Le grain de sable

Payez, accueillez et fichez-vous de votre neutralité

Ce n’est pas la Suisse qui est à l’origine de la guerre en Ukraine

L’histoire dira, dans cinquante ans, quelles ont été les causes de cette horrible guerre de l’Ukraine : une mauvaise application réciproque russo ukrainienne des accords de Minsk, une défaillance de la France et de l’Allemagne dans la surveillance de l’exécution desdits accords, une provocations indirecte de la Russie par l’OTAN ou par l’Union européenne, un rêve tsariste de M. Poutine, des violations de la parole donnée sur le plan international par tous les Etats actuellement concernés ? Mais il y a peu de chance que la Suisse soit accusée d’être à l’origine de cette invasion. Elle en subit en revanche largement les conséquences, s’apprête à payer des millions pour contribuer à la reconstruction des villes et des infrastructures ukrainiennes, accueille à ses frais des milliers de réfugiés ukrainiens, applique les sanctions économiques votées par l’UE plus ou moins sur ordre des USA, afin de ne pas risquer d’en profiter, se fait moquer d’elle alors parce qu’on dit qu’elle a renoncé à sa neutralité et, comble de comble, se voit reprocher par un « membre du Bureau national ukrainien contre la corruption » (Le Temps du 12 décembre, p. 9) la décision de Berne d’empêcher l’Allemagne de livrer des munitions suisses à l’Ukraine, conformément à l’exigence de sa neutralité.

Et en Suisse même, il faut le dire, il y a aussi des parlementaires qui verraient d’un bon œil une violation de la neutralité au nom de je ne sais quel idéal d’entrée en guerre appelé « solidarité ». L’Ukraine d’ailleurs, par son Président, ne cesse de reprocher aux pays de l’OTAN de ne pas l’aider suffisamment, même au risque d’entraîner une escalade catastrophique pour tous.

Négocier une trêve de Noël en vue de la paix

Et si en échange de toute l’aide qu’ils lui apportent, les Etats de l’OTAN et la Suisse faisaient pression sur l’Ukraine pour qu’elle négocie une trêve de Noël ?

Ukraine et Russie prétendent être des pays de tradition chrétienne, leur clergé est souvent influent, n’est-il pas temps que ces ennemis se rappellent la traditionnelle trêve de Noël puis qu’ils en profitent peut-être pour préparer des pourparlers de paix ? Personne ne perdrait la face en utilisant cette période de l’Avent puis de Noël pour essayer de mettre fin à ce massacre, à cette haine, à cette folie destructrice, d’abord pour une trêve puis peut-être, pour plus longtemps. L’Avent et Noël sont un moment hors du temps.

 

 

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