Le grain de sable

L’AVS et le fétichisme des 64 ans pour les femmes

” L’égalité, d’accord, c’est un droit, mais pas en matière d’AVS ! Là, les femmes méritent un petit privilège.” Sous quel prétexte ? Sous celui qu’elles sont plus nombreuses que les hommes à exercer un travail à temps partiel, ou qu’elles sont moins nombreuses que les hommes à occuper des postes de cadres ou qu’il existe encore des cas – inadmissibles, c’est exact ! –  où des différences de salaires pour un travail égal ne reposent que sur le sexe.

Le premier argument ne vaut pas grand-chose, car le temps de travail est majoritairement une question d’option personnelle adaptée à un mode de vie choisi en couple ou en tant que femme seule.

La situation de cadre est le reflet de la concurrence dans le monde du travail où les femmes sont parfois moins intéressantes à avoir dans un poste à responsabilité puisqu’elles devront le quitter un an plus tôt qu’un homme.

Quant aux cas d’inégalité de salaire – encore une fois inadmissibles – fondées exclusivement sur le sexe, il n’est pas impossible que l’égalité de l’âge de la retraite contribue à les combattre, incitant en effet à faire considérer enfin les femmes comme égales des hommes dans le monde professionnel !

La lutte pour les 64 ans reste le « merveilleux » prétexte permettant de récupérer le vote des femmes au nom d’une pseudo générosité.

Quand nous avons voté, aux Chambres, l’élévation de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans, je savais que je serais pleinement concernée, mais j’ai voté sans hésiter car cette marche vers l’égalité représentait une chance sur le marché du travail, en particulier en cas de réinsertion professionnelle.

Depuis que les femmes ont acquis le droit de vote et d’éligibilité, elles ont toujours été courtisées par les partis politiques qui cherchent à attirer leurs votes par des ronds de jambes. Le fait d’en être consciente permet de prendre une certaine distance par rapport aux arguments les plus apparemment généreux, de garder un petit sourire en coin, et d’avancer vers l’égalité sans passer pour des assistées.

La campagne pour le vote de septembre prochain sur l’AVS perpétue, chez des opposants, cette astucieuse flatterie des « pauvres femmes ».

Il est temps de peser le pour et le contre de la révision sans le fétichisme des 64 ans!

 

 

 

 

 

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