. Au passage, vous œuvrez pou
r le bien de l’agriculteur lequel non seulement ne s’empoisonne plus, mais aussi pour le moment, a de meilleures marges quand il vend ses produits.

Quand vous mangez, vous agissez.

L’alimentation bio serait réservée aux bobos ? Nous en reparlerons. En attendant, je vous signale l’ouvrage « Nous voulons des coquelicots » , le livre-manifeste de Fabrice Nicolino et François Veillerette contre les pesticides.

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